« L'Inde est à présent un Etat qui possède l'arme nucléaire. C'est une réalité qui ne peut être niée. Il ne s'agit pas d'une quelconque demande, ni d'un statut que les autres nous accorderaient. C'est le legs de nos scientifiques à la nation. C'est le dû de l'Inde, le droit d'un sixième de l'humanité. » C'est par ces mots que le premier ministre indien de l'époque, Atal Bihari Vajpayee, marque l'entrée de l'Inde dans le cercle restreint des puissances nucléaires, après les essais de 1998 . Ces essais, condamnés de manière quasi unanime par la communauté internationale, confirmait la volonté indienne de devenir une grande puissance sur la scène internationale. En désaccord avec un discours traditionnellement en faveur du désarmement, la bombe devenait, selon les mots du commentateur indien Chandan Mitraa, « une monnaie d'estime personnelle » .
[...] L'Inde et le Pakistan ne peuvent pas se permettre une telle fuite en avant dans l'augmentation de leur budget de défense. De plus, il ne faut pas oublier les crises nucléaires de la guerre froide, qui ont été évitées de plus ou moins près grâce à une certaine marge de manœuvre des deux grandes puissances. L'Inde et le Pakistan n'ont pas cette marge de manœuvre, essentiellement pour des raisons de proximité géographique, mais pas uniquement. Les tensions entre les deux pays ont mené à deux guerres violentes, et un affrontement direct n'est pas à exclure, même s'il apparaît peu probable. [...]
[...] L'Inde s'est sentie acculée à la signature d'accords qu'elle considère comme une justification du statu quo, d'autant plus que cette disposition a été intégrée sur demande chinoise. Le danger principal de la position indienne est une perte de crédibilité du régime de non-prolifération. Après les essais indiens, les ENDAN ont protesté sur la validité de leur engagement, arguant qu'ils étaient maintenant parties à un régime contenant de fait sept puissances nucléaires (Israël n'ayant jamais admis publiquement posséder l'arme nucléaire), et non plus à cinq. [...]
[...] sic Ibid Ibid Ibid Joswant Singh, Op. [...]
[...] La nucléarisation de l'Inde ne date pas de 1998, lorsque ses essais prouvent ses capacités nucléaires à la face du monde. Dès 1974 en effet, sous le gouvernement d'Indira Gandhi, l'Inde accède à la technologie nucléaire dans un cadre déclaré pacifique. Ce qui change en 1998 c'est la volonté de l'Inde de s'affirmer au monde comme une puissance nucléaire militaire effective, peu de jours après que le Pakistan eut fait sa propre démonstration de force nucléaire. En effet, il faut comprendre la volonté indienne d'accéder à un statut de puissance nucléaire à la fois dans un environnement international et régional. [...]
[...] Dans ce contexte régional tendu, l'Inde considère l'arme nucléaire non pas comme une arme d'emploi, mais comme une monnaie internationale de force et de pouvoir La doctrine indienne repose ainsi sur deux piliers : la notion de no first use définie par le Premier ministre de l'époque, Atal Bihari Vajpayee comme l'emploi de l'arme atomique uniquement en riposte à une attaque ; et l'idée de dissuasion minimale qui signifie que l'Inde refuse de se lancer dans une course aux armements. Après les essais de pays, dont les Etats-Unis, ont imposé des sanctions à l'Inde. Pour autant, le pays n'ayant pas ratifié le Traité de Non-Prolifération nucléaire il n'a pas violé de règlement international. L'Inde récuse le TNP comme un traité discriminatoire, qui gèle un statu quo inégal entre les haves et les haves-not autrement dit les Etats dotés de l'arme nucléaire (EDAN) et les Etats non dotés (ENDAN). [...]
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