Depuis la révision constitutionnelle de l'été 2008, le pouvoir exécutif semble être mieux contrôlé, le Parlement est renforcé et des droits nouveaux pour les citoyens ont été établis. Le régime français s'apparente ainsi davantage à l'idéal démocratique : le peuple délègue son pouvoir tout en exerçant son contrôle sur le pouvoir ainsi délégué.
La démocratie est un système dans lequel le pouvoir politique appartient à l'ensemble des citoyens : on parlait au sens athénien de "régime où les individus obéissent aux lois que tous se donnent ". Dans une version plus moderne, et plus anglo-saxonne, s'agit comme l'a souligné l'ex-Président américain Abraham Lincoln, du "gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple."
Selon cette définition, on peut affirmer que la démocratie est un régime qui exclue le pouvoir d'une autorité qui ne procède pas du peuple, dans la mesure où la légitimité fait défaut. Dès lors, les principes de "démocratie" et de "représentation" peuvent apparaître antinomiques. Dans une démocratie représentative, les citoyens expriment leur volonté par l'intermédiaire du vote.
L'exercice de la souveraineté est délégué à ses représentants. La représentation "médiatise" selon le juriste Philippe Ardant la relation entre le citoyen et le pouvoir par l'intermédiaire des représentants. Cependant, au vu des pouvoirs de plus en plus larges accordés aux gouvernants, les citoyens ne risquent-ils pas d'être dépossédés de tout pouvoir ?
[...] La seconde garantie apportée est la représentation du peuple dans son intégralité. Si par le passé, cela n'était pas valide par le passé (le suffrage censitaire ayant dominé pendant des siècles, l'élection accordée aux femmes qu'en 1944 ou encore la majorité abaissée à 18 ans), il semble aujourd'hui que le suffrage universel direct est garanti de représentation. Le seul quid concernant les étrangers, c'est-à-dire les non-nationaux. Par ailleurs, cette représentation n'est pas l'affaire d'un seul individu, mais celle de plusieurs représentants qui débattent et parviennent à un consensus. [...]
[...] Dans une telle configuration, le représentant semble être libre de ses décisions, et non sanctionné par le biais de l'élection à certaines occasions. On dénonce essentiellement ici l'absence de mandat impératif. A cet égard, la question du cumul des mandats - la France étant la seule démocratie au monde à le pratiquer encore aujourd'hui symbolise bien cette dérive d'accaparation du pouvoir au nom d'intérêts privés, en l'occurrence la carrière du personnel politique. Par ailleurs, certains problèmes surgissent dans la pratique même du régime de démocratie représentative. [...]
[...] Du fait de ces critiques à répétition adressées à ce même régime de représentation, il est apparu une véritable crise de la représentation politique. D'ailleurs, les signes la confirmant ont été multiples. En atteste la recherche d'alternatives : que ce soit les sondages, la croyance dans les vertus de l'action directe telles que les manifestations, l'occupation de locaux, la violence, la recherche de nouvelles formes d'implication du citoyen qui ont caractérisé les années 1960. Dans la droite ligne de cette recherche d'alternatives et de moyens de protestations, nous avons constaté des comportements de retrait voire une participation protestataire se développer. [...]
[...] En effet, l'exercice du pouvoir demande une compétence, une technicité, une formation, une prudence que le peuple ne possède pas. Il s'agit donc par l'élection de choisir le personnel politique compétent. Il apparaît donc ici que si différents types de démocratie existent, toujours est-il que leur fondement est identique : il s'agit de la représentation par le biais de l'élection. On peut voir ainsi la démocratie comme un régime caractérisé par des élections périodiques permettant de désigner les hommes politiques compétents. Pour autant, un tel système apporte-t-il des garanties ? [...]
[...] Il s'agit ici de voir dans quelle mesure la démocratie est synonyme de représentation. En effet, nous avons vu précédemment que l'élection, donc le vote était au fondement des régimes démocratiques. Le vote, qui est l'opération par laquelle un gouverné désigne un gouvernant, obéit à certaines règles permettant de garantie la qualité démocratique du régime au sein duquel il se produit. Comme vu précédemment, la démocratie implique que le peuple participe à l'exercice du pouvoir. Dès lors, il apparaît logique que le choix des représentants soit effectué par le peuple. [...]
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