Guerres, monde du travail, XXe siècle, reconstructions, économie, effort de guerre
Le vingtième siècle a été marqué par deux guerres mondiales, guerres « intégrale[s] » ou totales qui ont profondément affecté l'ensemble des pays concernés tant au niveau humain qu'au niveau matériel. La France connaît pleinement ces transformations même si son sort sous la Seconde Guerre Mondiale pourrait faire croire qu'elle s'est vue épargnée un certain nombre des aspects néfastes de la guerre. Les mondes du travail aussi bien sur le plan de la main-d'œuvre que sur le plan des structures de production connaissent des évolutions. Nous allons tenter de comprendre comment ils ont vécu ces guerres et quelles modifications se sont opérées durant les années 1914-1918 et 1939-1945.
[...] Si la fin de la guerre en 1918 signifie la fin de la boucherie, les conséquences sur les mondes du travail et sur sa main-d'œuvre continueront à être visibles durablement. En effet, les mobilisés morts au combat mais aussi les enfants qui auraient dû naître durant le conflit, mais qui faute d'hommes, ne verront pas le jour (les mariages et la conception d'enfants sont en baisse jusqu'en 1916), sont autant de main-d'œuvre qui manqueront un jour aux différents secteurs d'activité. Comme l'écrit F. Braudel: « la force de travail fut la première affectée par les hostilités ». [...]
[...] De plus, la France doit fournir l'Allemagne aussi bien au niveau agricole qu'industriel. Par ailleurs, la main-d'œuvre allemande est sujette à des pénuries, on prévoit donc de pallier à cela grâce à la main-d'œuvre française et c'est dans cette perspective qu'est mis en place en mai 1941 le Service du Travail Obligatoire. Le nombre de ces travailleurs obligés (la majorité n'est pas volontaire) de partir travailler en Allemagne s'élève à hommes en mars 1943 et augmente de plus de 25% jusqu'en juillet 1944. [...]
[...] Mais ce sont des problèmes de courte durée et de moindre ampleur. Cependant pour éviter d'avoir à connaître une vingtaine d'années plus tard, le problème des « classes creuses » qui s'était posé dès 1935, le gouvernement mis en place à la Libération va appeler les foyers français à faire des enfants: ainsi née la génération des babyboomers. Une main-d'œuvre éphémère Pour les deux guerres mondiales, la composition de la main-d'œuvre qui se met en place durant le conflit, ou durant l'Occupation pour la Deuxième guerre mondiale, est éphémère et ne survit souvent pas au conflit. [...]
[...] Réduction de production agricole et réduction de production industrielle De ce fait la production agricole tend à chuter. Mais il y a également deux autres raisons à cela: la première est le fait que le gouvernement donne la priorité à l'armement et par là à l'industrie délaissant quelque peu le secteur agricole, en effet vers la fin de l'année 1917, les industries de guerre sont massivement stimulées par la gouvernement, la deuxième, moins déterminante, est le fait que le front a longtemps été situé dans une des régions les plus fertiles de la France, région qui par les nombreuses tranchées a été rendue stérile. [...]
[...] Les mondes du travail aussi bien sur le plan de la main-d'œuvre que sur le plan des structures de production connaissent des évolutions. Nous allons tenter de comprendre comment ils ont vécu ces guerres et quelles modifications se sont opérés durant les années 1914-1918 et 1939-1945. Nous nous intéresserons d'abord à l'aspect « intégral » que revêtent ces deux conflits puis aux différentes mutations entraînées par ces derniers. Enfin, nous examinerons les conséquences de ces années de guerre. La « guerre intégrale »: la mobilisation, l'effort de guerre et le dirigisme économique 1-L'effort de guerre La guerre comme métier: la mobilisation La guerre est mère de nombreuses mutations dans les mondes du travail et la première d'entre elles est bien évidemment le fait qu'elle constitue en elle-même un métier. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture