Le commerce de l'opium représente le tiers de l'activité économique totale de l'Afghanistan. La production d'opium dans le pays a augmenté de 49% en 2006 et elle représente à l'heure actuelle plus de 90% de la production illégale dans le monde. Elle contribue ainsi à perpétuer la violence, la corruption et le narcoterrorisme.
Cette dernière activité consiste à financer les groupes et activités terroristes par le trafic de drogue. Elle représente donc, à l'échelle régionale comme internationale, une réelle menace. La communauté internationale a donc pris, au cours des dernières années, des mesures répressives pour lutter contre ce fléau transnational. Les Etats-Unis, surtout, ont redoublé d'efforts en la matière depuis les événement du 11 Septembre 2001.
Le régime des talibans, ainsi que le réseau terroriste Al Qaïda, profiteraient amplement de cette activité très lucrative dans la région, qui permet à des milliers de paysans de subsister, dans des régions souvent très reculées et où l'opium représente donc la seule source de revenus. Il reste cependant difficile de prouver les liens qui existent entre certaines organisations terroristes et le trafic de l'opium et de grandes interrogations quant au narcoterrorisme restent en suspend.
Dès lors, dans quelle mesure peut-on considérer le narcoterrorisme comme un prétexte élaboré par les Etats « menacés » dans le but de justifier certaines manœuvres politiques extérieures ?
Il convient de s'intéresser, dans un premier temps, aux origines de la culture du pavot et à son instrumentalisation récente (I). Il faudra ensuite voir en quoi la culture de l'opium en Afghanistan est source de divisions internes et de conflits (II) avant de décrire les élément qui font du narcoterrorisme une réelle menace à l'échelle régionale, mais aussi internationale (III).
[...] En 2002, cette même source de financement, permet encore aux organisations islamiques pakistanaises de soutenir les talibans, avec en perspective, la création d'un vaste ensemble afghani- pakistanais sunnite contre l'Islam chiite. En plus de la menace territoriale exercée à son encontre par son voisin pakistanais, l'Etat afghan ne dispose pas d'une autorité étendue sur l'ensemble de son territoire. Cela est le fait de deux acteurs non étatiques : les seigneurs de la guerre et les talibans, principalement localisés dans le Sud et l'Est du pays. [...]
[...] Le rôle des acteurs armés non étatiques dans la menace terroriste n'est pas neutre : par exemple le Mouvement Islamiste d'Ouzbékistan (MOI) ces dernières années, déplacé d'énormes quantités d'opium brut au Tadjikistan, ce qui implique que le raffinage d'opium en héroïne se transformerait en une activité complémentaire et nécessaire. B - Menaces transnationales : Selon les hauts responsables afghans et américains, les liens entre les rebelles, les terroristes et les trafiquants sont une menace pour la sécurité de l'Afghanistan et de la région mais aussi pour celle de la communauté internationale. Les réseaux de transport de la drogue et le blanchiment d'argent facilitent le déplacement de personnes recherchées et des fonds terroristes. [...]
[...] En effet, deux des pays voisins de l'Afghanistan s'engageaient à mettre fin à la production d'opium. Le gouvernement pakistanais signe en 1978 la Convention unique sur les stupéfiants adoptée en 1965 par les Nations Unies, s'engageant ainsi à mettre fin à leur production d'opium dans un délai de quinze ans. Aussi, la Révolution iranienne mit fin aux cultures illicites en Iran (prohibition iranienne de la production et de la consommation locales, qui a contribué à la hausse de la production en Afghanistan) et enfin, une importante sécheresse qui sévissait dans la région du Triangle d'Or sont autant de conditions réunies pour que l'Afghanistan prenne le relais de ces pays. [...]
[...] La rivalité de pouvoir dans les zones de production d'opiacés entretient le dynamisme du phénomène de territorialisation. En effet, l'auteur cite : l'espace y est perpétuellement soumis à appropriation, ou à réappropriation, par les acteurs de la scène ‘narcotique', qu'ils soient étatiques ou non : forces antidrogues des Etats (douanières, policières et militaires), organisations internationales (Nations unies), et non gouvernementales, armées ethniques autonomistes, narcotrafiquants, seigneurs de la guerre et commandants divers, rivalisent tous sur un même terrain afin d'y imposer leurs autorités respectives et leurs projets de développement contradictoires par, pour, ou contre l'opiumet son économie illicite En bref, l'opium permet aux acteurs non étatiques détenteurs de certaines zones de non droit de s'accaparer un pouvoir politique sur un territoire, de dégager des profits substantiels de la production d'opium. [...]
[...] Les grands enjeux du monde contemporains. Le narcoterrorisme en Afghanistan Introduction Le commerce de l'opium représente le tiers de l'activité économique totale de l'Afghanistan. La production d'opium dans le pays a augmenté de en 2006 et elle représente à l'heure actuelle plus de de la production illégale dans le monde. Elle contribue ainsi à perpétuer la violence, la corruption et le narcoterrorisme. Cette dernière activité consiste à financer les groupes et activités terroristes par le trafic de drogue. Elle représente donc, à l'échelle régionale comme internationale, une réelle menace. [...]
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