Il est difficile, pour les hommes que nous sommes, de concevoir dans la société civilisée, encadrée par des règles et des institutions dans laquelle nous vivons, qu'un jour, l'Homme n'était qu'un animal à l'état quasi sauvage, il y a de ça deux cent mille ans. L'archéologie nous indique pourtant que si l'Homme, de par sa nature, est un être sauvage soumis à des instincts animaux, il n'en est pas moins un animal sociable, qui a toujours cherché la compagnie de ses pairs.
C'est cette recherche perpétuelle à vivre en groupe qui crée les conflits, puisqu'un homme vivant seul ne peut décemment nuire qu'à lui-même. En se basant sur ce fondement que les litiges naissent des relations humaines, nous pouvons clairement énoncer le fait que le droit permet de prévenir et régler les conflits entre les hommes, et bien sûr, de toutes les institutions qui sont de la création même de l'Homme. Si la création du droit va de pair avec l'apparition des hommes sur terre, il n'est pourtant pas inimaginable de croire que le droit n'est pas nécessaire à la pérennité de la vie humaine, et c'est ce que nous allons tenter de démontrer ici.
[...] Enfin, nous finirons par prouver l'inutilité des lois pour empêcher l'assouvissement de vices chez les hommes. Pour les partisans du Créationnisme, il est évident que l'Homme est fondamentalement bon puisque c'est Dieu qui a créé l'Homme et, de plus, Il l'a créé à son image. Dieu est immensément bon, l'Homme l'est donc par procuration. Cette vision simpliste des choses ne peut suffire à affirmer que l'Homme est un être doué d'une bonté naturelle qui le pousserait à toujours rechercher le bien d'autrui et rendrait ainsi inutile le droit. [...]
[...] Pour évoluer, l'Homme ne pouvait s'autodétruire, auquel cas la race humaine se serait éteinte. Par conséquent, les hommes ont nécessairement dû coopérer, et ce, bien avant l'apparition du droit. Si l'Homme n'était que pure vilitude, son évolution aurait été compromise par ses actions néfastes, et comme l'Histoire montre que l'Homme, au contraire, a évolué très rapidement, nous ne pouvons qu'affirmer que l'Homme, depuis toujours, cherche le bien, et non le mal. En conservant l'espèce humaine par la coopération avec ses semblables, en évitant de répondre toujours et uniquement à ses besoins propres, mais en laissant ceux des autres s'exprimer, l'Homme rejetait toute forme d'égoïsme, car il permettait par cette paix à ce que ses descendants puissent accéder à une vie sur terre, dans les mêmes conditions que lui, si ce n'est meilleur. [...]
[...] C'est ainsi qu'entre en jeux la notion de pouvoir. En aucun cas, un homme n'a besoin de quelqu'un qui lui dicte une manière de penser, puisque sa nature profonde l'incite à penser pour le bien de lui-même et des autres. Kant explique dans Qu'est-ce que les Lumières? que la vocation même de l'Homme est de penser par lui- même, sans l'intervention de la société. Dans ce cas, pourquoi les hommes auraient-ils volontairement mis en place des institutions qui les empêchent de faire ce qu'ils jugent bon pour eux-mêmes? [...]
[...] La société et les lois oppressent les hommes, elles les privent de leur bonté naturelle, en leur imposant des droits et des devoirs. Pour cette raison, Rousseau dénonce, entre autres, la création de la notion de propriété: premier qui ayant enclos un terrain s'avisa de dire, ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs, n'eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût dit: gardez-vous d'écouter cet imposteur; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n'est à personne». [...]
[...] Ce principe de réciprocité permet une harmonie et une paix durable entre les hommes. Par conséquent, l'Homme, fondamentalement bon, n'a pas besoin de lois pour agir dans le sens de la paix et pour le bien-être des autres. En fait, c'est la société, et donc la mise en place de lois qui pervertit les hommes, et c'est ce que nous allons maintenant démontrer. Si les hommes sont fondamentalement bons, il n'existe pas moins des exceptions à ce principe. Il existe toujours des hommes qui, désireux d'assouvir leurs vices sans risquer la désapprobation et la riposte de leurs semblables, ont cherché à acquérir du pouvoir. [...]
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