« La nationalité française se mérite. Il faut pouvoir s'en montrer digne. Nous allons réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité française ». En prononçant ces quelques phrases lors du Discours de Grenoble en 2010, Nicolas Sarkozy a soulevé les problématiques liées à l'intégration de l'Étranger dans la Cité. Qui expulser et comment revient dans un second temps à se questionner sur qui intégrer et qui exclure. Les antonymes intégrer (qui signifie « Faire entrer dans un ensemble en tant que partie intégrante ») et exclure (que l'on peut définir par le « renvoi d'un endroit, d'un organisme où il était primitivement admis ») semblent dès lors représenter deux facettes d'un même mécanisme qu'exerce une communauté sur un sous-groupe. S'y ajoute le terme « expulser » qui apporte une dimension active et politique à l'exclusion. Ces trois termes semblent donc appartenir au lexique de la relation entre un groupe dominant et une minorité. Dès lors, la question porte sur les raisons et les conséquences pour un groupe de faire le choix d'intégrer ou exclure (voire même d'expulser) une minorité. Il existe de très nombreux exemples d'exclusion et d'intégration dans l'Histoire mais il sera question de s'attacher à quelques exemples pertinents afin de dégager les grandes tendances des mouvements d'intégration, d'exclusion et d'expulsion. Pour conserver dans un tel sujet la relation entre le groupe dominant et la minorité, et chercher à comprendre les raisons qui motivent chacune de ces actions, la question à se poser est : comment la gestion des minorités a-t-elle été un levier pour fonder une unité au sein d'une communauté ?
[...] C'est le cas par exemple de l'Irlande dont l'étude est intéressante. Dans ce cas, on reconnaissait des droits politiques à la minorité catholique mais il subsistait une absence de protection des droits de la minorité catholique devant l'abus de pouvoir de la majorité protestante. Depuis les années 90, la Commission Européen a mise en place un principe de protection des minorités nationales : la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales, qui assuré en Irlande du Nord l'égalité entre les deux religions. [...]
[...] Ce fut en Allemagne nazie que des minorités ethniques comme les Juifs ou les Roms, connurent cette exclusion de manière la plus forte, légale et légitimée. Contrairement à l'exclusion pour motifs religieux dans l'Espagne du Moyen- Age, cette catégorisation du juif n'était plus réellement liée à des principes de religion mais plutôt sur la vision généralisée d'une minorité sociale et économique qui rassemblait l'élite dirigeante responsable de l'inflation, du chômage, et de la défaite militaire en 1918. Cette vision fut véhiculée par l'Etat nazi dès 1933, qui cherchait à bâtir une nouvelle unité après l'échec de la République de Weimar, basée sur la suprématie de la race aryenne (Volksgemeinschaft) sur autres (on quitte dès lors tout principe religieux ou même national pour se fonder sur une idée du sang pur, comme l'avait fait l'Inquisition en Espagne au Moyen-Age) afin de fonder un Etat nazi "propre et unifié". [...]
[...] Dès lors, la question porte sur les raisons et les conséquences pour un groupe de faire le choix d'intégrer ou exclure (voir même d'expulser) une minorité. Il existe de très nombreux exemples d'exclusion et d'intégration dans l'Histoire mais il sera question de s'attacher à quelques exemples pertinents afin de dégager les grandes tendances des mouvements d'intégration, d'exclusion et d'expulsion. Pour conserver dans un tel sujet la relation entre le groupe dominant et la minorité, et chercher à comprendre les raisons qui motivent chacune de ces actions, la question à se poser est : comment la gestion des minorités elle été un levier pour fonder une unité au sein d'une communauté ? [...]
[...] Celui qui faisait le choix de transgresser les règles fut exilé, expulsé de la societas. Pour un chrétien, une telle punition était vue comme une déshumanisation absolue, la societas christiana étant la seule communauté d'être humain. Cette décision donna naissance à une nouvelle vision de l'infidèle qui ne fut plus combattu pour une conversion lui permettant de rejoindre la societas, mais pour protéger celle-ci de son existence même. Cette création marqua le début du principe de Guerre Juste (dont les exemples les plus connus sont les Croisades). [...]
[...] Par la suite, on assista à la perpétuation de cette idée avec le modèle Gélesien qui assure la pérennité du sacerdoce alors que l'Empire est tombé. La Religion est celle qui éduque et conseille les nouveaux pouvoirs barbares qui défend les populations et qui s'occupe même parfois de l'approvisionnement des villes. Au début du Moyen-Age, dans un contexte de vide étatique, c'est donc l'Eglise qui s'organise en pouvoir communautaire de référence dans l'espace européen. L'Eglise romaine s'est concentrée très tôt sur l'extension de sa communauté. Les individus eurent le choix de la rejoindre ou de se dresser contre Dieu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture