Guerre, conflit de sociétés, conflit de frontières, Etats démocratiques, logiques guerrières, obsolescence
L'idée que la guerre serait, ou pourrait un jour, devenir obsolète sous-entend qu'elle est un phénomène dépendant des hommes et donc de leur bon vouloir. Il semble en effet clair que la guerre est un acte, une initiative profondément humaine, qui tire quasi-systématiquement ses racines dans des conflits de sociétés, de frontières, voire d'égo. De ce fait nous allons nous intéresser au rôle des Etats démocratiques, de l'Homme en tant qu'acteur politique, et à l'intensification du processus de mondialisation dans les années 1990 pour mettre en lumière les différentes composantes des logiques guerrières contemporaines et établir si leur obsolescence est d'actualité ou pas.
[...] Ainsi, selon une analyse rationnelle, la conquête guerrière telle que nous l'avons connue par le passé n'est plus un outil convaincant pour accumuler de la richesse; celle- ci s'effectue plutôt par la conquête de nouveaux marchés. Par ailleurs, la guerre moderne coûte beaucoup trop cher en termes de matériel et de destructions potentielles pour les belligérants éventuels. Cette analyse est intéressante mais repose sur un postulat de base, celui qu'il existe une rationalité unique à tous les acteurs de la scène politique internationale. [...]
[...] La guerre aujourd'hui ; Revue française de science politique, 48e année, 3-4 pp 515-534. Kant, E (2003) Projet de Paix Perpétuelle, Editions Mille et une nuits, Paris Fukuyama, F (2008) La fin de l'Histoire et le Dernier Homme ; Flammarion, Paris Kissinger, H,A (1969) Nuclear Weapons and Foreign Policy; Norton eds, New York. Kaldor, M (Janvier 2001) New and Old Wars : Organized Violence in a Global Era, Standford University Press, USA Mueller, (1989) Retreat from Doomsday : The Obsolescence of Major War, Basic Books, NY. [...]
[...] A l'image de l'entrée en guerre de l'Allemagne et de la Grande Bretagne en 1914, alors deux économies dynamiques fortement interdépendantes; personne ne peut aujourd'hui affirmer que l'attrayante interdépendance économique entre les pays d'Asie du Sud puisse les préserver éternellement d'une guerre, notamment sur les territoires contestés en Mer de Chine[8]. A cet effet on peut noter que la multiplication des échanges peut avoir des conséquences ambigües sur la paix. Ainsi deux Etats qui ont des liens économiques importants sont fortement dépendants l'un de l'autre et donc pas naturellement enclins à se faire la guerre. [...]
[...] Le constat sur l'obsolescence grandissante de la guerre, du moins sous sa forme interétatique, semble ainsi pertinent. Emmanuel Kant et son ouvrage Vers la Paix Perpétuelle publié en 1795 soulignait déjà cette théorie de la paix démocratique qui connaîtra un regain d'intérêt dans les années 1990. Sa théorie repose sur une alliance de trois facteurs à savoir une prédominance d'Etats souverains, l'existence de traités de paix entre ces Etats, et des institutions internationales à travers ce qu'il appelle une «loi cosmopolitique» pour pérenniser cette paix[3]. [...]
[...] Ses conséquences potentielles semblent en effet obliger tous ceux qui la possèdent à ne pas s'affronter directement. III/ Guerre et Mondialisation : Vers une Nouvelle Définition des Conflits Un dernier élément qui fait référence au cadre temporel de cette étude met en lumière l'influence de ce que l'on appelle la Mondialisation dans cette analyse. Ce phénomène désigne l'intensification de l'intégration planétaire des phénomènes économiques, politiques, militaires et culturels depuis les années 1950[6]. Cette dernière s'est fortement accélérée depuis la fin de la guerre froide et de ce fait, rendu les Etats trop dépendants entre eux pour rendre la guerre envisageable. [...]
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