« Plus les individus circulent, participent à une culture mondiale, plus ils éprouvent le besoin de défendre leurs identités culturelles, linguistiques, régionales. Le fait majeur de ce 21° siècle est le surgissement du triangle infernal : identité, culture, communication »
Dominique Wolton, L'Autre Mondialisation, 2003
Ce constat émit par Dominique Wolton témoigne de ce renouveau de la question identitaire dans les sociétés modernes, et notamment en France ce qu'illustre parfaitement l'actualité avec notamment l'annonce de Nicolas Sarkozy, candidat UMP à la présidentielle, de mettre en place un Ministère de l'immigration et de l'identité nationale.
Le questionnement identitaire place en effet l'individu moderne face à lui-même. Sans transcendance naturelle ou divine qui s'impose à lui, l'homme moderne doit constituer son propre système de valeur. Cette quête favorise l'émergence de revendications identitaires appuyées sur des fondements culturels. Ces revendications passent par un besoin de reconnaissance de droit. Le droit à la diversité s'inscrit dans cette problématique. L'UNESCO, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, le 20 octobre 2005 affirme que ce droit à la diversité culturel est un droit universel inaliénable. A l'art. 4 de la convention sur la diversité culturelle de l'UNESCO en propose une définition : le droit à la diversité renvoie à la reconnaissance de la multiplicité des formes par lesquelles les cultures des groupes et des sociétés trouvent leur expression.
Mais ce processus de reconnaissance de la diversité entre les groupes peut logiquement accroître l'incompréhension entre les individus, susciter sectarisme, communautarisme et fondamentalisme.
Comment, dans ces conditions garantir une reconnaissance de la diversité et maintenir une identité nationale commune ?
Le développement suivant prendra pour exemple principal le cas de la France.
Bien que la reconnaissance de la diversité soit en contradiction avec l'idéal universaliste républicain (I), il est cependant envisageable de penser une société plurielle (II).
[...] Quel est donc cet élément universalisable capable de lier diversité et identité commune ? 4. Le ciment entre diversité et identité commune : la citoyenneté Michael Waltzer, dans un entretien CERI- Sciences Po (Centre d'études et de recherches international) intitulé le multiculturalisme au cœur pose les conditions d'un dépassement d'un communautarisme délétère. Selon lui, il est tout à fait possible de concilier diversité et unité. La citoyenneté assure ce lien indispensable. Il est alors possible de se définir membre de telle ou telle communauté tout en étant citoyen. [...]
[...] Cela exige de sortir des schémas habituels et d'envisager la société sous un nouvel angle. II. Penser une société plurielle A delà des dangers du communautarisme, il est possible de penser une société plurielle Les dangers du communautarisme : une société cloisonnée 1. Le communautarisme en question Les revendications communautaires paraissent pour le moins équivoquent, et contradictoires avec l'esprit républicain quand elles expriment la volonté d'échapper à la norme commune. La logique communautariste conduit naturellement à une inévitable atomisation du corps social, rendant presque impossible tout désir et toute possibilité de vivre ensemble La vision d'une société aux identités multiples conduit à percevoir le social comme un monde où s'opposent des identités rigides, sans liens entre elles, poursuivant chacune leur dessein propre Ex : le port du voile Chaque fois qu'une communauté réclame la reconnaissance de son droit à la diversité, on peut craindre une dérive différencialiste. [...]
[...] Or si la République n'interdit pas l'expression des différences subjectives, il est difficile de comprendre le sens et la fonction d'une revendication d'un droit à la diversité, dès lors que les libertés individuelles se trouvent protégées par la loi. B. Un besoin de reconnaissance 1. contre la majorité culturelle Et pourtant, la revendication d'un droit à la diversité est particulièrement vive dans nos démocraties modernes. Elle exprime un besoin de reconnaissance des diversités notamment culturelle par rapport à une culture dominante étouffante. [...]
[...] Conclusion La conciliation entre la reconnaissance d'un droit à l'expression des diversités et le maintien d'un socle identitaire commun est au cœur des débats actuels sur l'intégration des populations issues de l'immigration en France. Lorsque les politiques, ou les individus dénoncent le manque de volonté d'intégration des populations issues de l'immigration, beaucoup confondent en fait assimilation et intégration. Si l'assimilation signifie que les populations immigrées doivent abandonner leurs spécificités pour adopter les pratiques culturelles et sociales de la culture dominante, l'intégration suppose certes une incorporation de ces populations mais dans le maintien de leur diversité. [...]
[...] Mais ce processus de reconnaissance de la diversité entre les groupes peut logiquement accroître l'incompréhension entre les individus, susciter sectarisme, communautarisme et fondamentalisme. Comment, dans ces conditions garantir une reconnaissance de la diversité et maintenir une identité nationale commune ? Le développement suivant prendra pour exemple principal le cas de la France. Bien que la reconnaissance de la diversité soit en contradiction avec l'idéal universaliste républicain il est cependant envisageable de penser une société plurielle (II). I. Culturalisme et universalisme : une incompatibilité de fait La République française fait la promotion de l'universalisme, incompatible avec le culturalisme. [...]
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