Aujourd'hui, l'impérialisme peut également être culturel et assurer une sorte de sphère d'influence. Plus globalement, l'impérialisme, c'est donc l'idée d'une domination (à tout niveau) d'un Etat ou d'un groupe d'Etats sur des sujets, d'autres États : il n'y a donc pas que la colonisation et l'impérialisme américain qui existent dans le monde.
D'ailleurs, en 1945, l'hégémonie de l'impérialisme colonial européen tend à s'affaiblir après une Seconde Guerre mondiale qui a réveillé les consciences nationalistes. Il faut un projet pour le futur de ces pays européens ; un projet ambitieux et loin de cet impérialisme virulent. En 1957, à l'heure du Traité de Rome qui institue un marché commun, il semble donc incongru de parler d'impérialisme dans cette nouvelle Europe, dans cette Europe solidaire. Alors justement de quelle Europe parle-t-on ?
La construction européenne ne correspond –jusqu'en 1991- qu'à l'Europe occidentale autour notamment de la France et de l'Allemagne avec le Traité de la CECA en 1950. Nous avons fait le choix de ne pas soulever le cas des pays de l'Est, d'une part parce qu'ils ne sont pas concernés par le Traité de Rome et d'autre part, parce que l'URSS exerce sur eux une forme d'impérialisme qui est un sujet à part entière.
Cependant, ce sujet nous amène –quand même - à parler à la fois d'impérialisme postcolonial, mais également de l'impérialisme de cette nouvelle Europe supranationale qui dérange les pays, qui dérange les États-Nations. Jusqu'en 1992, avec le Traité de Maastricht qui met en place l'Union européenne, c'est l'histoire d'une Europe au fil des années, une Europe qui se cherche entre désir de pouvoir et volonté de fraternité.
Alors justement, la construction européenne ne s'est-elle pas construite dans la dynamique d'un certain impérialisme ?
[...] Cependant, c'est le Traité de Rome signé le 25 mars 1957 qui marque le vrai changement. Il institue une Communauté économique européenne et une Communauté européenne de l'énergie atomique entre l'Allemagne, la France, l'Italie et le Benelux. Le but de la première communauté est de sauvegarder la paix et la liberté par une union étroite entre les peuples européens. L'Europe confirme son soutien au développement des pays d'outre-mer. Robert Schumann disait aussi : avec des ressources accrues l'Europe pourra poursuivre l'accomplissement d'une de ses tâches essentielles, à savoir, le développement du continent africain Il y a donc une véritable volonté de coopération. [...]
[...] C'est l'idée d'une politique impérialiste des anciennes puissances vis-à-vis de leurs anciennes colonies. Pour donner un exemple concret, après l'indépendance du Congo belge en 1960, la Belgique a continué à contrôler l'économie congolaise de près de grâce, notamment, à la Société générale de Belgique. En 1975, la Convention de Lomé instaure un accord commercial entre la CEE et 46 pays d'Afrique, des Caraïbes, et du Pacifique. Cette convention a pour but initial de favoriser l'adaptation des pays africains à l'économie de marché. [...]
[...] C'est également le cas du modèle hollandais. Le modèle français préfère le principe d'assimilation administrative et politique, et distingue les citoyens des indigènes (cf. : modèle espagnol, allemand, belge). Les pays européens cherchent, en général, la rentabilité économique, et doivent donc exploiter la main-d'œuvre indigène. Globalement, les Européens vont aménager les colonies en fonction de leurs besoins et changer la vie dans les colonies : structures, modes de vie Vers de nouvelles consciences impériales La Grande Guerre semble également avoir éveillé de nouvelles consciences impériales (cf. [...]
[...] Le journal Le Temps propose un supplément colonial. En 1935, le film de Julien Duvivier La Bandera passionne les foules. L'éducation des enfants à l'école n'oublie plus le monde colonial : l'enfant, dès son plus jeune âge, doit prendre conscience de l'Empire colonial dans lequel il grandit. Avec cet engouement colonial, il y a une sorte de relâchement de l'empire politique des métropoles. On pense notamment à l'Angleterre. En 1926, le Commonwealth est créé. En 1931, le statut de Westminster établit une souveraineté et permet d'annuler les lois britanniques : c'est donc la reconnaissance officielle de l'indépendance des dominions. [...]
[...] Malgré le cinquième des Quatorze points de Wilson sur les positions anticolonialistes de son pays, la France et l'Angleterre semblent les grandes gagnantes de la redistribution coloniale effectuée (cf. : l'article 22 du pacte de la SDN sur les mandats de l'Allemagne et de la Turquie). Les Empires coloniaux sont donc à leur apogée territorial au lendemain de la Première Guerre mondiale. Du coup, en 1918, ces Empires entrent dans une nouvelle phrase : il ne s'agit plus de conquérir de nouveaux territoires mais bien de les administrer. On voit donc l'aboutissement de l'impérialisme européen dans ce désir de gérer les Empires. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture