Installé officiellement dans ses fonctions le 27 mai, Valéry Giscard d'Estaing est le premier président non-gaulliste de la Vème République. Il a, à cette date, 48 ans. Par cette appartenance idéologique et par sa jeunesse, le nouveau président semble voué à un nouveau type de politique, à une rupture avec le passé gaulliste qui avait marqué jusqu'à ce moment la Vème République. Cette rupture semble d'autant plus sûre que c'est Giscard lui-même qui l'annonce dans son discours inaugural où il ne mentionne pas son prédécesseur, ni le général de Gaulle disparu depuis seulement cinq ans. La revue Pouvoirs, ayant dédié son 9ème numéro au « giscardisme » fait pratiquement publique l'existence d'un autre style d'exercer le pouvoir. Mais en regardant de près la pratique giscardienne les analystes ont trouvé beaucoup de contradictions. Ainsi ont surgi beaucoup de questions et certaines vont être étudiées ici. Le giscardisme, est-il une continuation de la ligne tracée par les prédécesseurs gaulliens, ou est-t-il marqué par une profonde modernité? Est-ce plutôt un modernisme déclaratif ou a-t-on assisté à une rénovation totale de la pratique institutionnelle? Dans la continuation on regardera l'empreinte que la présidence de Valéry Giscard d'Estaing a laissée au régime et aux institutions de la Vème République, mais aussi les traces de traditionalisme gaullien qui ont accompagné le septennat giscardien.
[...] Même s'il voulait des réformes plus larges dans ce domaine, Valéry Giscard d'Estaing a réussi ajouter à la manière de saisie de la constitutionnalité des nouveaux acteurs. Ce n'étaient plus seulement le Président, le Premier Ministre ou les chefs des deux assemblées qui pouvaient lancer le contrôle de constitutionnalité, mais aussi soixante sénateurs ou soixante députés Par ce changement le nombre de saisies a augmenté de manière fulgurante, ce qui a lancé une nouvelle pratique du droit, celle qui étudie la jurisprudence. [...]
[...] On va jusqu'à changer le rythme de l'hymne national . Pour les analystes tel Jean-Pierre Dubois ce que Giscard essaye de présenter c'est l'image d'un Président-citoyen en dépit de son origine privilégiée, le modèle étant bien sûr John Fitzgerald Kennedy. Cette fascination va jusque dans l'usage politique des initiales. Mais en dehors ce changement de pratique dans les relations avec les citoyens et avec les médias le septennat giscardien a apporté aussi beaucoup de nouveautés institutionnelles Les signes institutionnels de la modernité Une des premières réformes a été l'accomplissement d'une promesse de campagne: l'abaissement de la majorité à dix-huit ans. [...]
[...] Giscard les descend à pied, en veston. La photo officielle, qui est présente dans toutes les mairies de France, représentait le Président dans la même tenue officielle, avec le cordon de Grand Maître de la légion d'honneur. Giscard se fait photographier en costume de ville, avec le drapeau français flottant au vent dans la moitié droite de la photo. Le défilé du 14 juillet se déroulait de l'Arc de Triomphe à la Concorde, Giscard le déplace de la Bastille à la République. [...]
[...] Est-ce plutôt un modernisme déclaratif ou a-t-on assisté à une rénovation totale de la pratique institutionnelle? Dans la continuation on regardera l'empreinte que la présidence de Valéry Giscard d'Estaing a laissé au régime et aux institutions de la Vème République, mais aussi les traces de traditionalisme gaullien qui ont accompagné le septennat giscardien Le modernisme giscardien 1.1 Qui est Valéry Giscard d'Estaing et quel est son credo politique? Né le 2 février 1926, polytechnicien puis énarque, inspecteur de finances, Valéry Giscard d'Estaing a connu une carrière que certains ont appelée précoce et brillante. [...]
[...] Il envisage aussi de majorations d'impôts et de certaines mesures financières. L'austérité et la rigueur entrent dans le vocabulaire public. Toutes ces mesures n'empêcheront pas les grèves et les mouvements sociaux d'augmenter. Cette réforme, que certains ont traitée de réformette a attiré les critiques de la gauche à cause du fait qu'elle renforçait Etat providence interventionniste, l'apanage des socialistes. Un autre domaine très marqué par le traditionalisme a été la politique externe. La présidence de Valéry Giscard d'Estaing n'a pas bouleversé la politique extérieure générale de la France. [...]
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