« La politique de l'immigration, c'est la politique de la France dans 30 ans, ceux qui la rejoignent doivent la respecter, tout en apportant ce qu'ils sont. Nous ne voulons pas brader les valeurs de cette identité française », telle fut la déclaration de Nicolas Sarkozy lors de la création du Ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Co-développement.
Cette dernière souligne bien cette forme de corrélation qui s'est développée au fil du temps entre l'identité nationale et la politique migratoire. En France les premières définitions de l'identité nationale datent du XIXe siècle, avec Jules Michelet, défenseur de l'idéal progrès des Lumières, qui parle d'une « patrie de l'universel ».
[...] Au fil des années et par le biais de diverses réformes, une opposition s'est construite entre l'immigration et l'identité nationale, soutenue par une forme de racisme qui subsiste notamment dues à l'influence des médias. La création de ce ministère est la preuve qu'actuellement l'immigration est vue comme un ennemi qui veut nuire à l'identité nationale. Comme le dénonçait Noiriel, l'identité nationale n'est qu'un langage politique et non un concept scientifique, pourtant la vigilance est plus que jamais à l'ordre du jour. D'avoir étatisé la question de l'immigration et de l'identité nationale ,cela va-t-il permettre à cette question de rester dans le débat public?. [...]
[...] C'est pour ces raisons que de nombreux historiens comme Noiriel affirmaient que le thème de l'identité nationale n'était qu'un langage politique et non un concept scientifique. L'évolution de la politique migratoire du gouvernement français au fil des années n'a-t-elle pas créé une image de menace incarnée par les immigrés, pour les valeurs de la République qui sont représentées par l'identité nationale En 1974, c'est un vrai tournant qui avoir lieu au niveau économique, mais aussi dans le domaine de l'immigration, qui va être remise en cause, avec une politique qui va prendre une nouvelle direction par le biais de diverses réformes. [...]
[...] Depuis on ne parle d'identité nationale que pour l'opposer à la politique d'immigration, tout discours sur l'identité nationale est instrumentalisé au service de la politique d'immigration actuelle. Par la création de ce ministère, il y a un rapprochement inédit entre identité nationale et immigration. Le nom de ce ministère selon certains signifie que le contrôle de l'immigration va permettre la protection de l'identité nationale. C'est un discours qui paraît violent aux yeux de certains individus. Le ministère de l'Immigration et de l'identité nationale prétend répondre à une crise concernant l'identité nationale, et à résoudre le problème de l'immigration. [...]
[...] II) Une politique migratoire actuelle dans laquelle identité nationale se retrouve accolé à l'immigration par le biais d'une idéologie nationale sécuritaire menée par Nicolas Sarkozy, qui s'institutionnalise au niveau de l'État Durant sa campagne électorale N. Sarkozy va s'appuyer sur la crainte qui s'est construite vis-à-vis du travailleur immigré au fil des années, afin de définir un véritable sentiment d'insécurité ressenti par les Français. Il va construire un lien entre contre l'immigration clandestine, le combat contre le communautarisme, et la promotion d'une intégration autour des valeurs de la République. [...]
[...] Et donc, diverses réformes vont être mises en place avec la volonté première de limiter les flux migratoires sur le territoire français, mais aussi d'intégrer au mieux les ressortissants étrangers qui vivent sur le territoire Cette nouvelle direction prise par la politique migratoire corrélée à la crise économique qui touche la France va entraîner au début des années 80 la naissance de nouveaux débats sur l'identité nationale, liée à l'émergence de l'extrême droite et à l'influence des médias Les deux déterminants pivots de la politique migratoire sont la volonté de préserver l'identité nationale, et les besoins du marché économique Lorsque la politique d'immigration est destinée à répondre aux besoins du marché du travail,la question consiste à attirer les immigrés nécessaires à l'économie et relève de l'administration. En revanche, lorsque l'immigration est perçue comme un défi pour l'identité nationale, la question se pose en terme politique. Ce sont les partis politiques qui élaborent la politique d'immigration en fonction des enjeux électoraux. En France, l'immigration a permis jusqu'au début des années 70 de combler ce besoin pour le marché du travail. Depuis la fermeture des frontières en 1974, elle constitue un défi pour l'identité nationale. [...]
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