Le syndicalisme américain est, à bien des égards, sujet à controverses. Admiré par certains, dénoncé par d'autres, il participe de la réflexion actuelle sur les capacités d'action des forces sociales, dans le schéma capitaliste mondialisé.
Né dans l'agitation des tendances révolutionnaires, à la fin du XIX ème siècle, il a rapidement délaissé ses aspirations radicales pour prôner une véritable coopération avec le gouvernement. Le contexte instable du début du XXème siècle l'a même conduit à revendiquer une négociation concertée sur le mode tripartite (patronat, syndicats, Etat).
Cette institutionnalisation de la force syndicale aux Etats-Unis a entraîné une politisation de ses unités. Devenus acteurs majeurs de l'économie, les syndicats sont également parvenus à s'insérer dans la négociation politique comme lobby puissant du pouvoir de Washington. Dès lors, cette collaboration avec les responsables politiques a pu apparaître comme une trahison pour certains, alors que pour d'autres, elle s'affirmait comme la garantie d'une action efficace des syndicats. L'histoire économique et sociale américaine semble tour à tour accréditer les deux thèses, pointant d'une part des avancées sensibles (pendant les Trente Glorieuses essentiellement) et d'autre part des blocages systémiques, mis à nu depuis les années Reagan.
Aujourd'hui, le syndicalisme américain semble en perte de vitesse, malmené par les pouvoirs publics en même temps que par les employés. La question, pour lui, se pose alors en ces termes : est-il plus efficace en tant que membre du pouvoir ou en tant que rival ?
[...] Histoire du Syndicalisme Américain : Une force réformiste ou un rouage du pouvoir ? Introduction Le syndicalisme américain est, à bien des égards, sujet à controverses. Admiré par certains, dénoncé par d'autres, il participe de la réflexion actuelle sur les capacités d'action des forces sociales, dans le schéma capitaliste mondialisé. Né dans l'agitation des tendances révolutionnaires, à la fin du XIX ème siècle, il a rapidement délaissé ses aspirations radicales pour prôner une véritable coopération avec le gouvernement. Le contexte instable du début du XXème siècle l'a même conduit à revendiquer une négociation concertée sur le mode tripartite (patronat, syndicats, Etat). [...]
[...] John Lewis, secrétaire général de l'AFL, décide alors de faire sécession à partir de 1936 : il crée le Committee for Industrial Organization, un syndicat plus large qui se montre également plus radical dans ses actions. Une grande grève à Akron, centre industriel chimique, est notamment organisée. Cette scission conduit l'AFL elle-même à se reconvertir : le prix des cotisations est abaissé et les OS sont abaissés. Désormais, l'AFL ne s'organise plus en corps de métier, mais selon le type de produits réalisés. Cette refonte du système syndical aboutit à un syndicalisme de masse : on passe de 2 millions d'adhérents en 1932 à 10 millions d'adhérents en 1940. [...]
[...] En effet, le modèle de syndicat unique et tout puissant a rapidement montré ses limites face à l'émergence de difficultés. L'intégration de certains syndicats comme les Teamsters (transport routier) ou l'UAW (automobile) au sein de l'AFL a plus été source de discorde que de renforcement de pouvoir. Les Teamsters, notamment, mènent une campagne active contre les autres sections syndicales (agricoles, des cheminots . ) afin d'attirer de nouveaux membres ; la concurrence entre ces factions déséquilibre le jeu de l'AFL. [...]
[...] Outre le sentiment de désaveu des syndicats (considérés comme inaptes de par leur modération), des facteurs sociologiques sont invoqués pour expliquer cette chute : la peur du chômage, le recul de l'industrie (secteur le plus syndiqué), la hausse de la population active féminine (moins syndiquée), etc . Cependant, ce constat de déclin doit être tempéré par des réussites ponctuelles, surtout sous la présidence Clinton : en 1993, une longue grève à Caterpillar finit par donner raison aux employés et, dans le secteur automobile, des avantages sociaux importants en terme de salaires et d'améliorations des retraites sont donnés aux salariés. D'autre part, en proportion, le taux de syndicalisation des femmes et des Noirs est en augmentation. [...]
[...] De tendance réformiste, elle s'aligne sur le modèle anglais de coopération et rassemble des ouvriers qualifiés. Sa tentative de mutation en parti politique, en 1872, la conduit à l'échec ; dès lors, ce sont des franges révolutionnaires qui vont prendre le pas. Le Noble Ordre des Chevaliers du Travail fondé clandestinement en 1869, s'affirme comme un successeur moins conciliant, mais plus puissant : il rassemble personnes et organise des grèves de grande ampleur. Mais sa grande opération du 1er Mai 1886 (grève générale) s'achève dans le sang, après que les autorités aient confondu les manifestants avec des anarchistes ; cet épisode sanglant, qui laissera toutefois dans l'Histoire la date symbolique du 1er mai, discrédite le syndicat qui doit se dissoudre. [...]
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