« Les nations ne sont pas quelque chose d'éternel. Elles ont commencé, elles finiront. »
Ernest Renan dans sa célèbre conférence à la Sorbonne sur Qu'est-ce qu'une nation ? pronostique un dépassement de la nation : « la confédération européenne, probablement, les remplacera. » Mais l'Europe signifie-t-elle la fin des nations ou un renouveau de la forme nationale à une autre échelle ? Si on définit l'idée de nation comme un concept caractérisant une communauté d'identité réalisant son autonomie politique ou la revendiquant, c'est-à-dire
comme un groupe humain qui se pense comme collectivité et qui est animé d'une volonté politique, en conclut-on qu'elle appartient au passé ou qu'elle a de l'avenir ?
Cette question resterait sans réponse sans une analyse conjuguant l'idée de nation avec les notions d'Etat, de démocratie et de mondialisation. L'Etat a une place de choix dans la problématique nationale car, garant de l'indépendance et détenteur des moyens de contrôle sur une société, il est l'instrument nécessaire de toute nation pour s'autogouverner. L'avenir de la forme nationale dépend de celui de l'Etat-Nation. Les progrès du principe démocratique
sont à l'origine de deux influences contraires sur le futur des nations. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, traduction dans l'ordre international du droit de chacun à la liberté, favorise l'avènement d'un espace international fondé sur les nations. Mais, l'individualisme marche dans les pas de l'avancée de la démocratie, et celui-ci est un facteur anti-national : un individu qui ne se conçoit que comme individu n'a que de faibles attaches à sa nation. La mondialisation permet l'actualisation de comportements individualistes. En abaissant les
frontières et en intégrant les économies des différents pays en une économie monde, elle met en place les conditions d'une concurrence entre les Etats dans laquelle les entreprises et les individus arbitrent en fonction de leurs intérêts. Le processus de mondialisation dénationalise aussi les structures des sociétés car de plus en plus d'échanges, de mariages et, plus généralement, de relations sociales sont transnationales. Les consciences nationales ne
peuvent qu'être influencées par une telle évolution.
On démontrera que l'idée de nation a de l'avenir car la superposition de la communauté politique et de la communauté d'identité est une nécessité universelle dans un monde démocratique (I). C'est pourquoi, on verra que les nations tendent à créer leur États et que les communautés politiques développent une identité nationale, sans laquelle, ces dernières,
verraient leur pérennité mise en péril. On montrera ensuite que le principe national modèle de plus en plus l'ordre international, mais que certains faits sociétaux semblent indiquer un affaiblissement de son efficacité dans l'ordre interne (II).
[...] L'avenir de la forme nationale dépend de celui de l'Etat-Nation. Les progrès du principe démocratique sont à l'origine de deux influences contraires sur le futur des nations. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, traduction dans l'ordre international du droit de chacun à la liberté, favorise l'avènement d'un espace international fondé sur les nations. Mais, l'individualisme marche dans les pas de l'avancée de la démocratie, et celui-ci est un facteur anti-national : un individu qui ne se conçoit que comme individu n'a que de faibles attaches à sa nation. [...]
[...] Les immigrations précédentes ont eu lieu en période de forte croissance économique. L'immigration maghrébine en France atteint son point fort entre 1965 et 1970 c'est-à-dire à la fin des trente glorieuses. À peine sont-ils installés que les trente piteuses s'installent. Dans une situation antérieure, cette immigration aurait quitté le pays. Mais la France avait des politiques sociales assurant un niveau de vie au moins comparable à ce qui était accessible dans les pays sources de l'immigration. Aussi, la société fordiste était un formidable vecteur d'intégration, tout le monde travaillait dans la même usine, l'ancienneté permettait d'espérer une promotion et la stabilité de l'emploi posait les conditions d'une ascension sociale de la génération suivante. [...]
[...] Elle représente un des vecteurs de nationalisation de la France. La conceptualisation de Bourdieu facilite la compréhension du phénomène : L'Etat revendique avec succès le monopole de l'usage légitime de la violence physique et symbolique sur un territoire déterminé et sur l'ensemble de la population correspondante Ce faisant, l'institution instituée fait oublier qu'elle est 1 Schnapper, La communauté des citoyens issue d'une longue série d'actes d'institution et se présente avec toutes les apparences du naturel. L'Etat, comme dit Nietzsche, proclame qu'il est le peuple.3 L'Etat crée sa nation. [...]
[...] On est loin de l'avènement de la diplomatie des droits de l'homme et encore moins de la fin des territoires Voir Annexe 2 Annexe 1 ` Corporate tax rates in the EU25, 1990-2006 (unweighted averages) Statutory UK EATR EU15 Statutory EU EATR UK 25% EATR NMS8 Statutory NMS Sources: Devereux, Griffith and Klemm (2005), Eurostat, KPMG for statutory rates; Overesch (2005) for EATR (Effective average tax rates). Annexe 2 Tax shifting: corporate tax to VAT ratios Sources: European Commission. Unweighted averages. [...]
[...] L'idée de nation appartient-elle au passé ou a-t-elle de l'avenir ? L'idée de nation appartient-elle au passé ou a-t-elle de l'avenir ? Les nations ne sont pas quelque chose d'éternel. Elles ont commencé, elles finiront. Ernest Renan dans sa célèbre conférence à la Sorbonne sur Qu'est-ce qu'une nation ? pronostique un dépassement de la nation : la confédération européenne, probablement, les remplacera. Mais l'Europe signifie-t-elle la fin des nations ou un renouveau de la forme nationale à une autre échelle ? [...]
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