Gauches, France, 1945, Ve République, Parti socialiste, Mitterand
En 1981, François Mitterrand premier président socialiste de la Ve République se rend au Panthéon le jour de son investiture pour déposer une rose rouge sur la tombe de Jean Jaurès. Cette image forte, largement ancrée dans la mémoire collective de gauche en France marque sans doute à ce moment-là l'apogée du socialisme dans le pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cependant au rythme des changements de régime et de conjoncture, cette gauche née de cette victoire de 1981 ne gardera pas ad vitam aeternam cette unité.
[...] La gauche réformiste est quant à elle plus éclatée. Bien qu'elle ait compté d'illustres résistants à l'image de Pierre Mendès France, quelques minorités au nom du pacifisme ont accepté la domination de l'occupant, et se sont livrées à la collaboration. Toujours est-il que la place réservée aux gauches en particulier au PCF dans le GPRF est nette dans le Tripartisme hérité des élections d'octobre 1945 visant à donner à la France une nouvelle Constitution. C'est donc sur la base du tripartisme que sont acceptés avec une courte majorité de des suffrages exprimés, le second projet de Constitution présenté au peuple par référendum. [...]
[...] Ce dernier parvient tout de même et à la surprise générale à mettre le général de Gaulle en ballottage lors de la première élection du président au suffrage universel direct de 1965, première du genre depuis 1848, autre signe fort de la présidentialisation du régime. De même aux élections législatives de 1967, les gaullistes ne remportent qu'une petite victoire, ne disposant à l'Assemblée d'une majorité de quelques sièges seulement. Dans ces fissures on peut voir a posteriori l'ombre du vrai espoir de la gauche durant la période gaullienne. Mai 1968 demeure effectivement un moment clé et fondateur de l'identité de gauche pour les générations suivantes. L'usure du pouvoir du vieux général y est pour quelque chose. [...]
[...] Suite à l'effondrement du bloc soviétique en 1991 et de la crise de l'idéologie communiste, le PCF perd de son influence, au faible profit des formations trotskyste proche des milieux anticapitalistes, tiers-mondistes et altermondialistes (LO d'A. Laguiller, LCR d'O. Besancenot et A. Krivine). En 1995, la droite reconquiert enfin le pouvoir, mais n'évite pas pour autant une nouvelle cohabitation qui voit le jour dès 1997. La gauche l'emporte et le président Chirac nomme Lionel Jospin, leader de la gauche plurielle comme Premier ministre. [...]
[...] De même François Mitterrand alors ministre de l'Intérieur, ne parvient pas à solder ce conflit fratricide. Il emportera avec lui la IVe République et sera le détonateur permettant le retour aux affaires du général de Gaulle. Les gauches communistes et non communistes ont pris une part active au gouvernement de la France de 1946 à 1958, du GPRF jusqu'à la fin de la IVe République. Cette dernière, impuissante face à la crise algérienne laisse le pouvoir aux gaullistes, et les socialistes dans l'opposition pour de longues années. [...]
[...] Quelle a été la contribution des partis et des hommes de gauche dans la vie politique française depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Quels ont été les clivages internes à la gauche ? L'état des lieux des forces de gauche au lendemain de la guerre sera dressé et leur rôle sous la IVe République analysé dans une première partie. La période 1958-1981, alors que la gauche est dans l'opposition permettra de mieux appréhender l'alternance de 1981, les cohabitions et les nouveaux défis à relever, étudiés en mettant l'accent sur la bipolarisation de la vie politique française dans une dernière partie. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture