On pourrait penser que la définition du terrorisme est une entreprise inutile mais en fait, la question de la définition se situe au cœur du problème sur le terrorisme. En effet, même si les spécialistes et chercheurs ont bien tenté de parvenir à une définition globale et universelle du terrorisme, celle-ci demeure insatisfaisante (§1). En effet, la complexité même du concept empêche d'atteindre une définition consensuelle pertinente (§2).
[...] L'impossible définition œcuménique du phénomène terroriste On pourrait penser que la définition du terrorisme est une entreprise inutile mais en fait, la question de la définition se situe au cœur du problème sur le terrorisme. En effet, même si les spécialistes et chercheurs ont bien tenté de parvenir à une définition globale et universelle du terrorisme, celle-ci demeure insatisfaisante En effet, la complexité même du concept empêche d'atteindre une définition consensuelle pertinente Des tentatives infructueuses Qu'elles soient juridiques ou universitaires, les définitions du terrorisme laissent généralement perplexe. [...]
[...] En sortant de la polémique stérile terrorisme/résistance, on peut ainsi se permettre de distinguer entre le terrorisme de libération ou d'opposition et le terrorisme d'oppression Le phénomène terroriste, ainsi dépassionné, peut être analysé froidement pour ce qu'il est réellement : une forme moderne de la guerre, une guerre non conventionnelle à caractère asymétrique. Voir chap François-Bernard Huyghe lors d'un séminaire du DRMCC consacré aux menaces nouvelles et sphère médiatique F. Heisbourg et J-L Marret in Le terrorisme en France aujourd'hui, Editions des équateurs, février 2006. Terrorisme, violence : réponses aux questions que tout le monde se pose, Jean-Jacques Pauvert-Carrère, 1985. [...]
[...] Cette polysémie provoque des incompréhensions et des malentendus permanents. Comme le souligne Xavier Raufer[4] : Le qualificatif terroriste a dérapé : utilisé à l'origine pour désigner des méthodes, des technologies, on l'emploie désormais pour désigner des organisations ou des Etats. D'où une complication dans l'analyse Il nous semble donc que le mot terrorisme puisse recouvrir deux sens principaux en fonction de l'angle par lequel on l'aborde. La version subjective nous amène à le définir comme une idéologie alors que la version objective nous le fait interpréter comme une méthodologie. [...]
[...] En fait, la parenté est forte entre résistance et terrorisme car la frontière est tracée par la notion controversée et subjective de légitimité. Plus encore que le qualificatif de terroriste le combattant politique redoute d'être réduit à la banale et infamante catégorie du criminel de droit commun. Ce qualificatif constitue en effet une négation totale de la dimension politique des actes, ce que même la catégorie de terrorisme ne fait pas disparaître. Quand on étudie le terrorisme sous un angle objectif, il ne s'agit plus de considérer ce concept en fonction de présupposés politiques, mais de prendre uniquement en considération ses méthodes. [...]
[...] À ces facilités répondent des fragilités terroristes. Elles sont à comprendre dans le cadre général de la guerre asymétrique de l'information à laquelle nous assistons chaque jour. Cette définition permet, a contrario : - De sortir du faux-débat sur terrorisme et terrorisme d'État, dits aussi terrorisme d'en haut et d'en bas. Sur le plan moral ou politique, les moyens par lesquels un État terrifie ou extermine une population peuvent être plus abominables encore que le terrorisme privé - De ne pas se perdre dans le distinguo très politique entre terroristes et combattants de la liberté c'est-à-dire entre un terrorisme qui s'en prendrait à des victimes innocentes ou se substituerait à la protestation démocratique et des formes de résistance par les armes rendues légitimes par la nature oppressive de l'ennemi, si, par exemple, il occupe un territoire de force ou interdit toute forme d'opposition légale. [...]
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