Des hommes pour la crise

Résumé du document

En France, les armées ont toujours eu vocation à être engagées en cas de catastrophes ou de situations exceptionnelles : pollution, inondations, incendies, sécheresse, accidents, aide aux services publics, etc. Par ailleurs, en certaines circonstances prévues par la loi, elles peuvent être appelées à prendre part à la défense civile ou à mettre en oeuvre la défense opérationnelle du territoire (DOT). Partout dans le monde, les armées doivent être en mesure de contribuer à résoudre des crises, tant pour participer aux opérations humanitaires - comme cela vient d'être fait en Turquie - que pour venir au secours de nos ressortissants - à l'exemple de l'action récemment conduite au Zaïre - ou respecter nos accords de défense. Elles doivent se préparer à faire face à toutes les situations « infra-guerre » qui exigent les mêmes qualités que celles nécessaires au combat : disponibilité, rigueur dans la préparation, rapidité et sûreté dans l'exécution, discipline et allure, courage et intelligence, et surtout capacité de réaction à l'imprévu (...)

Extraits

[...] L'adoption des structures modulaires s'accompagne d'une réorganisation du commandement visant à plus d'adaptabilité. Le plan Armées 2000 a anticipé cette évolution. En temps de paix, les unités sont rattachées à un commandement organique chargé de les gérer, de les préparer, de les instruire, de les entraîner et de les soutenir. En crise, ils sont rattachés à un commandement opérationnel rompu à leur emploi. Modules et état-major constituent ainsi à la demande, pour une mission donnée, une force adaptée aux conditions de la situation. [...]

[...] Les armées disposent d'un large éventail de possibilités d'action pour répondre à la diversité des situations de crise. Aptes à intervenir à des milliers de kilomètres, dans des délais brefs et avec des forces de volume et de nature adaptés, renforçables, elles peuvent aussi bien, en cas de menace majeure mettant en cause les intérêts vitaux du pays, monter en puissance en recourant à la mobilisation. Cette dernière opération, planifiée et organisée dès le temps de paix, fait l'objet d'exercices menés périodiquement par les formations et les états-majors, dans des conditions aussi proches que possible de la réalité. [...]

[...] permettant d'assurer, quels que soient les aléas, la permanence du commandement; c'est un principe intangible auquel le chef militaire ne peut jamais déroger, sous peine de compromettre gravement son aptitude à gérer les situations auxquelles il est confronté. L'application de ce principe vise à développer l'autonomie, la disponibilité, la cohésion des unités des forces, les rendant aptes à réagir instantanément aux aléas de la conjoncture. Ces unités, jusqu'au niveau élémentaire (compagnie, escadron, batterie . ont la capacité de subvenir à leurs besoins et de remplir leurs missions, quelle que soit la situation, car elles sont dotées des cadres techniques et administratifs ainsi que des ressources qui leur sont nécessaires. [...]

[...] La forte cohésion des unités leur permet de dominer les tensions engendrées par toute situation de crise. Cette cohésion n'est obtenue que par l'aptitude au commandement des cadres. Elle s'appuie sur des méthodes, des valeurs et des traditions qui ont fait leurs preuves. Mais les savoir-faire dans la conduite et la gestion des hommes impliquent un long apprentissage et une expérience constamment remise en cause car les mentalités des individus évoluent sans cesse. La proximité du chef accroît encore cette cohésion. Le système hiérarchique des armées peut paraître dense. [...]

[...] Le maréchal Foch affirmait que cette culture était un facteur de confiance en soi, ce qui est important pour la bonne maîtrise des situations de crise. Elle vise à accroître les qualités de disponibilité, d'adaptabilité, d'autonomie, alliées au sens des responsabilités et à l'obligation d'apporter, en temps contraint, des solutions concrètes aux problèmes rencontrés. L'anticipation, le sens de l'organisation, la discipline, la conscience professionnelle et la rigueur en sont également les éléments constitutifs nécessaires au pragmatisme et à la réflexion tournée vers l'action car devant déboucher sur une décision exécutoire. [...]