La situation post guerre froide du système international

Résumé du document

De renommée internationale, Immanuel Wallerstein, né à New-York en 1930, est docteur en philosophie et professeur de sociologie. Débutant sa carrière en tant qu'expert des affaires postcoloniales africaines, la vaste majorité de ses travaux était entièrement dédiée à ce sujet jusqu'au début des années 70, lorsqu'il commença à se distinguer comme historien et théoricien de l'économie mondiale capitaliste au niveau macroscopique. Sa très précoce critique du capitalisme mondial et son support des « mouvements anti-systémiques » firent de lui, au même titre que Noam Chomsky et Pierre Bourdieu, l'éminence grise du mouvement d'antimondialisation.

Extraits

[...] II- la Guerre Froide : un système monopolaire ? Les États-Unis sont donc le seul État à sortir de la guerre plus riche qu'en y entrant. Ils apparaissent alors le leader du reste du monde mais vont rapidement être confrontés à la politique de l'URSS Pour autant, selon l'auteur la guerre froide ne fut pas une modification à la prédominance des Etats-unis, mais sa meilleure confirmation. En surface une opposition entre l'URSS et les Etats-Unis Malgré une victoire commune, les divergences idéologiques et diplomatiques des États-Unis et de l'URSS éclatent vite. [...]

[...] L'auteur distingue tout d'abord le fait qu'en 1945 les États-Unis bénéficiaient d'une capacité de production dépassant n'importe quel autre pays au monde ainsi que d'un niveau élevé dans l'innovation technologique, dû à une concentration soutenue des énergies nationales depuis 1865 En effet, à la fin de la guerre, ils avaient doublé leur potentiel de production, pris une avance technique importante et possédaient les deux- tiers des réserves d'or du monde. Ensuite, protégé par leur politique isolationniste, ils n'eurent à effectuer d'investissements de guerre coûteux qu'à partir de 1941. De plus, ils ne connurent pas de destructions sur leur sol national comme l'Europe. Enfin, ils se trouvèrent à la tête d'un monde eurasiatique détruit et affaibli. Le Japon voit en effet son industrie anéantie au lendemain de sa défaite. [...]

[...] Cette opposition idéologique n'est pas pour autant selon l'auteur l'apparition d'un monde bipolaire. Nous nous intéresserons donc dans une première partie à l'apparition de l'hégémonie des Etats-unis pour ensuite voir à travers leurs relations avec l'URSS en quoi celle-ci n'est pas remise en cause pendant la période de guerre froide. I - L'hégémonie Etasunienne comme résultante de la seconde guerre mondiale L'année 1945 a marqué la fin triomphale d'une longue lutte entre les États-Unis et l'Allemagne, aboutissant à la succession de l'hégémonie du système-monde par les États-Unis au lieu de l'Angleterre. [...]

[...] Les Etats-Unis ne manifestèrent aucune volonté d'intervenir à l'occasion des multiples interventions de force de l'URSS. (ex du coup de Prague). Car la guerre froide était un programme chorégraphique de rivalités symboliques orchestré avec soin, cachant des connivences sous- jacentes, aveu d'impuissance par l'Union Soviétique à s'opposer ouvertement aux États-Unis Le fait qu'une certaine stabilité soit ainsi garantie par l'URSS dans sa zone permettait aux États-Unis de maintenir leur hégémonie mondiale En effet, en respectant sa zone impériale et en reconnaissant son égalité de statut cela permettait simultanément l 'exercice de l 'hégémonie sur les alliés. [...]

[...] La situation sociale est inquiétante dans de nombreux pays et les destructions matérielles considérables. Fondements de cette domination Au-delà de ce concours de circonstances, les Etats-Unis ont su institutionnaliser cet avantage, c'est-à-dire créer une hégémonie En effet, pendant les vingt-cinq années qui suivirent, ils furent de loin en mesure de contrôler les sphères économiques et politiques du monde. Cette hégémonie se fondait en partie sur le système d'alliance que les Etats-Unis avaient mis en place avec les grandes puissances industrialisés ( OTAN ) mais aussi sur une politique intérieure s'inspirant de l'Etat providence, facteur de cohésion sociale. [...]