[...] La communication a ses métiers (publicitaire, attaché de presse, directeur de la communication...), ses disciplines universitaires (science de l'information et de la communication). Autant d'acteurs qu'Erik Neveu appelle « les montreurs de communication » puisqu'ils constituent « les innombrables célébrants de la société de communication, des groupes professionnels amenés à chercher dans la référence aux vertus de la communication la légitimation et la raison de leur travail et de leur identité ». Difficile dès lors d'ignorer l'importance et la prégnance des enjeux de la communication dans nos sociétés. Même l'état intervient pour mettre en place des programmes gouvernementaux d'action portant sur le développement des infrastructures en rapport avec les TIC. Comme Nicolas Curien et Pierre-Alain Muet le soulignent dans leur rapport sur La société d'information, l'état français a lancé depuis 1997 un programme d'action pour le développement de la société de l'information (PAGSI) afin de familiariser ceux qui ne le sont pas encore avec les TIC. Ces programmes comprennent deux principaux volets qui sont d'une part l'aide à la diffusion de l'ordinateur (ordinateur à un euro par mois pour les étudiants par exemple) et d'autre part la formation des adultes dans le cadre de centre d'accès publics tels que les bibliothèques, les médiathèques, les associations, etc. Quant à l'Europe, elle en a fait un enjeu principal du Sommet de Lisbonne en 2000. Le Sommet Mondial de la société de l'Information qui s'est tenu à Genève en 2003 et à Tunis en 2005 participe également de cette tendance. Une prise de conscience ne cesse donc de s'accroître, tant du côté des pouvoirs publics que de celui de la société civile. (...)
[...] Au cours des vingt dernières années, la part des TIC dans l'investissement a doublé voire triplé selon les pays, signe que les entreprises ont pris consciences des enjeux de la communication dans la nouvelle économie Ainsi le discours sur la société de communication recouvre un ensemble d'évolutions au caractère tangible tant au niveau de la vie privée, professionnelle des individus qu'au niveau de la gestion entrepreneuriale et de l'économique en général. Jusque là, ni utopie, ni mythe à dénoncer puisque ces mutations sont à l'œuvre aujourd'hui et concrètement appréhendables. Toutefois les partisans les plus enthousiastes de la société de communication assurent que l'Internet sera la clé d'une plus grande démocratie puisque chacun aura accès à toutes les informations nécessaires pour participer aux grands débats de société. Que valent vraiment les promesses d'égalité, de transparence, de démocratie télématique ou encore d'« abondance communicationnelle ? [...]
[...] Force sera en second temps d'adopter une approche critique à l'égard de ces promesses douteuses. Nous tenterons donc de montrer à travers cette phrase fil rouge de Dominique Wolton que ce n'est pas parce que les techniques de communication sont indispensables à l'économie des sociétés complexes qu'elles sont pour autant porteuses de valeurs de partage et de compréhension La communication a ses métiers (publicitaire, attaché de presse, directeur de la communication ses disciplines universitaires (science de l'information et de la communication). [...]
[...] Cependant l'abondance informationnelle et la transparence sont-elles véritablement les vecteurs de la démocratie. En matière de relations entre les autorités gouvernementales et le corps social on ne compte plus les épisodes venus montrer la difficulté de préserver le secret (affaire Cleerstream), toutefois les exemples de manipulations de l'image sont également nombreux (Neveu prend l'exemple du pseudo massacre de Timisoara en 1989) au point que Philippe Breton déplore un phénomène d'entropie croissant. Le jeu de la transparence, l'apparence du direct peuvent malheureusement masquer des processus contrôlés et planifiés de sélection de l'information ou l'opinion publique n'est pas loin d'être manipulée. [...]
[...] Erik Neveu rappelle que 86% des salariés d'Intel disposent d'un ordinateur personnel à partir desquels le flux de messagerie d'élève au million de message par jour. Les salariés deviennent donc progressivement autonomes mais interactifs. Peu à peu l'Internet et la révolution numérique déterminent la base d'une nouvelle économie fondée sur le réseau. Les TIC ont rendu possible un changement dans l'organisation de l'entreprise notamment grâce à la généralisation de principes tels quel le juste à temps le sur mesure nés dans les années 60 mais difficilement applicables auparavant. [...]
[...] L'organisation de l'économie mondiale en réseau de pôle à pôle, se fait au détriment des espaces intermédiaires moins bien dotés et donc exposés à la marginalisation et à la désertification. Depuis les années 70 les Etats du Sud rassemblés alors sous l'égide du groupe des non alignés, réclament un nouvel ordre mondial de l'information et de la communication L'impérialisme culturel et la situation de dépendance culturelle qu'il entraîne sont à la racine du principe de l'échange inégal entre le centre et la périphérie. [...]
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