Le Népal est un pays dont l'Histoire quoique jeune a été traversée par de multiples bouleversements et changements de régimes. Unifié au XVIII ème siècle, le Népal devient une monarchie tout d'abord contrôlé par une lignée de premiers ministres jusqu'en 1951 puis connu une courte vague de démocratisation avant de retomber dans l'absolutisme royal. « Coincé » entre l'Inde et la Chine, ce petit pays perché sur les hauteurs de l'Himalaya n'a pas réellement échappé à la tutelle coloniale. En effet, dès le milieu du XIXème siècle un résident britannique s'installe à Katmandou mais le pays n'a jamais accueilli de populations britanniques, civiles ou militaires.
Lorsque son « grand frère », l'Inde, devient indépendant en 1947, le Népal, sous l'impulsion du roi connu une courte période de démocratisation pendant moins de dix ans. Son successeur, Mahendra, met en place une monarchie absolue, le «panchayat», en dissolvant le parlement et en interdisant les partis politiques. Ce régime, quoique contesté ne fut pas attaqué avant les années 1990. Pendant cette période, la situation économique et sociale du pays se dégrade constamment. Ainsi, en 1990, des protestations et des grèves ont lieu et une alliance pro-démocratique entre le Parti du congrès et le Parti communiste se forme contre toute attente. Le roi Birendra se voit contraint d'entamer une ouverture politique du fait du soutien populaire dont bénéficient les grévistes, l'interdiction des partis politiques est levée et un gouvernement intérimaire dirigé par le chef du Parti du congrès est nommé, donnant au peuple népalais l'espoir d'un avenir démocratique.
[...] L'instabilité de la monarchie et la colère du peuple apparaissent alors comme le terreau fertile aux négociations de paix et à la résolution du conflit. II. La résolution négociée de la guerre civile népalaise Selon les spécialistes militaires indépendants, aucun des deux camps ne pouvait emporter militairement sur l'autre dans le conflit qui opposait la guérilla maoïste et les forces du gouvernement népalais. La RNA, l'armée royale du Népal ne peut opérer hors des villes, car les campagnes sont alors favorables à la guérilla, et à l'inverse, les rebelles maoïstes malgré leur implantation dans les zones rurales ne peuvent prendre Katmandou de force. [...]
[...] En effet, dans le contexte du Népal, trois acteurs principaux interagissent, le parti communiste du Népal (maoïste), le roi et les autres partis politiques d'opposition. Pour obtenir des négociations et un cessez-le-feu durable, il était nécessaire de répondre à la revendication majeure du peuple et des partis politiques, c'est-à-dire la fin de la monarchie absolue et des violences de l'armée contre la population, avant d'organiser les pourparlers entre les partis politiques et les maoïstes qui dirigeaient la guérilla dans les zones rurales. [...]
[...] Le véritable enjeu est surtout d'ordre économique, dans la mesure où la plaine est une zone très fertile. Fin de la violence, lutte contre la corruption, respect des droits de l'homme, retour à une justice équitable, telles étaient les promesses faites par les maoïstes au moment de la signature de l'accord de paix. Trois ans après, le bilan est plutôt mitigé dans la mesure où le système judiciaire n'a pas encore réellement été réformé. L'impunité semble en effet demeurer la règle. [...]
[...] Les Etats-Unis classent le PCN-M dans sa liste des organisations terroristes et la guérilla ne bénéficie d'aucun soutien extérieur direct, ni de la Chine ni de l'Inde. En 2002, la guérilla maoïste contrôle 55 des 75 districts népalais. En 2004, alors que les négociations n'aboutissent pas, le roi déclare l'Etat d'urgence et le nombre de victimes augmente significativement. Le roi Gyanendra décide de restreindre les droits civiques et d'affirmer sa domination, l'autoritarisme royal profite finalement à la guérilla maoïste. Ce n'est qu'au début 2006 qu'un mouvement populaire, mené par l'alliance des sept principaux partis d'opposition avec le Parti maoïste, met fin à ce gouvernement absolu. [...]
[...] Les dirigeants du pays s'affrontent également au sujet de la nouvelle Constitution et de son contenu. Si la paix est effective au Népal depuis l'accord de novembre 2006, elle apparaît donc très fragile et susceptible de ne pas durer. Bibliographie BARGAIN, Camille : Népal. Une jeune république chancelante ; dans : Le Journal des Alternatives ; sur http://www.alternatives.ca/fra/journal-alternatives/ publications/nos- pub?lang=fr (consulté le 19.11 .2009). CAILMAIL, Benoît La révolution maoïste au Népal ; sur http://cailmail.free.fr/ presentation.htm (consulté le 27.11 .2009). CAILMAIL, Benoît et MIRIAM Perier, «Lorsqu'un conflit local s'intègre dans la guerre globale au terrorisme : le cas des maoïstes du Népal Cultures & Conflits hiver 2007, [En ligne], mis en ligne le 18 avril 2008. [...]
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