Il est frappant de constater que nos voisins, scandinaves notamment, sont très souvent surpris par cette éternelle obsession : nous avons besoin de savoir quelle place occupe notre pays dans le monde. Cette place, nous la surestimons parfois selon certains, nous la sous-estimons selon d'autres ; une chose est sûre : nous n'aimons rien plus que de débattre de ce sujet. Il convient naturellement de se méfier de tout excès de prétention, ce qui fut hélas perçu dans le monde comme la « marque de fabrique » de la France pendant longtemps, idée qui perdure d'ailleurs largement dans l'imaginaire de nombre de nos partenaires étrangers. Cet écueil doit être évité pour deux raisons : d'abord afin de polir nos relations avec les partenaires dont nous avons le plus besoin ; ensuite car être lucide quant à sa réelle situation est un préalable à toute action efficace sur le terrain. A l'opposé, il est donc également nécessaire de ne pas verser dans un pessimisme morose et l'autodépréciation quant à l'influence réelle de la France sur la scène internationale. Notre pays fait en effet partie des sept ou huit premières puissances mondiales, en compagnie des Etats-Unis, bien sûr, de la Grande Bretagne, de la Chine, de la Russie, de l'Allemagne, du Japon voire de l'Inde. Toutes ces puissances forment un ensemble très hétérogène si l'on considère les critères sur lesquels ils basent leur puissance : économiques, militaires, diplomatiques, culturels, etc. Pourtant, si l'on considère des indicateurs comparatifs chiffrés (en matière économique ou militaire, par exemple), la France ne semble raisonnablement pas être une puissance comparable à la Chine, à la Russie ou même à l'Allemagne. Elle démultiplie en fait sa puissance stricto sensu grâce à son siège de membre permanent au Conseil de Sécurité à l'ONU, au G8, à l'Union Européenne, etc. Dans un contexte difficile, tant sur le plan intérieur (crise du modèle social, classe politique reniée, remise en cause des valeurs traditionnelles, etc.) qu'extérieur (« non » lors du référendum du traité constitutionnel européen, non-attribution des JO à Paris, etc.), on observe aujourd'hui un retour remarqué des « déclinologues ». Dans La France qui tombe, Nicolas BAVEREZ dresse à ce titre un bilan terrifiant de la situation dans laquelle la France serait en train de s'enfoncer, de manière inexorable. Or, la fatalité n'existe pas. Les crises de Suez, Dien Bien Phu ou encore la bataille de Sedan nous l'ont appris par le passé.
Se demander si la France sera ou ne sera pas une puissance du XXIème siècle ne revient donc pas à établir une liste exhaustive, sans perspective, des forces et faiblesses du pays. Nous proposerons plutôt, de manière plus constructive, des solutions cohérentes aux objectifs atteignables destinées à, d'une part, réadapter les différentes composantes du pays aux nouvelles exigences d'un monde en mutation, et d'autre part, à réanimer les grands réseaux d'influence français à travers le monde.
[...] La présence militaire française en Afrique se focalise de plus en plus sur la formation des cadres militaires. De nouvelles initiatives sont prises (renforcement des capacités africaines de maintien de la paix, etc.), ce qui traduit la volonté de la France de s'ouvrir à de nouveaux partenariats et à un nouveau type d'engagement vis à vis de l'Afrique. Une autre illustration de l'adaptation de l'armée française à la nouvelle donne internationale est la constitution d'un vaste réseau d'écoles militaires à vocations régionale et locale. [...]
[...] Les crises de Suez, Dien Bien Phu ou encore la bataille de Sedan nous l'ont appris par le passé. Se demander si la France sera ou ne sera pas une puissance du XXIème siècle ne revient donc pas à établir une liste exhaustive, sans perspective, des forces et faiblesses du pays. Nous proposerons plutôt, de manière plus constructive, des solutions cohérentes aux objectifs atteignables destinées à, d'une part, réadapter les différentes composantes du pays aux nouvelles exigences d'un monde en mutation, et d'autre part, à réanimer les grands réseaux d'influence français à travers le monde. I. [...]
[...] sept fois moins important que celui de la CNN ! Et la BBC dispose d'un budget de 450 millions d'euros. Certes, sa composante internationale, BBC World, n'est dotée en soi que de 110 millions d'euros par an. Mais elle peut compter sur un formidable réseau de correspondants dans le monde : celui de la BBC. Dans l'absolu, notre budget ne semble pas suffisant pour remplir les objectifs premiers de la chaîne. Nos ambitions ont d'ailleurs été revues à la baisse : la chaîne étant à l'origine censée émettre en quatre langues (français, anglais, espagnol et arabe), il a finalement été convenu que, pour des raisons budgétaires évidentes, elle ne proposerait dans un premier temps que des programmes en français et en anglais. [...]
[...] C'est que les grandes entreprises françaises n'ont pas pour seul avantage de ramener des fonds à la nation et d'offrir du travail à ses forces vives. Dans une perspective internationale, elles contribuent également à fonder l'image de marque de la France, influencent grandement les négociations commerciales internationales et participent à la création d'une véritable sphère d'influence culturelle française à l'étranger. L'idée du patriotisme économique, si elle est indéniablement porteuse, comporte un certain nombre de limites. La première est son coût, potentiellement très élevé. [...]
[...] Ils pourront ainsi apporter à l'analyse de la sécurité internationale leurs qualités propres : proximité géographique et culturelle avec les sociétés concernées, inquiétude vis-à-vis de l'élan antioccidental dans de nombreux pays du Sud, sensibilité face aux aspects culturels et politiques de l'enjeu sécuritaire et enfin confiance dans les instances internationales telles l'ONU ou l'UE. Cette façon de penser les questions internationales sera complémentaire de celle, peut-être moins nuancée, des Etats-Unis et une composante politique centrale de la France puissance du XXIème siècle. B. Un patriotisme économique illusoire ? La notion de patriotisme économique, a priori fort attirante car plutôt intuitive, soulève un certain nombre de problématiques. Peut-on réellement encore parler de patriotisme français au XXIème siècle ? [...]
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