En 2004, une invasion de criquets détruit la plupart des récoltes du pays (jusqu'à 100 % dans certaines régions). A cela s'ajoute une sécheresse importante caractérisée par l'arrêt brutal des précipitations pendant la saison des pluies, entraînant du même coup une pénurie dans la production fourragère destinée à l'élevage et l'agriculture pastorale. Le gouvernement Nigérien a ainsi estimé que le déficit produit par ces évènements était de 223.448 tonnes de céréales et de 4.642.219 tonnes de fourrages, décrivant du même coup la situation comme « extrêmement critique ». Selon une estimation des Nations-Unies et des ONG partenaires, cette crise était susceptible de toucher 3,6 millions de personnes (pour une population totale de plus de 12 millions de Nigériens) dont 800 000 enfants âgés de moins de 5 ans (32 000 étaient d'ailleurs dans une situation extrêmement critique et 160 000 dans une situation préoccupante). La situation s'est détériorée de jours en jours, les agriculteurs étant obligés d'entamer leurs maigres réserves et de s'endetter pour tenter de ressemer, bien que les stocks furent trop faibles pour leur permettre de subsister à la crise. En 2005 la crise alimentaire devient donc une évidence et une réalité pour la population qui doit tenir la « période de soudure » (caractérisée par une aridité extrême) de Mai à Août, avant la reprise de la saison des pluies. Le prix des céréales augmente très vite et face à cette situation beaucoup d'agriculteurs sont dans l'incapacité de subvenir aux besoins de la population, entraînant une grave crise alimentaire d'autant plus forte qu'ils n'ont même pas de quoi nourrir leurs troupeaux qui, faute d'alimentation, meurent de famine. Le gouvernement, ainsi que les ONG sur le terrain, donnent l'alerte, relayés par les médias. L'aide d'urgence commence alors à s'organiser.
[...] L'OMS va plus loin encore. Un rapport datant d'août 2005 et émanant du Bureau de la représentation du Niger vise à développer une approche stratégique de la gestion des crises alimentaires avec la mise en place d'une Task Force (composée d'un représentant, d'un coordinateur, d'une équipe, etc.) permettant une meilleure coordination des différents services et visant à accroître la reconnaissance de l'impact sanitaire de la crise alimentaire, renforcer la capacité et le rôle du Ministère de la Santé Publique dans la gestion de la crise et renforcer la position de l'OMS à la direction de la réponse du secteur de la santé Dans ce dernier cas d'ailleurs, la question de l'ingérence reste entière tant l'OMS prétend vouloir s'implanter durablement dans les institutions nationales. [...]
[...] July 2004. Green is a vegetation surplus, brown a deficit. [...]
[...] La seconde, par manque d'information et de ciblage n'a pas permis de secourir en priorité les personnes les plus en danger. Ce manque de cohésion a parfois tendance à décrédibiliser les acteurs transnationaux auprès des gouvernements ou des populations concernées. La planification développementaliste La répartition de l'aide d'urgence est indispensable à la bonne marche de la gestion des crises de ce genre. Néanmoins, il ne faut pas oublier le travail qui a été fait en amont par tous les organismes dont les objectifs visent à moyen et long terme le développement du pays concerné. [...]
[...] Quelque soit la nécessité de ce genre de mesure il y a là deux conceptions qui s'entrechoquent et ravivent les sentiments de domination des pays les plus pauvres envers les pays qui distribuent l'aide. Annexes Bibliographie - Donors alert food crisis, UNICEF Niger, July 28th 2005, available at www.unicef.cz/download/Niger%20Donor%20Alert-29-07- 2005.pdf?PHPSESSID=e8e45bb3c44d55cb5b026c1f3b4c1dde - PNUD, in ACF network for Niger, report, June 05th 2006, available at http://www.actioncontrelafaim.org/pdf/missions/niger05062006.pdf - Bulletin d'information de l'OMS, octobre 2005, available at http://www.humanitarianinfo.org/niger/uploads/bulletins/health/OMS_Acti on%20Sante%20au%20Niger%20No.3_Oct%2005.pdf - Niger: La libéralisation du commerce agricole et les droits des femmes, 3D, août 2006, available at www.3dthree.org/pdf_3D/3DCEDAWNigeragFr.pdf - Gert-Jan Stads, Mahaman Hamissou Kabaley et Mahamadou Gandah, Le Niger, Les Abrégés de l'ASTI, No décembre 2004 available at www.asti.cgiar.org/pdf/Niger_CB24_Fr.pdf - Plan d'orientation du Bureau de la représentation du Niger de L'OMS août 2005, available at www.who.int/entity/hac/crises/ner/background/2005/Plan_orientation_21ao ut05.pdf - Après la Famine au Niger , dossier de presse du CIRAD, décembre 2005, available at www.cirad.fr/upload/fr/communique/famine_niger.pdf - Rapport des Nations Unies, 2-15 septembre 2005, www.who.int/entity/hac/crises/ner/sitreps/SituationreportN7_2_15septemb re.pdf - Le DNGPCA, PNUD,available at www.pnud.ne/fichecrise2.htm - Niger : Pouvait-on prévoir la crise alimentaire Grain de Sel décembre 2005-Février 2006, available at www.inter- reseaux.org/article.php3?id_article=688&var_recherche=niger - Crise alimentaire au Niger, Entretien avec Helena Maria Semedo, responsable de la FAO-Niger juin 2005, par Barbara Vacher, in Afrik.com documents Niger vegetation maps. [...]
[...] Le partenariat avec les ONG et le gouvernement a été ainsi très efficace, permettant au gouvernement de chapeauter les rencontres entre ONG et agences Onusiennes pour faire un Etat des lieux de la situation chaque semaine, à partir de juin 2005. On peut distinguer deux volets dans la gestion de l'urgence : d'une part les associations telles que Médecins Sans Frontières, la Croix Rouge et autres ONG rattachées à l'OMS et l'UNICEF chargées de prendre en charge la malnutrition (surtout les cas de malnutrition aggravés) mais aussi d'établir un certain nombre d'actions d'encadrement et de surveillance épidémiologique (lutte contre le choléra, le paludisme, etc.) de veille sanitaire, etc. [...]
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