Georges Clémenceau, 1841-1929, IIIe République, carrière politique, républicain radical, gouvernement, politique en temps de guerre, signature de l'Armistice
« Tout en restant fidèle à sa formation et à ses principes, il se contredit volontiers », écrivait Pierre Guiral à propos de Clemenceau dans Clemenceau en son temps (1992). Effectivement Clemenceau, homme politique ayant vécu de 1841 à 1929, adopta souvent une attitude contradictoire rendant ses aspirations difficiles à saisir. Il fut considéré comme un « briseur de grève » (car il réprima violemment les grévistes durant les grandes grèves de 1907 par exemple) alors qu'il s'attacha à montrer sa volonté de protéger les ouvriers à travers ses manifestations pour la mise en place d'une protection sociale ouvrière lorsqu'il est député de Paris en 1876, il fut aussi surnommé le « tombeur de ministères » (il conduit à la chute de Gambetta en 1882 puis à celle de Ferry) tout en étant un fervent républicain et il critiqua un temps le Sénat (dont il réclama l'abolition en 1881), mais fut Sénateur du Var en 1902.
[...] Pourtant les monarchistes subissent eux aussi des divisions au sein de leur parti, et suite à une concertation avec la majorité des républicains libéraux, sont amenés à trouver une solution provisoire : confier le pouvoir à Adolphe Thiers avec cependant d'importantes réserves (son pouvoir est par exemple contrôlé par l'Assemblée). Thiers fait du maintien de l'ordre sa priorité, et tente d'instaurer une République conservatrice. Cependant les insurrections parisiennes de mars 1871 sont imprégnées de la volonté de République démocratique de la Commune de Paris. Clémenceau, qui désapprouve la politique de Thiers et les revendications de la Commune, se retire de la vie politique, c'est-à-dire qu'il quitte ses fonctions de maire et de député lorsqu'éclate la Semaine sanglante en mai 1871, soit la dernière étape de la Commune de Paris. [...]
[...] Cependant, il est impliqué par les boulangistes dans le scandale de Panama en 1892 qui constitue une affaire de corruption. Bien que son implication ait été réfutée par la Justice, les retombées politiques de Panama sont dévastatrices et empêchent Clemenceau de se faire réélire en 1893. 2/Le temps de l'apaisement : de l'engagement dans l'affaire Dreyfus (1894- 1906) à la présidence du Conseil (1906-1909) Dès 1894, Clemenceau se consacre entièrement à la défense de Dreyfus, ce qui le fait revenir sur la scène politique au moment où en 1902, l'assemblée voit s'affronter deux blocs : celui des gauches (socialistes, radicaux . [...]
[...] Cette attitude le rend populaire et en 1917, il apparaît comme l'homme capable de reprendre la situation en main. Poincaré, alors président de la République, le fait donc nommer Président du Conseil en novembre 1917. Son programme est marqué par la mise en place d'un commandement unique, qui lui attribue le surnom de Père la victoire d'un pouvoir concentré vers la guerre qui se légitime à travers des visites aux soldats dans les tranchées et ses interventions à la Chambre des députés. [...]
[...] Clemenceau, notamment en tant que journaliste, fait de la liberté de la presse et de la laïcisation de l'éducation ses principaux combats. De plus, la révolution industrielle du milieu du XIXe siècle contribue à l'amélioration de la situation économique et à une émergence de la classe moyenne, qui a accès d'autant plus facilement à l'information et à l'éducation. Celle-ci est conséquemment marquée par une prise de conscience de la vie politique et aspire à une ascension sociale à laquelle le radicalisme républicain semble, dès les années 1880, pouvoir répondre. [...]
[...] En temps de guerre, il sera un moteur de la victoire des Alliés, grâce à son énergie et son patriotisme. On pourra cependant lui reprocher de manquer de jugement équitable concernant le traitement des perdants de la Première Guerre mondiale (volonté de punir l'Allemagne après l'invasion de 1870), de manquer de recul concernant la colonisation qui a été utile durant la guerre en fournissant matières premières et soldats et enfin de désobéir à ses principes au motif d'une augmentation de ses responsabilités (grèves brisées durant sa présidence au Conseil de 1906 à 1909). [...]
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