La ville de Paris tient le rôle de capitale de l'Etat français depuis fort longtemps à la différence d'autres métropoles européennes comme Madrid dont le statut de capitale est quant à lui tardif. C'est ainsi que Paris a souvent été l'entité qui faisait et défaisait les gouvernements au gré de ses mouvements populaires comme la révolution de 1848 ou la Commune de 1871. Les dirigeants nationaux, effrayés par le danger potentiel de soulèvement, tentèrent de s'émanciper (Louis XIV) ou tout du moins de contrôler étroitement Paris (Napoléon III) qui, comme l'affirmait V. Hugo, était plus « un gouvernement qu'une ville ». En raison de ce déterminisme historique ainsi que de son poids démographique et économique certain, Paris et sa région, l'Ile-de-France, possèdent un statut spécial depuis la loi du 30 décembre 1975 au sein des collectivités territoriales à l'instar de Lyon et Marseille ; statut qui respecte l'unité juridique nationale et garantit une organisation administrative rationnelle. Cependant, de nos jours, l'armature juridique et administrative de ces deux entités est largement remise en cause sur la scène politique, car elle n'est pas en mesure de corriger les déséquilibres criants existant entre les différentes zones qui constituent l'Ile-de-France et son cœur, Paris. Un nouveau cadre est donc susceptible d'être mis en place sans que ses orientations soient encore clairement définies, celles-ci restant sujettes à polémique sous l'appellation de « Grand Paris ». Afin de conserver plus de clarté dans le sujet, il faudra d'abord s'intéresser aux statuts actuels de Paris et de l'Ile-de-France puis dans une deuxième partie étudier les raisons motivant le projet de Grand Paris ainsi que les orientations envisagées.
[...] Un nouveau cadre est donc susceptible d'être mis en place sans que ses orientations soient encore clairement définies, celles-ci restant sujettes à polémique sous l'appellation de Grand Paris Afin de conserver plus de clarté dans le sujet, il faudra d'abord s'intéresser aux statuts actuels de Paris et de l'Ile-de-France puis dans une deuxième partie étudier les raisons motivant le projet de Grand Paris ainsi que les orientations envisagées L'organisation actuelle de Paris et de l'Ile-de-France Paris et sa double nature Jusqu'en 1975, Paris se trouvait sous la tutelle administrative et politique de l'Etat et échappait au droit commun. En effet, depuis la loi du 28 pluviôse de l VIII, Paris et sa région sont sous contrôle direct du gouvernement. [...]
[...] Delanoë. Il entraîne aussi de manière irrémédiable des interrogations juridiques. En effet, le législateur devrait créer une catégorie spécifique et sur mesure pour Paris et des complications sont donc à envisager dans ce no man's land juridique. Les projets Le projet de Grand Paris est ancien, mais jusqu'ici cantonné aux spécialistes d'urbanisme. Il est censé répondre à la dynamique d'agglomération urbaine entamée par la poussée démographique et économique depuis le 19e siècle, depuis l'annexion du cercle des premières communes en 1860. [...]
[...] Le maire de Paris ne dispose pas du titre de Président du Conseil général. Il n'est pas aidé de vice- présidents, mais d'adjoints. Il faut noter que les compétences du Conseil général sont atrophiées par rapport aux autres départements (ex : il n'existe aucune voie départementale, mais que des communales ; l'aide sociale n'est pas de son ressort). Le Conseil de Paris du fait de ses doubles compétences vote donc 2 budgets et les deux collectivités possèdent chacune son personnel et ses propres moyens. [...]
[...] Il n'existe aucune personnalité morale pour Paris et sa région. L'administration effective de Paris est confiée à un préfet de police et au préfet du département de la Seine et Oise (ancienne entité remplaçant l'Ile-de- France). Le 10 juillet 1964, la loi établit le redécoupage administratif de la région par la suppression de la Seine et Oise donnant ainsi naissance aux 7 nouveaux départements connus aujourd'hui. Le préfet de la Seine devient celui de Paris et un autre préfet est nommé pour la région de l'Ile- de-France. [...]
[...] Cette même situation crée un sentiment profond de délaissement de la part des populations habitant dans les zones périphériques de Paris comme ce fut le cas pour l'opération Vélib' Le périphérique est dénoncé comme un élément d'isolement paris-banlieue. Les communes des alentours n'ont pas cherché à construire des liens d'intercommunalité si bien qu'il n'existe pas de politique commune en matière de logement ou de développement économique. Paris est la seule ville de France sans communauté urbaine. Ce projet de Grand Paris crée également des frictions politiques entre la présidence de région et la mairie de Paris, chacune tenant de conserver son influence respective. [...]
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