Le Général De Gaulle a souvent été étiqueté d'anti-européen...à tort. En effet, il prônait une vision personnelle et bien particulière de la construction européenne. C'est la réalité de cette conception gaullienne, qui peut être observée au travers de la politique menée par De Gaulle en tant que Président de la République de 1958 à 1969, que nous nous efforcerons de démontrer.
On le sait depuis 1944, dans l'esprit du Général, un Etat doit avant tout être en mesure de peser sur le destin du monde. C'est ce poids qu'il entend conférer à l'Europe (I), en redonnant tout particulièrement à la France son rang mondial (III), sans la placer sous la tutelle ni des Etats-Unis ni de l'URSS (II).
[...] Bibliographie Serge Berstein et Pierre Milza, Histoire du XXème siècle de 1953 à nos jours (Tome Hatier G. Bossuat, Les fondateurs de l'Europe, p.217, Belin Histoire Roger Baillet, De Gaulle et l'Europe, Hermès Roger Massip, De Gaulle et l'Europe, Flammarion Jacques Marseille, Du bon usage de la guerre civile en France, Perrin Edmond Jouve, Le Général De Gaulle et la construction européenne (1940 1966). A. Nunez, G. Sanco, La conception européenne de Général De Gaulle d'après ses discours, Collection des mémoires N°21. [...]
[...] II- L'Europe : point d'équilibre entre les deux grands l'Europe : une troisième voie En fait, on peut se demander : pourquoi l'Europe ? Quelles sont les raisons qui poussent la France à vouloir s'allier avec les autres pays européens. Notons qu'a priori, étant donné son rôle pendant la Deuxième Guerre mondiale, de Gaulle est plutôt nationaliste qu'européen. C'est probablement une conscience de l'intérêt de la France qui paradoxalement le mène à accepter l'idée d'une Europe communautaire. En effet, en plus de rendre une guerre entre Européens difficilement réalisable, la CEE a pour but de faire naître un autre équilibre au niveau mondial. [...]
[...] Selon lui, la condition sine qua non à une Europe viable et puissante serait de laisser intactes les institutions des Etats et de ne surtout pas réduire leurs prérogatives de souveraineté. Une telle construction requiert nécessairement un soutien populaire sans faille. C'est ainsi que la notion de vastes référendums est très présente dans les discours du Général. La défense de telles idées le portera au coeur de la querelle de la CED (Communauté Européenne de Défense), qu'il combattra au nom de ce rejet de la supranationalité. [...]
[...] Pour terminer, on peut affirmer que De Gaulle avait une vision bien personnelle de l'Europe. Il la voyait plus comme une association des nations indépendantes et souveraines que comme un fédéralisme supranational apatride et technocratique coupé des réalités politiques. Dans ces conditions, accuser De Gaulle d'avoir voulu faire obstacle à la réalisation de l'unité européenne, c'est méconnaître une évidence : ce thème est chez lui constant même s'il a évolué en fonction de la conjoncture politique. On ne trouverait pas une seule année dans ses Discours et Mémoires où il n'en ait parlé. [...]
[...] Il la voyait comme centrée autour de la France où cette dernière serait le guide. La France devrait selon lui prendre l'initiative dans le domaine de la construction européenne. La nécessité de De Gaulle repose donc sur une prépondérance de la France dans le processus unificateur de l'Europe. Il dira même qu'il faut bâtir l'Europe occidentale comme un groupement d'Etats liés entre eux pour une économie et éventuellement pour une défense commune. Mais de ce groupement, le centre physique et moral, c'est la France. Tout le monde connaît l'ambition gaullienne pour la France. [...]
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