Analyse comparative de la notion de totalitarisme développée par H. Arendt
[...] La terreur connaît son apogée dans l'horreur concentrationnaire, qui condense et résume toutes les facettes d'un monde fictionnel mis en œuvre par les régimes totalitaires. Ces meurtres de masse, sans précédent dans l'histoire des hommes, commis dans l'arbitraire et l'anonymat le plus total conduiront, in fine, à la destruction totale de l'individualité. Critiques : L'un des reproches fait au système totalitaire est d'avoir essayé d'établir un processus quasi-scientifique d'instauration des régimes totalitaires, ceci sans tenir compte de l'extraordinaire complexité de ce genre de régimes. [...]
[...] La terreur est l'une des caractéristiques majeures du totalitarisme. Elle se met en œuvre contre les opposants et contre un ennemi objectif, que la propagande réussit à stigmatiser par les pires affabulations, notamment par la théorie du complot ( conspiration juive des Protocoles des sages de Sion en Allemagne, complot des trotskistes ou des 200 familles en Union Soviétique Le fonctionnement des régimes totalitaires renverse la priorité accordée à l'entendement sur la volonté et fait de la volonté le maître du réel ; ainsi la terreur fait preuve d'une incroyable radicalité : C'est seulement dans sa phase ultime, quand le totalitarisme connaît son accomplissement, que les concepts d'ennemi objectif et de crime logiquement possible sont abandonnés, que les victimes sont choisies complètement au hasard et déclarées, sans même avoir été accusées, inaptes à vivre. [...]
[...] En 1933, elle fuit le nazisme et s'installe en France, puis aux Etats-Unis à partir de 1941. Elle y enseignera les sciences politiques dans les universités les plus prestigieuses. Son œuvre prolifique, a un rayonnement considérable sur la pensée philosophique contemporaine ; on lui doit notamment, condition de l'homme moderne, comparaison entre le monde moderne et le monde pré- moderne, et Eichmann à Jérusalem, recueil d'articles écrits pendant le procès du responsable de la solution finale. Mais son œuvre la plus tentaculaire, celle qui lui permettra l'accession à la postérité, s'intitule, les origines du totalitarisme. [...]
[...] Malgré tout, l'effondrement du système de classe ne signifie pas, de facto, la disparition de la bourgeoisie et de l'élite. Au contraire, la bourgeoisie, instrumentalisée, et l'élite retranchée dans son individualisme abscons permettront, par leur dégénérescence, la mise en germe des racines totalitaires. De plus la crise de L'Etat-Nation, contenue dans une mouvance nationaliste exacerbée, sera le point d'orgue de l'instauration du totalitarisme ; lequel cristallisera les rancoeurs et les diffusera au travers de la société de masse. D'un point de vue sociologique, on assiste donc à l'apparition et à la montée en puissance de cette populace, restée dans l'ombre de la société de classe, et parmi laquelle, les régimes totalitaires trouveront leurs plus fervents dignitaires: par exemple en Allemagne, Goering, Goebbels, Rosenberg Ainsi au pouvoir, ils pourront légitimer les pires exactions par leur appartenance à la masse ; Goering est pour Arendt, l'exemple parfait de ce bon père de famille, de cet employé consciencieux, capable d'être l'auteur de meurtres de masse Le mouvement totalitaire Ayant trouvé un terreau fertile dans l'effondrement de la société de classe, le totalitarisme a pu prospérer, grâce à la mise en œuvre de procédés capables de réguler et d'orienter la vie des masses. [...]
[...] Ainsi, le régime totalitaire se caractérise par une multiplication de la bureaucratie, un enchevêtrement de services. Cette mise en concurrence desdits services ne poursuit qu'un seul but, à savoir pour le guide, le fait d'être obéi. Arendt fait un distinguo fondamental entre l'Etat fasciste de type mussolinien et l'Etat totalitaire ; en effet dans ce dernier, il n'y a pas de confusion, d'assimilation entre le parti et l'Etat ; il ne faut pas obéir aux ordres du chef, mais à sa volonté ; toujours changeante, souvent contradictoire Le totalitarisme au pouvoir Le régime totalitaire installé, celui-ci va combattre son ennemi le plus profond : le pluralisme. [...]
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