La « République souveraine et démocratique » qu'est l'Union indienne voit officiellement le jour le 26 janvier 1950 avec la proclamation de sa Constitution. Celle-ci ne rompt pas complètement avec les structures politiques du régime colonial puisque la délégation ministérielle chargée par Clement Atlee de préparer la transition de l'Inde britannique vers l'indépendance a fait admettre au Congrès et à la Ligue musulmane que l'Assemblée constituante serait issue des assemblées provinciales élues en 46 au suffrage restreint et elle se transforme en assemblée parlementaire aussitôt la constitution proclamée.
Sur le fond aussi, on peut observer une certaine continuité puisque l'Inde se dote en 1950 d'institutions largement inspirées du modèle parlementaire britannique, que le colonisateur avait introduites à travers les réformes de 1919 et surtout 1935.
Si bien des caractéristiques du nouveau régime résultent de l'influence du premier ministre Nehru, l'un des grands oubliés de l'Inde nouvelle est bien sûr Gandhi. Les dignitaires du régime invoquent souvent son nom, Nehru tire une grande partie de son autorité comme son « fils spirituel », mais rares sont ceux à se montrer fidèle au message du Mahatma.
La constitution ne conserve que quelques aspects du message gandhien : l'abolition de l'intouchabilité, la proclamation du sécularisme indien dans un souci de faire cohabiter les communautés religieuses, mais n'y figure pas la volonté de Gandhi d'un système décentralisé, s'appuyant sur l'entité villageoise.
L'élite politique ne reprend pas non plus les propositions de Gandhi en faveur du développement économique fondé sur l'agriculture et l'artisanat. L'Inde de Nehru aspire à entrer dans une modernité dont l'industrialisation doit devenir l'un des piliers, au même titre qu'un État fort, mais démocratique.
L'Inde indépendante s'affirme comme la plus grande démocratie du monde du fait du nombre record de citoyens qu'elle recèle. Cette construction politique repose toutefois sur un parti dominant : le Congrès, qui se veut centriste et de consensus mais le « système congressiste » comporte bien des pratiques clientélistes dans la mesure où il s'appuie largement sur un réseau de notables conservateurs dont l'emprise est d'autant plus forte que la société civile est mal structurée. L'idéologie progressiste et les réformes ambitionnées par Nehru entreront difficilement dans les faits.
[...] L'Inde, la plus grande démocratie du monde Repères bibliographiques BARDOT Christian, sous la direction de, L'Inde au miroir du monde Géopolitique, démocratie et développement de 1947 à nos jours, Paris, Editions Ellipses, septembre p. (Coll. CQFD) JAFFRELOT Christophe, La démocratie en Inde religion, caste et politique, Paris, FAYARD p. (coll. l'espace du politique JAFFRELOT Christophe, Inde : la démocratie par la caste. Histoire d'une mutation socio-politique 1885 - 2005, Paris, FAYARD p. (coll. [...]
[...] Dans le domaine religieux, le multiculturalisme prôné par Nehru l'emporta également, si le principe laïque ne fut pas inscrit dans la constitution, l'esprit de celle-ci est bien séculariste Cet anglicisme ne désigne pas, comme le mot laïcité, une séparation entre la religion et de l'état, il signifie plutôt que toutes les religions sont reconnues par l'état qui doit exercer la même bienveillance envers chacune d'elles. La liberté de conscience, de pratique religieuse et de propagation de sa foi est officiellement reconnue à l'article 25 des droits fondamentaux. [...]
[...] Mais son potentiel électoral peut être prometteur, compte tenu de la popularité de certains de ses responsables et de bons résultats obtenus lors des dernières élections au niveau des Etats de l'Union. Au premier abord, ces partis partagent peu d'idées politiques en commun, si ce n'est un engagement en faveur du sécularisme les opposant au BJP. En toute hypothèse, le BSP ne restera dans cette coalition que s'il y a un accord sur la candidature de K. Mayawati au poste de premier ministre. Si ses partenaires actuels refusent d'y souscrire, il pourrait s'allier à la coalition dominante la plus généreuse. [...]
[...] Singh ne pouvait pas attendre plus longtemps. De nouveaux retards auraient reporté la ratification finale après les élections américaines et sans doute après les élections indiennes qui doivent se tenir au plus tard en mai 2009. Or, il n'est pas certain que les nouvelles configurations politiques qui en résulteront soient favorables à l'Accord. Si la négociation de la dérogation demandée par l'Inde à l'AIEA qui commence le 1er août traîne en longueur, le risque d'un dérapage après les élections américaines est d'ores et déjà considérable. [...]
[...] L'Inde indépendante s'affirme comme la plus grande démocratie du monde du fait du nombre record de citoyens qu'elle recèle. Cette construction politique repose toutefois sur un parti dominant : le Congrès, qui se veut centriste et de consensus mais le système congressiste comporte bien des pratiques clientélistes dans la mesure où il s'appuie largement sur un réseau de notables conservateurs dont l'emprise est d'autant plus forte que la société civile est mal structurée. L'idéologie progressiste et les réformes ambitionnées par Nehru entreront difficilement dans les faits. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture