"Jamais un grand Etat ne s'est formé que de plusieurs petits; c'est l'ouvrage de la politique, du courage et surtout du temps" écrivait Voltaire dans Essais sur les moeurs et l'esprit des nations. Le philosophe relève ici que la formation de l'Etat que l'on pourrait qualifier de genèse de -genèse du grec genesis qui veut dire création- est un processus long.
On peut considérer ici que le "grand Etat" comme l'Etat moderne caracterisé "par la réalité de l'existence d'une société politique cohérente", c'est-à-dire une société vivant sous la même domination étatique et dont les relations entre individu seraient cohérentes, previsibles.
[...] La genèse de l' État diffère selon la manière dont on le définit. Il faut le considérer comme étant le fruit d'un processus irréfléchie dans le sens où il ne sait clairement posé comme un projet. Cependant, comme l'écrivait Hegel, "Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passions l' État s'est formé dans les passions, c'est à dire par les intérêts personnels qu'ils soient politique ou économique mais dans l'inconnu de sa finalité. Bibliographie Norbert Elias, La dynamique de l' Occident Edition Pocket 2003 René Rémond, Introduction à l'histoire de notre temps, L' Ancien Régime et la Révolution Edition du Seuil 1974. [...]
[...] L' État moderne ne doit pas être vu comme l'addition de plusieurs fiefs. Il est le fruit de la politique au sens de Politeia, c'est à dire de l'organisation des pouvoirs, d'une constitution- mais surtout du courage. Si le courage est un acteur dans ce processus de genèse, il doit alors être motivé par une volonté, la formation de l' État moderne a priori ne s'est pas faite naturellement. Se pose alors la question de la nature de cette volonté. [...]
[...] Les origines des Etats modernes en Europe, XIIIe-XVIIIe siècles : état de la question et perspectives. In: Visions sur le développement des États européens. Théories et historiographies de l'État moderne. Actes du colloque de Rome (18-31 mars 1990). Rome : École Française de Rome pp. assure en réalité la domination de la classe exploiteuse.»1. L' État apparait lors que «les contradictions de classe ne peuvent pas être conciliées»2. On peut considérer l' État moderne comme l'instrument permettant de justifier la domination de la classe dominante sur les autre classes inférieures. [...]
[...] Si la différenciation des tâches entrainent la formation d' État, sa nature ne peut être la même qu' un État construit sur une société sans différences sociales. Cette nature de l' État bâtit sur la différenciation du travail a été définit par Engels. Dans son ouvrage L'origine de l' État, de la famille et de la propriété, expose la thèse selon laquelle la division du travail aurait entrainait une division des classes sociale, et que cette inconciliable contradiction sociale secrète l'organe qui empêche la société d'exploser en guerre civile permanente : l'État, qui, se prétendant au-dessus de la société et de ses classes, Wim Blocksman. [...]
[...] L' État se tient alors garant ici de la cohésion de société politique». Le rôle de l' État en tant que garant de société politique» va permettre un processus de «civilisation» . Les classes rivales de la noblesse et de la bourgeoisie ne peuvent pas lutter physiquement entre elles à cause de l'auto-contrainte soumis à l'individu résultante du monopole de la violence de l' État. La noblesse, qui au temps de la féodalité avait recours à la violence va se transformer d' «une couche de chevaliers en une couche de courtisan» c'est ce que Norbert Elias appelle la «curialisation des guerriers». [...]
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