Le Kosovo a proclamé de manière unilatérale son indépendance le 17 Février dernier, 9 ans après la guerre meurtrière qui l'opposa à la Serbie. Le débat sur le statut du futur Kosovo a été âpre : la Serbie ne souhaite pas reconnaître l'indépendance, ainsi que des pays influents comme la Russie ou la Chine. Durant deux années, le gouvernement serbe et les autorités albanaises du Kosovo ont mené des « négociations » qui, par bien des aspects, n'ont été qu'un théâtre de faux-semblants. Après l'indépendance de la Macédoine, le Kosovo est donc un nouvel Etat souverain au sein d'une Europe qui cherche à affermir son unité. On a l'impression que l'Europe est prise dans une contradiction : alors qu'elle a été créée pour dépasser les nationalismes, en l'espèce, certains pourront penser qu'on récompense justement le nationalisme. C'est d'ailleurs la peur des États qui ont de fortes minorités autonomes sur leur territoire. On pense au Pays Basque espagnol, mais aussi à la partie nord de l'île de Chypre. L'indépendance était-elle l'unique sortie de crise possible ?
[...] Confrontés à des mouvements séparatistes régionaux, ils jugent que l'octroi de l'indépendance au Kosovo pourrait représenter un dangereux précédent. - Donc, il ne faut pas non plus homogénéiser les prises de positions de l'UE : chaque acteur répond à ses propres intérêts. Exemple de la France qui cherche à avoir une place de choix dans la politique de défense européenne : elle veut promouvoir l'européanisation de l'Alliance (OTAN) mais de l'intérieur. Protéger intérêts de l'Europe, différents de ceux des Etats-Unis. - L'ampleur de la réaction russe demeure une inconnue. [...]
[...] Enfin, dans une résolution critique à l'égard du «sommet» de Luxembourg, le Parlement européen a «confirmé son attachement à la vocation fédérale de l'Europe» soulignant que fédéralisme n'implique pas la création d'un super- Etat unitaire ( chacun conservant son identité et ayant des pouvoirs conférés conformément au principe de subsidiarité» ! Même si, comme on a quelques raisons de le penser, la «vocation fédérale» ne figure plus dans le projet qui devrait être, en principe, adopté à Maastricht, la question du fédéralisme ne sera vraiment tranchée que dans une phase ultérieure du processus de l'union européenne. Mais nous avons maintenant au moins une certitude: chose» (pour parler comme Mme Thatcher) ne pourra plus être esquivée. [...]
[...] - D'autre part, hypothèse aussi d'un geste symbolique de l'UE pour se dédouaner de son manque de réaction face à Milosevic quand il était encore temps (cf. Dayton 1995 où la question du Kosovo a été écartée.) B L'échec ou la réussite du modèle européen ? 1 ) Un Kosovo tourné vers l'Europe - Ceku = notre souci n'est pas de savoir quand nous entrerons dans l'UE, mais quand nous serons prêts à y entrer. Ce que nous voulons, c'est imposer les normes européennes chez nous et faire venir l'Europe au Kosovo. L'intégration se fera d'elle-même, une fois que nous aurons rempli les conditions. [...]
[...] L'un des dangers serait une fois encore de laisser les Etats-Unis prendre la tête de la défense de l'indépendance kosovare en raison des propres insuffisances de l'Union. Le défi est donc important pour l'Union : il s'agit de démontrer que celle-ci agit de manière concertée et possède réellement les capacités pour permettre une sortie du conflit en douceur. Outre la stabilité de la région, qui se trouve sur son propre continent, il ne s'agit ni plus ni moins que d'exister sur le plan politique, en particulier face à la Russie. [...]
[...] Celle-ci réussit alors à trouver un accord entre les indépendantistes et les unionistes, jusqu'alors irréconciliables, en proposant que le référendum ne soit validé qu'avec 55% de voix en faveur de l'indépendance. Le poids de l'UE n'est cependant réel que dans les pays qui l'entourent, pour lesquels son influence économique et la perspective d'une potentielle adhésion, peuvent lui servir de levier politique. - En effet, incertitude politique = facteur décourageant de potentiels investisseurs et donc cause du taux de chômage important. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture