gouvernement, corps intermédiaires
La révolte des banlieues à l'automne 2005, opposant à un Etat désarmé une contestation sans visage, a montré en quoi le dialogue entre le gouvernement et le peuple peut s'avérer difficile voire impossible sans représentation. En effet, le gouvernement Villepin de l'époque a du alors faire face à une colère inaudible du fait d'un déficit de représentants de ces quartiers. Il apparait alors délicat de gouverner, de trouver des solutions aux problèmes de la population sans relation directe entre l'Etat et les corps intermédiaires, porte-parole de la société.
Ainsi, il semble que les corps intermédiaires soient nécessaires afin de ne pas laisser le citoyen en face à face direct avec un Etat parfois trop puissant. C'est cette vision qui a prévalu dans les pays de tradition libérale, en Angleterre et aux Etats-Unis particulièrement, où le rôle de la société civile est largement institutionnalisé.
Cependant, en France, l'histoire de la Révolution ressemble bien plus à une lutte contre la dissolution de la chose publique dans les particularismes individuels, accusés d'être responsables d'une certaine fragmentation de la société et réminiscence du féodalisme de l'Ancien Régime. Deux légitimités, deux sphères s'affrontent alors : celle de l'Etat contre celle de la société civile. Aussi en France peut-on percevoir une opposition entre gouvernement et corps intermédiaires. Aujourd'hui, pourtant, la présence de corps intermédiaires puissants dans la société oblige à reconnaitre leur utilité aussi bien que leur force à influencer les gouvernements.
[...] Aussi en France peut-on percevoir une opposition entre gouvernement et corps intermédiaires. Aujourd'hui, pourtant, la présence de corps intermédiaires puissants dans la société oblige à reconnaitre leur utilité aussi bien que leur force à influencer les gouvernements. Mais ne risque-t-on pas alors d'assister à une fragmentation de l'intérêt général par la prise en compte des intérêts particuliers, ce que craignaient déjà les révolutionnaires français ? Si la peur d'un face à face trop brutal entre l'Etat et l'individu a conduit nombres de gouvernements à encourager la constitution de corps intermédiaires, la république française est longtemps resté jacobine dans ses relations avec la société civile, par méfiance d'une fragmentation du peuple, en vain, cependant ( I). [...]
[...] Mais la loi de 1901 tente de prolonger la liberté individuelle et rééquilibrer la relation du gouvernement et des corps intermédiaires. Désormais, l'avènement des corps intermédiaires oblige à repenser la relation de l'Etat avec des intérêts particuliers, s'orientant son gouvernement de la société vers une dimension plus partenariale, stratégique et s'appuyant désormais sur la société civile pour représenter la société. L'avènement des corps intermédiaires oblige à repenser la relation de l'Etat avec les intérêts des particuliers. Prolifération des corps intermédiaires et d'une demande sociale de prise en compte des particularismes : 2 millions d'associations, Nouveaux Mouvements Sociaux, revendications communautaires. [...]
[...] Il apparait alors délicat de gouverner, de trouver des solutions aux problèmes de la population sans relation directe entre l'Etat et les corps intermédiaires, porte-parole de la société. Ainsi, il semble que les corps intermédiaires soient nécessaires afin de ne pas laisser le citoyen en face à face direct avec un Etat parfois trop puissant. C'est cette vision qui a prévalu dans les pays de tradition libérale, en Angleterre et aux Etats-Unis particulièrement, où le rôle de la société civile est largement institutionnalisé. [...]
[...] L'association reste le prélude à l'action politique. ( Tocqueville, De la démocratie en Amérique et Pierre Rosanvallon, La contre-démocratie) Conclusion : Refus de la gouvernance. L'Etat doit assurer le gouvernement des corps intermédiaires mais la république est la seule à même d'assurer l'égalité entre tous ces citoyens. Les corps intermédiaires n'ont pas vocation à gouverner mais seulement permettre une prise de parole plus aisée face à l'Etat et à s'assurer que l'Etat n'outrepasse pas ses pouvoirs. [...]
[...] Le gouvernement doit s'appuyer sur les corps intermédiaires afin de lutter contre la crise de la représentation et de la participation afin de concilier deux sources de légitimités qui peuvent apparaitre comme contradictoires. Démarche participative et délibérative organisée par l'Etat : consultation des acteurs par l'administration en particulier dans les domaines environnementaux. ex : Livres vert et blanc de la Commissions Européenne, en France : Commission Nationale du Débat Public, conseils de quartiers Avènement d'une contre-démocratie capable de renforcer la démocratie représentative, permet d'éviter le repli sur la sphère privée. [...]
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