Depuis la chute de l'URSS, et son indépendance en 1991, la Géorgie est devenue un nouvel acteur sur la scène internationale. Au regard des nouveaux enjeux stratégiques et énergétiques qui animent la région, elle est devenue incontournable. Mais pour mieux appréhender les multiples mécanismes qui animent la Transcaucasie, il est important de comprendre les logiques internes, politiques et sociales qui expliquent bien souvent le mode de fonctionnement de la politique extérieure de la Géorgie.
Dans son essai publié en 2004, Thomas Balivet, s'intéresse particulièrement à la question de la souveraineté et du contrôle des territoires, qui est essentielle pour la reconstruction de l'état géorgien. Il fait de la préservation territoriale et du particularisme géorgien, le fil de compréhension de la politique extérieure géorgienne : « toute volonté extérieure d'imposer dans le Caucase un ordre sur un territoire qui ne tient pas compte des intérêts des populations de ces territoires est vouée à l'échec ».
[...] La région de Mingrélie/Svanétie (située au nord-ouest à la frontière de l'Abkhazie) est une zone plus instable, à cause des populations importantes déplacées lors de la guerre d'Abkhazie. De plus, c'est une zone tampon depuis le cessez-le-feu de 1994 qui échappe au contrôle du gouvernement. La Svanétie, très montagneuse, est difficile d'accès et donc assez récalcitrante aux pouvoirs extérieurs. Dans la plaine de Mingrélie, l'usage de la force est détenu par des groupes armés, appelés partisans pour les Géorgiens, et groupes criminels par les Abkhazes. En 2001 un conseil de coordination des partis d'opposition de Mingrélie, rassemblant 25 partis politiques, a revendiqué l'autonomie. [...]
[...] La Géorgie a quitté l'arrangement de sécurité de la CEI en 1999. Des manœuvres de l'OTAN ont eu lieu en 2001 dans le port géorgien de Poti tandis que les USA finançaient le retrait russe. Les USA ont également lancé en 2002 le programme train and equip qui se concrétise par une aide matérielle et la formation de l'armée par des instructeurs américains. Ce programme a eu un impact très négatif dans l'opinion publique russe, même si Saakachvili qualifie ce programme d' incroyablement réussi En 2003 la Géorgie a donné l'immunité diplomatique aux militaires américains. [...]
[...] La lutte commune contre le terrorisme islamiste est un point convergent des politiques russes et américaines, et la Géorgie est devenue un élément de ce combat. Les américains, ont identifié des intérêts en Géorgie, y ont formé une élite, ce qu'ils considèrent comme une importante avancée géopolitique du camp de la démocratie et de l'économie de marché dans une logique post guerre froide où l'enjeu est de rogner le reste d'influence de l'URSS dans la région. L'intensification des relations géorgio-américaines a été marquée par la visite Chevardnadze à Washington en 2001. [...]
[...] Ces régions ont en conséquence été occupées militairement pendant la guerre froide. Et l'influence de ses bases s'est accentuée après la chute de l'URSS, surtout que la majorité des militaires étaient recrutés localement et avaient ensuite la nationalité russe. Ces bases ont permis la création de milliers d'emplois, et fournissaient les moyens de défendre la communauté. Elles se sont peu à peu substituées à un état géorgien trop lointain Cette situation est une menace pour la souveraineté de Tbilissi ce qui explique pourquoi le gouvernement insiste tant sur l'évacuation de ces bases (une aide économique pour la reconversion est d'ailleurs prévue en lien avec leur fermeture). [...]
[...] Il fait de la préservation territoriale et du particularisme géorgien, le fil de compréhension de la politique extérieure géorgienne : toute volonté extérieure d'imposer dans le Caucase un ordre sur un territoire qui ne tient pas compte des intérêts des populations de ces territoires est vouée à l'échec Etat des lieux de la Géorgie depuis 1991 A. Une indépendance difficile Les 1ers chapitres de la Géopolitique de la Géorgie s'apparentent à un état des lieux de la situation politique, économique et sociale du pays depuis son indépendance. La Géorgie est un pays très hétérogène politiquement, ethniquement parlant, près de 20% de la population qui y vit, n'est pas d'origine géorgienne ; les particularismes y sont forts. La question de l'identité nationale y est primordiale. [...]
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