Déjà, dans sa Petite lettre sur les mythes, Paul Valery se demandait "Que serions-nous sans le secours de ce qui n'existe pas ?". "Ce qui n'existe pas" nous intéresse ici car il va constituer l'objet d'étude de Raoul Girardet dans son oeuvre Mythes et mythologies politiques. Par ces premiers mots, le mythe paraît déjà comme inhérent à la condition humaine. En effet, sans savoir réellement ce qu'il est, d'où il vient, ce qu'il produit, il s'érige déjà comme un concept nécessaire à l'existence humaine.
Pourtant, qu'est-ce qu'un mythe ? La première définition à laquelle nous sommes confrontés paraît quelque peu vague, voire confuse. "Ce qui n'existe pas", selon Valery, participe pourtant à la caractérisation d'un concept mystérieux et intriguant (...)
[...] Dans tous les cas, si un fondement historique existe bel et bien, il est exagéré, modifié, transcendé, justement pour s'ériger en tant que mythe, mais mythe au service de qui/quoi ? Expression de la population ou bien instrument du pouvoir politique ? Dans chaque situation, il révèle l'atmosphère qui règne dans une société où la société qui complote peut aussi incarner un désir plus ou moins conscient mais impossible pour la population, alors en mal-être identitaire au sein d'une société dans laquelle elle ne se reconnaît plus. [...]
[...] Le sauveur, dit ce dernier, répond à une attente et, par conséquent varie selon le contexte économique et social de la société et reflète donc une sorte de révélateur idéologique, comme Poincaré par exemple et son Verdun financier des années 20. Ainsi, dans ces conditions, le mythe sert à expliquer une société dans un contexte particulier mais il en découle aussi qu'il appelle à la mobilisation pour changer le réel. Dans ce cas, la frontière entre l'imaginaire et le réelle devient plus que poreuse, le mythe influençant le réel. [...]
[...] Ce qui n'existe pas nous intéresse ici car il va constituer l'objet d'étude de Raoul Girardet dans son œuvre Mythes et mythologies politiques. Par ces premiers mots, le mythe paraît déjà comme inhérent à la condition humaine. En effet, sans savoir réellement ce qu'il est, d'où il vient, ce qu'il produit, il s'érige déjà comme un concept nécessaire à l'existence humaine. Pourtant, qu'est-ce qu'un mythe ? La première définition à laquelle nous sommes confrontés paraît quelque peu vague, voire confuse. [...]
[...] Ainsi, par ces deux premiers mythes représentés, ceux de la conspiration et du sauveur, Girardet présente le mythe comme un moyen d'expression d'une société en crise. Dans les deux qui suivent, la société s'oppose, conteste. * * * Après avoir exprimé l'angoisse d'une société morcelée, effrayée, en crise, le mythe politique va permettre, d'autre part, d'exprimer le mécontentement d'une société contestataire, réfractaire au changement par, d'abord, une idéalisation du passé, et ensuite par l'expression d'une unité perdue. La célébrissime expression du c'était mieux avant a toujours existé, même à l'époque de ce fameux avant C'est en constatant cette tendance à toujours vouloir revenir à un passé idéalisé que Girardet propose son Troisième mythe fondateur : Le mythe de l'Âge d'or. [...]
[...] Pinay par exemple pour faire référence au mythe du sauveur. Enfin, dernier mythe proposé et étudié par Girardet, le mythe de l'unité qui, fort proche de celui de l'âge d'or vient conforter l'opposition à un mouvement de l'Histoire vers l'individualisation des individus, la fin du lien social, la division. Le mythe de l'unité se structure autour d'un objectif de reconstitution des fondements moraux et religieux de la politique. En effet, l'unité constitue cet idéal (jamais atteint) qui nourrit l'imaginaire de toute société, car en fin de compte, le mythe n'exprime-t-il pas ce vers quoi les individus veulent tendre sans jamais pouvoir l'atteindre ? [...]
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