La tentative de Napoléon Bonaparte repose sur un compromis entre les souvenirs monarchiques et les principes démocratiques consacrés par la révolution, d'où l'hérédité, le sacre, mais aussi la souveraineté nationale, l'association du peuple par le jeu des plébiscites. En fait, les deux références sont plus ou moins truquées, car seules les formes sont monarchiques, le contenu du pouvoir est autre et son exercice est sensiblement plus autoritaire.
Quant au plébiscite, orchestré par une propagande habile, il n'est pas le reflet de la démocratie libérale ; d'ailleurs les libéraux, et à leur tête Benjamin Constant, le père du libéralisme moderne, ne s'y sont pas trompés et militent dans l'opposition, quitte à le payer lourdement : lui et Madame de Staël sont exilés.
En fait ce que veut Napoléon, c'est exercer le pouvoir sans partage au gré de ses idées qui ont d'ailleurs évolué : séduit par les idéaux des Lumières quand il était jeune, lorsqu'il est au pouvoir, il se réconcilie avec l'Eglise, parce qu'il veut l'utiliser comme relais de son autorité. Il parle d'ailleurs sur le même ton de ses évêques et de ses préfets, il crée une noblesse d'empire, pensant fidéliser en jouant sur la vanité. Après la première abdication et pendant son exil à Sainte-Hélène, il affichera à nouveau un penchant libéral.
[...] Sensible aux problèmes sociaux, il ne se range pas aux côtés des patrons de son entourage lorsqu'il concède le droit de grève, tout comme lorsqu'il opte pour le libre échange, alors que la majorité des acteurs économiques y étaient hostiles. Si les élites intellectuelles sont souvent fort critiques contre les Bonaparte, leur image est bonne dans le peuple, entretenue par les récits héroïco mythiques des grognards et autres ratapoils et l'un comme l'autre ont su utiliser leurs pouvoirs pour de grandes réalisations que l'on songe aux codifications du 1er Empire, aux grands travaux du second. [...]
[...] En fait ce que veut Napoléon, c'est exercer le pouvoir sans partage au gré de ses idées qui ont d'ailleurs évolué : séduit par les idéaux des Lumières quand il était jeune, lorsqu'il est au pouvoir, il se réconcilie avec l'Église, parce qu'il veut l'utiliser comme relais de son autorité. Il parle d'ailleurs sur le même ton de ses évêques et de ses préfets, il crée une noblesse d'empire, pensant fidéliser en jouant sur la vanité. Après la première abdication et pendant son exil à Sainte-Hélène, il affichera à nouveau un penchant libéral. On peut penser qu'il soignait aussi son image pour la postérité. [...]
[...] IV L'action française Né au plus épais de l'affaire Dreyfus, le mouvement de l'Action française et son journal du même nom reposent sur le talent et la détermination d'un homme Charles Maurras (1868-1952), entouré de quelques écrivains brillants, peu portés sur l'action. Rejetant la Réforme, qui a cassé l'unité de la chrétienté occidentale, la Révolution, présentée comme le triomphe des francs-maçons sur base d'abstractions erronées, et du Romantisme, favorable à l'abandon au sentiment et à l'individualisme sentimental, ils se déclarent monarchistes traditionnels, faisant référence à une idée plus ou moins correcte de la monarchie tempérée du XVIe siècle. Ils rejettent le suffrage universel et rêvent d'une société de participation par le biais de corps intermédiaires. [...]
[...] Ultras conservateurs, catholiques souvent fanatiques, ils rêvent d'un retour au passé plus ou moins mythifié. Lorsqu'ils sont au pouvoir, ils sont d'une phénoménale maladresse, faisant sur le tas l'apprentissage de la politique et accumulant les sottises, ainsi Vitrolles négociant le maintien des troupes étrangères en France pour faire pression sur les libéraux ou Montmorency rachetant les journaux d'opposition, mais sans garder le secret Si les leaders sont souvent calamiteux, le parti légitimiste compte des défenseurs parfois séduisants, tels Rivarol ou Chateaubriand, mais aussi des auteurs pesants et moralisateurs comme le vicomte de Bonald ou Joseph de Maistre, fondant leur position sur la volonté de Dieu et la proclamation dogmatique de l'inanité du droit révolutionnaire qui reposerait sur une monstrueuse erreur. [...]
[...] Assez curieusement toutefois, alors que le corps social français est massivement républicain, confondant d'ailleurs souvent démocratie et république, la presse-potin qui détaille les faits et gestes des familles royales, des aristocrates réels ou supposés, connaît un succès éditorial sans précédent, même s'il est de bon ton de manifester son désintérêt total pour ce type de méchante littérature II - La monarchie dénaturée : le bonapartisme La tentative de Napoléon Bonaparte repose sur un compromis entre les souvenirs monarchiques et les principes démocratiques consacrés par la révolution, d'où l'hérédité le sacre, mais aussi la souveraineté nationale, l'association du peuple par le jeu des plébiscites. En fait, les deux références sont plus ou moins truquées, car seules les formes sont monarchiques, le contenu du pouvoir est autre et son exercice est sensiblement plus autoritaire. [...]
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