Les médias influencent largement l'homme politique dans ses actes, ses paroles, ses mimiques, voire son ascension, sa carrière politique. Il suffit de comparer un discours de De Gaulle et de N. Sarkozy pour voir les bouleversements qu'ont induits les médias. La télévision, média de masse, joue le rôle de loupe : le spectateur se retrouve à moins de deux mètres du locuteur. Il faut donc à l'homme politique programmer ses gestes, actions, paroles pour éviter tout dérapage qui serait grossi et repris par tous les autres médias.
Dès lors, on peut se demander si les médias ont créé un homme politique nouveau.
[...] Cela les oblige à mettre en place des politiques de court terme alors même que les politiques publiques correspondent plus à des politiques de moyen et long terme. Un autre effet vient renforcer la tendance des médias à focaliser l'attention des politiques sur le court terme. Il s'agit des évènements médiatiques traités en boucle par les médias qui tentent ainsi de faire coïncider l'agenda médiatique à l'agenda gouvernemental ce que le gouvernement est obligé de faire sous peine de souffrir d'une image de nonchalance et d'attentisme. [...]
[...] Seconde conséquence : l'obligation de prise en compte de l'avis des citoyens ou tout du moins l'obligation de le faire croire. En effet, il y a de plus en plus de sondages de plus en plus fiables et de plus en plus commentés par divers médias donc ils sont très utilisés par les politiques. Mais celui induit un risque de démagogie. En effet en période électorale on assiste à une tendance encore plus marquée des politiciens aux promesses électorales non suivies d'effets une fois arrivés à la tête de l'Etat. [...]
[...] Et non d'autant plus parce que très vite en arrivant au pouvoir la conjecture économique force les politiques à mettre en œuvre une politique crédible et donc à prononcer un discours faisable s'ils ne veulent pas souffrir d'une absence de crédibilité auprès des citoyens. De plus, certaines mesures peuvent être adoptées à contre- courant de l'opinion (peine de mort, ou encore récemment réforme des retraites). CONCLUSION : Le processus de médiatisation a eu, en définitive, trois impacts majeurs sur l'homme politique. Premièrement, il contraint le discours politique en inventant de nouveaux codes. [...]
[...] (en témoigne l'effort de dédiabolisation du FN par Marine Le Pen). Dans son ouvrage Sur la Télévision, Bourdieu voit les médias comme puissances financières qui doivent répondre à un impératif d'audimat. Les émissions étiquetées comme politique disparaissent du champ médiatique, car elles présentent, en terme d'audience, deux caractéristiques pénalisantes pour les chaines : d'une part, leur audience est faible (sauf évènement exceptionnel), d'autre part cette audience comporte une forte proportion de seniors et une faible présence de téléspectateurs d'âge intermédiaire dont on sait qu'ils représentent la cible recherchée en termes de rentabilité publicitaire. [...]
[...] Deuxièmement, ils bouleversent la sélection des futurs dirigeants. Troisièmement, il conduit l'homme politique à se soucier davantage de l'opinion publique lorsqu'il agit, ce qui a comme conséquence négative de produire de la démagogie parfois. [...]
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