« L'homme est un loup pour l'homme » C'est en ces termes que l'analyse hobbienne prend sa source : les individus sont plongés dans un état de guerre permanent qui les contraint à prendre une initiative politique pour en sortir. C'est le premier à mettre l'accent sur l'importance de l'individu, quel qu'il soit, dans une constitution politique de l'Etat. Hobbes est indéniablement influencé par le contexte particulier auquel il est confronté. En effet, à partir de 1640, l'Angleterre connaît une opposition de plus en plus violente entre le Roi et le Parlement. Hobbes prend parti pour le Roi, il quitte Londres en 1640 pour Paris et il y reste en exil pendant 11 ans (...)
[...] Quand il y a absence de lois, le silence des lois alors ils sont libres de faire ce que bon leur semble. La loi n'est donc qu'un artifice, extérieure à l'individu, uniquement instituée pour préserver un certain pacifisme. Hobbes est fondateur du libéralisme car il a élaboré l'interprétation libérale de la loi. Ainsi, la souveraineté extérieure illimité permet aux individus cette liberté et n'entrave pas à l'émergence du libéralisme puisqu'elle la soutient elle-même. Toutefois, on peut critiquer ce pouvoir illimité d'un seul Homme pour toute la société, qui contraint nécessairement à des abus et à la corruption. [...]
[...] Cependant, ce souverain absolu est-il le caractère d'une monarchie absolutiste ? B Incompatibilité avec la démocratie ? Hobbes favorise le pouvoir absolu. Hobbes était témoin de la guerre civile anglaise et c‘est celle-ci dans laquelle l'état de nature trouve son pendant réel. Cela pourrait expliquer la position extrême de Hobbes. L‘autre raison nous est déjà connue: c'est la nature humaine que Hobbes croit incapable de dompter ses passions qui la pousse à la violence. Avant tout il faut dire que Hobbes ne se n'intéresse qu'aux actions. [...]
[...] En quoi Hobbes fonde-t-il un Etat à caractère juridique, prémisse du libéralisme ? Quelle en est la limite ? Dans une première partie, nous montrerons comment Hobbes légitime son idée d'Etat protecteur et quelles en sont les conséquences. Dans une seconde partie nous nous attarderons sur la figure du Souverain absolu qui est, peut-être, un frein au libéralisme. I. Un Etat protecteur et pacifiste, préalable nécessaire pour magnifier le libéralisme A - L'Etat comme machine de peur L'état de nature selon Hobbes Hobbes observe la présence permanente de la crainte chez l'Homme, de la méfiance, voire de l'agressivité. [...]
[...] Hobbes décrit les droits du souverain. On remarque que Hobbes réunit dans la personne du souverain le pouvoir législatif aussi bien que le pouvoir exécutif et judiciaire et même le droit d'être juge [ . ] des opinions et doctrines , c‘est-à-dire le souverain peut même décider ce qu‘est la vérité. Il faut dire que tous ces pouvoirs appartiennent avant tout à l'Etat, mais comme le souverain est l'Etat in persona, ils sont à lui. La force de Hobbes réside dans l'intégrité de l'individu. [...]
[...] Conclusion : Léo Strauss indique que la pensée politique de Hobbes nous fait passer pour la première fois du monde des valeurs aristocratiques au monde bourgeois. Il cite à ce propos les commentaires élogieux de Hegel sur Hobbes. La société bourgeoise place ses calculs d'intérêts et son économie sous l'ombre de la peur, qui est la peur de la mort violente, civilisée et collectivisée en peur du Droit et de son glaive. Hobbes introduit la notion de libéralisme économique, mais elle trouve vite sa limite dans l'anti libéralisme politique, où le Souverain peut abuser de son pouvoir aux dépens de la liberté des autres. [...]
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