Importante conséquence de la Seconde Guerre mondiale, le phénomène de décolonisation a particulièrement touché la France, deuxième empire colonial du monde et également grande puissance humiliée par quatre années d'occupation et la « débâcle » de 1940. De 1945 et les « incidents » de Sétif, qui marquent en quelque sorte un tragique coup d'envoi des revendications radicales par l'indépendance, à 1962 et l'indépendance de l'Algérie, la décolonisation bat son plein.
La France y joue un rôle tantôt d'adjuvant, tantôt d'opposant, avec derrière elle des Français divisés sur la question, ou parfois tout simplement désintéressés. En séparant la période, l'analyse portera tout d'abord sur la décolonisation de l'Indochine, de 1945 à 1954, puis de celle de l'Afrique de 1954 à 1962, ceci afin de déterminer, en chaque cas, comment la décolonisation est vécue par les Français et par la République.
L'étude portera donc, en chaque période, sur le contexte historique puis logiquement sur l'attitude de l'Etat et les sentiments des Français.
[...] La période 1945-1962, si elle montre donc la diversité d'attitudes, qu'il s'agisse de l'Etat ou des citoyens, face à la décolonisation, illustre aussi plus globalement l'évolution du rapport qu'on les Français avec la France. La décolonisation fut en cela le catalyseur des haines à l'encontre de la IVè République et aussi le ciment autour d'un nouveau régime et de son homme fort : le général de Gaulle. [...]
[...] Appuyée par les Etats-Unis en ce début de Guerre Froide, la France décide d'une intervention armée en 1946. L'implication de la France n'est néanmoins pas si important que cela, notamment en raison d'un éloignement géographique important. De plus, contrairement à la guerre d'Algérie, où l'envoi du contingent avait été décrété, c'est l'Armée française de métier qui est envoyée. La seule véritable instance faisant preuve de volonté est donc finalement l'Armée française, qui cherche vivement à redorer son blason après la débâcle de 1940. [...]
[...] Enfin, n'oublions pas que cette période de 1954 à 1962 ne se résume pas exclusivement au cas de l'Algérie, le Maghreb et l'Afrique sub-saharienne sont également des protectorats ou des colonies qui obtiendront quant à eux leur indépendance en 1956 et 1960. Le contexte historique étant à présent posé, analysons maintenant l'attitude de la France au cours de cette période. Il convient tout d'abord d'opérer une différence au cours de la période 1954-1962 selon le régime, IVè République, ou de Gaulle sous la Vè République, les manières de résoudre la crise divergent comme nous allons le voir. [...]
[...] L'envoi du contingent implique les Français dans leur ensemble, mais à partir de 1958, la solution de répression semble être strictement inefficace, ne servant qu'à augmenter la dose de barbarie dans chaque champ. C'est également là une des raisons de la montée de De Gaulle au pouvoir : la nécessité de trouver une solution pour se dépêtrer du bourbier Algérien. Réaliste en proposant l'autodétermination, De Gaulle s'attire cependant les foudres des ultras de l'Algérie française qui se regroupent au sein de l'Organisation de l'Armée Secrète. [...]
[...] Bien commencée, la décolonisation de l'Afrique sub-saharienne ne sera plus qu'une question de temps. Cependant, et bien que la IVè République ait réussi à décoloniser en douceur une partie du Maghreb, il demeure que celle de l'Algérie n'est pas envisageable, et face aux agressions sanglantes du FLN, qui terrorisent colons comme indigènes, c'est la répression qui est utilisée pour tenter de résoudre la crise. L'armée est renforcée sur place par l'envoi du contingent en 1956, sur décision de Guy Mollet. [...]
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