Aujourd'hui, et ce depuis la création d'une école gratuite, laïque et obligatoire par Jules Ferry en 1882, tout le monde a accès à l'école. Cependant, tous ne semblent pas y avoir accès de la même façon et l'on observe toujours des disparités quant au destin scolaire des individus. Car si tous ont le droit à une éducation, certains semblent plus enclins à réussir que d'autres.
Au regard des statistiques, il paraît indéniable que les disparités observées dans le choix des études résultent des inégalités économiques (différence de dotation en matière de ressources financières ou de patrimoine).
Ceci vient donc mettre à mal le concept d'égalité des chances prôné notamment par Alexis de Tocqueville qui est de ceux qui pensent qu'il faut favoriser l'égalité des chances plutôt que celle des conditions et, ce faisant, permettre à tout le monde d'atteindre n'importe quelle place dans la société, et ce, sans se préoccuper de l'origine des individus selon le principe de méritocratie.
[...] Les cadres, au contraire, valorisent la réussite scolaire. Ils ont également une meilleure connaissance du système scolaire et peuvent ainsi développer des stratégies visant à placer leurs enfants dans les meilleurs établissements et les meilleures classes. Pour ceci, ils tentaient, jusqu'à sa suppression récente, de contourner la carte scolaire par le choix d'options et privilégient certaines langues comme l'allemand pour placer leurs enfants dans des classes réputées meilleures. Enfin, une autre étude de l'INSEE nous permet de mettre en avant un autre aspect de ces inégalités. [...]
[...] Les inégalités économiques, qui supposent des revenus différents, jouent un rôle indiscutable dans la pérennité de l'inégalité des chances à l'école. En effet, au regard des chiffres, on peut ainsi voir que le choix d'opter pour des études supérieures plus ou moins longues dépend fortement du milieu social d'origine. Ainsi, les enfants des milieux sociaux les plus favorisés sont les plus représentés dans les études supérieures, et ce, malgré leur faible part dans la population totale. Selon une récente étude de l'INSEE, on voit qu'en dépit du fait que seulement 6,83% des personnes de 15 ans et plus, c'est-à-dire en âge d'étudier, ils apparaissent être les plus représentés dans toutes les filières excepté les Sections de Technicien Supérieur (STS) qui sont des filières plus courtes et considérées généralement comme moins prestigieuses. [...]
[...] En effet, les inégalités étant souvent cumulatives, les inégalités économiques engendrent des inégalités sociales qui à leur tour agissent sur les chances des individus face à la réussite scolaire. Par ailleurs, le sexe ou l'origine ethnique peuvent constituer d'autres éléments d'explication. On pourrait donc se demander si l'égalisation des chances doit simplement passer par des aides financières ou des systèmes de quotas ou si ce n'est pas le système même de l'école qui doit être repensé du fait de la spécificité des valeurs qu'il transmet, celles-ci n'étant plus tout à fait cohérentes dans notre société en mutation. [...]
[...] Outre ces facteurs qui découlent indirectement des inégalités économiques, il existe aussi des éléments qui en sont totalement dissociés. En premier lieu, on remarque au travers des différentes études de l'INSEE ainsi que dans l'ouvrage La scolarisation en France de Jean Pierre Terrail que la réussite scolaire des individus peut également dépendre du genre de ceux-ci et ce, en faveur des filles qui sont en moyenne moins en retard que les garçons avec une différence de 11,6 points de pourcentage (1997, INSEE). [...]
[...] Les inégalités économiques expliquent-elles à elles seules l'inégalité des chances à l'école ? Aujourd'hui, et ce, depuis la création d'une école gratuite, laïque et obligatoire par Jules Ferry en 1882, tout le monde a accès à l'école. Cependant, tous ne semblent pas y avoir accès de la même façon et l'on observe toujours des disparités quant au destin scolaire des individus. Car si tous ont le droit à une éducation, certains semblent plus enclins à réussir que d'autres. Au regard des statistiques, il paraît indéniable que les disparités observées dans le choix des études résultent des inégalités économiques (différence de dotation en matière de ressources financières ou de patrimoine). [...]
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