Les groupes d'intérêt ont été mis au devant de la scène suite à des films tels que Thank you for smoking de Reitman (relatant l'histoire d'un lobby faisant la promotion du tabac) ou encore il y a à peine un mois avec le Grenelle de l'environnement.
Lancée par le nombre croissant de groupes d'intérêt favorables à la protection de l'environnement, l'idée d'une réunion pour la sauver la planète a été reprise par Nicolas Sarkozy. Le Grenelle de l'environnement regroupe l'Etat et des représentants de la société civile (par comparaison aux accords de Grenelle de 68 qui regroupaient aussi des représentants de l'état et des organisations professionnelles).
Si la notion de pouvoirs publics se définit aisément comme l'ensemble des autorités qui administrent et gouvernent un pays, celle de groupes d'intérêts est plus problématique. En effet, cette notion est délimitée par des « frontières poreuses » Sawicki, de par la multitude et l'hétérogénéité de ses composantes (tant dans les formes d'organisation que dans le type d'intérêt poursuivi). L'extrême diversité des groupes d'intérêt en fait une réalité difficile à définir, aux contours flous. M. Offerlé les considère d'ailleurs comme des objets sociaux complexes, et ne les aborde pas comme entités statiques mais bien comme objets sociologiques en construction permanente.
Une approche simple et courante consiste à définir les groupes d'intérêts comme des entités devant représenter les intérêts d'un secteur particulier, ou d'une catégorie de la société où sont ainsi compris les milieux d'entreprises (entreprises, associations professionnelles et patronales), les syndicats, le monde associatif (organisations non gouvernementales, associations) ou encore une branche professionnelle.
Leur objectif est de promouvoir, face à l'intérêt général censé présider dans les choix de l'État, les intérêts particuliers. Il leur faut pour cela peser sur les décisions publiques, en intervenant, directement ou indirectement, auprès des pouvoirs publics afin d'influencer les processus d'élaboration et d'application des lois, des règlements ou de toutes autres décisions, de les orienter, voire de s'y opposer.
Il convient alors de se poser la question de la relation entre les pouvoirs publics et les groupes d'intérêt en France.
[...] Soit ils cherchent à provoquer des réformes voire initier une politique publique. Ils choisissent de s'engager dans l'échange ou bien tentent de contraindre les Pouvoirs publics à infléchir une politique pour répondre aux attentes du groupe. Cependant, il existe parfois des politiques dominées par un réseau d'action publique relativement fermé qui ne permettent pas aux groupes d'avoir accès et de détenir des biens d'accès. C'est le cas de la carte d'accès permanent au salon de la paix du parlement, qui permet de rencontrer de façon officieuse les députés. [...]
[...] Dans les groupes d'intérêt, publié en 2006, Emiliano Grossman et Sabine Saurugger vont définir d'autres catégories de répertoires d'action. La négociation et la consultation sont des répertoires d'action par lesquels les acteurs politiques et administratifs invitent les groupes d'intérêt à participer au processus décisionnel. La consultation renvoie à un mode d'action où le groupe d'intérêt entre en contact avec les acteurs politico administratifs. Les groupes d'intérêt donnent leur avis sur un sujet précis et représentent ainsi leurs intérêts. Ce répertoire d'action est également appelé Lobbying. [...]
[...] Quel que soit l'époque ou le lieu, là où il y a pouvoir, les groupes d'intérêts ont existé. Mais si l'idée d'influencer les Hommes politiques n'est pas nouvelle, l'étude des groupes d'intérêt l'est. Ce n'est qu'au début du XXe siècle qu'émerge aux États-Unis une telle analyse, grâce à des théoriciens comme Bentley 1908, puis Herring 1929, Truman 1951, ou encore Dahl 1961, Olson, ou Lowi. Cette étude ne se répand en Europe que dans le milieu des années 50. Et en France, uniquement dans les années 90 avec les travaux de Offerlé (1998). [...]
[...] Les euro-think thanks entendent ainsi influencer le processus de mise sur agenda et le contenu des décisions politiques. Pour ce faire, ils tentent d'exercer une influence sur les décideurs politiques et économiques par la formulation et la dissémination de concepts et d'agendas politiques alternatifs. Ainsi, les groupes d'intérêt deviennent des partenaires incontestables des institutions internationales. Pour conclure, on peut dire qu'il existe une réelle interaction entre groupes d'intérêt et les pouvoirs publics. Les pouvoirs publics confèrent une certaine légitimité aux groupes d'intérêt et inversement. [...]
[...] Il est donc lui aussi un terme utilisé comme synonyme de groupes d'intérêt. En France, ces termes ont une connotation essentiellement péjorative comme l'atteste la saisie du tribunal par la confédération des planteurs de betteraves en 1954 suite à la publication par France Observateur de deux numéros sur les secrets du lobby betteravier En effet dans l'imaginaire des individus, ces termes sont associés à un rapport d'argent et à une volonté corruptrice, quoique groupe d'intérêt échappe plus à cette vision. [...]
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