Généralement, la politique étrangère (PE) d'un Etat est perçue comme le reflet de sa puissance, de son rayonnement ou de sa position dans le système international et a pour fonctions principales la sécurité nationale et la gestion des relations avec les autres Etats du système international. Ainsi, elle « est censée mettre en forme les grandes orientations du pays, exprimer une vision et des perspectives politiques » . Pourtant, d'une part le mécanisme de la politique étrangère est plus complexe et multivariable - c'est ce que montre l'approche décisionnelle en Relations Internationales - et d'autre part, la politique étrangère ne se limite pas à la sphère classique de la défense et de la géopolitique. En effet, Philippe MOREAU DEFARGES, en donne une définition plus large. D'après lui, la politique étrangère est « l'ensemble des éléments par lesquels une entité (par exemple un Etat) s'affirme vis-à-vis de l'extérieur » ; c'est-à-dire que la PE ne se limite pas aux relations entre Etats. Elle offre un éventail élargi d'acteurs particulièrement visibles lors des négociations internationales - système regroupant tous les Etats que l'on nommera « politique internationale » [...]
[...] Sous le masque de l'assistance bénévole se cache [donc] la réalité du chantage politique et de la subordination économique Par conséquent, il s'installe une relation de dépendance entre ONG et gouvernements. En effet, si les ONG coopèrent, c'est en partie parce que, dans la plupart des cas, cela les qualifi[e] pour recevoir des fonds de leur gouvernement ou de l'étranger _donc dans le but d'obtenir une part plus importante de l'APD_. L'indépendance totale vis-à-vis des sphères économique et politique prônée par les ONG et concrétisée par la notion de SCI est donc illusoire. [...]
[...] En effet, ceux-ci n'agissent généralement pas individuellement mais dans le cadre associatif. D'autre part, une telle association ne peut être considérée représentative qu'à condition qu'elle ait été constituée sur la base de la volonté et des propres intérêts des citoyens se déclarant formellement et juridiquement membres de celle-ci. Les citoyens, conscients de leur intérêt général oeuvrent ainsi à le préserver. De cette manière, la société civile incarne aux yeux de ceux qui l'invoquent la volonté de restituer à la société les pouvoirs économiques, sociaux ou d'expression que les Etats auraient usurpés »[9]_vision aussi présente dans la notion de SCI et des valeurs qu'elle promeut_. [...]
[...] Pour le cours et séminaire : Mondialisation et gouvernance Professeur : Daniel COMPAGNON Société civile internationale et politique internationale, quelle autonomie pour les Etats du système international aujourd'hui ? BIBLIOGRAPHIE I.CLARK, in J.BAYLIS and S.SMITH, The Globalization of World Politics: An Introduction to International Relations , “Globalization and the post cold- war order”, chap ed., Oxford University Press P. WILLETS, in ibid, “Transnational actors ans international organizations in global politics”, chap 2°ed I. CLARK, in HELD and Mc GREW, The Global Transformations Reader, The Security State S. [...]
[...] Pour autant, le rôle des ONG dans le multilatéralisme intergouvernemental n'est pas facile à évaluer dans l'absolu. Néanmoins, si l'on revient sur l'analyse de leur impact sur le système décisionnel, il est possible de relativiser certaines des assertions des hyperglobalistes (optimistes comme pessimistes). En effet, les ONG, si elles sont devenues les interlocuteurs des Etats dans certaines négociations _notamment celles concernant les problèmes globaux comme l'environnement ou ayant trait à des valeurs universelles comme les droits de l'homme_, il ne convient pas pour autant de mettre les deux types d'entités sur un pied d'égalité. [...]
[...] KHILNANI, Dans sa version la plus audacieuse, la société civile concentre toute l'épopée de la modernité occidentale, et soulève donc la question de sa pertinence pour des sociétés régies par des logiques culturelle et historique différentes Ibid. B. POULIGNY rappelle que le sommet de la terre de Rio en 1992 est sur ce point un exemple parlant de l'inégalité entre ONGN _qui avaient les moyens d'y envoyer des délégations et d'intervenir_ et OGNS, cantonnées à la conférence non- gouvernementale et, sauf exception, non consultées par leurs collègues occidentaux Pour un éclairage sur le fonctionnement d'une grande ONG comme MSF, voir J. SIMEANT, Une mondialisation du sans- frontiérisme humanitaire ? [...]
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