A la veille des élections législatives, le Président fraîchement élu et son équipe gouvernementale occupent le devant de la scène médiatique.
Deux mots pour décrire le gouvernement Fillon (Sarkozy ?) : ouverture et parité. Composé en effet de 8 ministres hommes et de 7 ministres femmes, ce gouvernement apparaît de prime abord comme le plus paritaire de l'histoire de la Vème République.
La promesse électorale du respect de l'exigence de parité semble avoir été tenue (...)
[...] Le président Chirac crée par décret l'Observatoire de la Parité, avec en son sein des personnalités elles G.Halimi, ou R.Bachelot. De son coté, le premier ministre Jospin se montre très engagé et porte un projet de réforme constitutionnelle visant à modifier l'article 4 de la Constitution. La mobilisation a quitté le milieu associatif et est captée par le milieu politique, qui outre la nécessité de rénovation de notre société, y voit aussi un argument électoral. La traduction en terme législatif de cette volonté, va d'abord se faire par le biais de la révision constitutionnelle de du 28 juin 1999. [...]
[...] Le gouvernement paritaire de Fillon (encadré très clairement par N.Sarkozy) semble donc le résultat de la mise en application d'une politique publique visant à cette parité. Toutefois, comme le suggère les guillemets employés dans l'intitulé du sujet, (le gouvernement paritaire de N.Sarkozy) la parité de l'actuel gouvernement mérite que l'on s'interroge sur son effectivité. Plusieurs questions se posent quant à la mention paritaire du gouvernement, questions intrinsèquement liées aux interrogations qu'appelle toute action visant une discrimination positive : est-il paritaire pour la beauté du geste c'est-à-dire à des fins électorales ? [...]
[...] Le gouvernement paritaire de Fillon apparaît comme résultant d'un processus d'affirmation de la règle paritaire au sein de l'action publique. Toutefois, si la composition des ministères respecte l'égalité numérique homme/femme, l'importance des ministères confiés aux femmes et le cas des secrétariats d'Etat uniquement masculins remet en question l'idée de parité non plus en termes d'égalité numérique, mais d'égalité des compétences. L'aboutissement du processus de construction du problème de la parité comme enjeu de l'action publique. La construction du problème : un effet de mobilisations diverses. [...]
[...] Toute la question de la parité dans le monde politique repose sur cette définition. En effet, la République Française dans l'esprit de la Constitution ne reconnaît pas les différences entre citoyens de quelque nature soient- elles. Le citoyen est conçu comme concept abstrait afin de préserver l'unité et l'indivisibilité de la République. L'approche universaliste du citoyen rentre donc en opposition avec cette distinction opérée par le concept de parité. En terme de pratiques dans la vie politique française, la parité qui se traduit par un nombre égal d'hommes et de femmes aux postes à responsabilité, suggère une incitation par la loi à la reconnaissance de l'égalité des sexes du point de vue des compétences. [...]
[...] un parti de gouvernement qui ne respecte pas la parité à l'échelle de l'Assemblée. Un communiqué de l'observatoire de la parité nous précise que l'UMP, parti du président et du gouvernement, ne respecte pas la loi sur la parité au sein des candidatures aux législatives. Il apparaît dans ce rapport que : Seuls les partis politiques comptant avant tout sur la dotation publique de l'état (versée en fonction du nombre de voix obtenues au premier tour) ont strictement respecté le principe paritaire : Les Verts, le parti Chasse, Pêche, Nature et Traditions, Lutte ouvrière, la Ligue communiste Révolutionnaire, le Mouvement Pour la France et le Front National. [...]
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