Poulets belges à la dioxine, crise du coca-cola en Belgique et en France, boeuf aux hormones
américain, épidémies de listériose. Depuis la fin des années 90, les crises et les alertes se sont
accumulées en France, en Europe et dans le monde. Dès lors, on a vu réapparaître chez les
consommateurs des sentiments de peur voire de défiance totale vis à vis de certains aliments.
Pourtant, en dépit de ces faits inquiétants, des experts scientifiques répètent, qu'à défaut
d'avoir atteint la perfection, tout va mieux qu'auparavant en matière de sécurité sanitaire des
produits destinés à l'alimentation. Comment comprendre ce paradoxe, propre aux pays
industrialisés et développés ? C'est la question que nous tenterons d'élucider dans un premier
moment. Après avoir répondu à cette première interrogation, nous étudierons la question
singulière des organismes génétiquement modifiés qui sont au coeur aujourd'hui des
préoccupations des consommateurs des pays industrialisés et développés. Enfin, dans un
dernier moment, nous chercherons à la fois à déterminer les réponses politiques possibles face
aux risques alimentaires mais aussi les principes qui guident l'action politique.
[...] Ils soulèvent aussi la question du manque de traçabilité du fait des importations mélangées, l'absence d'étiquetage sûr et bien visible ainsi que les contaminations systématiques dues aux difficultés énormes de séparation des filières. Ils soulignent enfin le manque crucial et organisé de tests prouvant la sécurité sanitaire des OGM. Ainsi alors qu'aujourd'hui les pesticides sont considérés comme dangereux et cancérigènes, les effets toxiques de plantes pesticides ne font même pas l'objet d'une recherche. A l'inverse de ces théories, certains généticiens à l'instar d'Axel Khan adoptent une position beaucoup plus favorable au développement des OGM. [...]
[...] Par conséquent, le système agroalimentaire rentre dans le schéma d'une filière faite de métiers séparés. Dés lors, il y a multiplication des responsabilités et ceci est un facteur mécanique d'accroissement des risques. Troisièmement, la dynamique concurrentielle, qui est vive sur les marchés agricoles et alimentaires, provoque une pression intense à la baisse du prix des produits. Comme il est difficile de conserver longtemps un avantage décisif en matière d'innovation, l'alternative est la course à la baisse des coûts de production. [...]
[...] - KOURILSKY Phillipe, VINEY Geneviève, prséentation résumée du Rapport au Premier ministre, Le Principe de Précaution, Paris, Editions Odile Jacob, La Documentation Française - LATOUR Bruno, Prenons garde au principe de précaution Le Monde, Paris Janvier 2000. - PASCAL Gérard, Comment évaluer la sécurité des aliments issus de plantes transgéniques ? Dossier de l'INRA, Mai 1998, pp 1-5. - ROZIN Paul, Réflexions sur l'alimentation et ses risques. Perspectives psychologiques et culturelles in : Risques et peurs alimentaires, sous la direction de Marian Apfelbaum, Paris, Editions Odile Jacob pp.136-147. [...]
[...] C'est le cas notamment pour le blé ou le mais. Ils expliquent aussi que le fait d'être parvenu à isoler un seul gène, bien caractérisé, conférant le caractère désiré, permet une meilleure prévisibilité dans les conséquences liées au transfert de ce gène à une autre plante. Ils affirment, en outre, que les tests effectués sur une plante transgénique sont extrêmement rigoureux : par exemple, lorsque le nouveau gène introduit est censé conférer une résistance à un herbicide, une étude toxicologique approfondie est menée sur l'herbicide. [...]
[...] Or tous les stades de la production alimentaire sont en voie d'amélioration, donc de modification. Il en résulte que ni les fabricants, ni les instances de contrôle ne peuvent éclairer scientifiquement toutes les conséquences de toutes les nouveautés (ex : vache folle) Dès lors, la décision à la fois sanitaire et politique intervient en période d'incertitude, c'est à dire caractérisée par une connaissance imparfaite des bénéfices et des risques. Or c'est ici précisément qu'intervient le principe de précaution Développé par le philosophe Hans Jonas, il impose de ne pas attendre la certitude et d'adopter des mesures conservatoires, en tenant compte des scénarios les plus pessimistes, jusqu'à ce que des informations plus détaillées et plus sûres permettent de lever progressivement les interdits ou de les confirmer définitivement. [...]
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