1989 fut plus qu'un bicentenaire, une reprise de la Révolution. D'une révolution (démocratique) pour venir à bout de l'autre (communiste). L'événement est mondial, dans son importance et dans ses effets ; il est européen dans son déroulement. Il n'est pas français sinon dans ce qu'ont d'universel les valeurs de référence issues de 1789. Le contraste est alors grand entre une année Est-européenne éclatante et une année française souvent morose.
[...] En 1983, nombre d'électeurs voulurent utiliser ce premier scrutin d'envergure pour sanctionner une gauche ultraréformatrice. En 1989, personne n'avait cure de soutenir ou de punir une gauche sagement gestionnaire. On vota donc un peu moins. On vota d'un point de vue local. Les élections européennes du 18 juin consacrèrent le grand échec de la démocratie participante. Moins d'un électeur sur deux se rendit aux urnes. Parce que l'Europe n'a jamais enthousiasmé les électeurs français, à la différence de ceux des autres pays latins. [...]
[...] Que sont droite et gauche devenues ? L'affrontement de deux blocs électoraux ? Pas au premier tour des municipales, où P.S. et P.C. se sont opposés dans 35 p des villes de plus de habitants contre 12 p six ans plus tôt. Pas au second tour des municipales : de 91 p de duels en 1983, on passe à 39 p six ans plus tard, du fait de la multiplication des triangulaires (57 cas, dont 27 provoqués par le maintien des lepénistes et 12 par le maintien des écologistes). [...]
[...] L'effondrement des régimes communistes en Europe de l'Est, l'extinction de l'idée communiste conçue comme espérance collective, la fin de l'époque communiste que fut l'après-guerre : autant d'aspects d'un bouleversement d'une exceptionnelle ampleur. Les responsables français se réjouissent, bien évidemment, de voir l'actualité saluer si fortement l'histoire. Pas seulement en raison de la connivence des millésimes, ou par le hasard qui a placé François Mitterrand, au même moment, à la présidence du Conseil des Douze. Mais parce qu'ils peuvent y puiser un dessein à proposer aux gouvernés, par-delà les indiscutables nécessités d'une bonne gestion gouvernementale. Tel était du moins le sentiment qui prévalait à l'extrême fin de cette année exceptionnelle. [...]
[...] France : bilan de l'année fut plus qu'un bicentenaire, une reprise de la Révolution. D'une révolution (démocratique) pour venir à bout de l'autre (communiste). L'événement est mondial, dans son importance et dans ses effets ; il est européen dans son déroulement. Il n'est pas français sinon dans ce qu'ont d'universel les valeurs de référence issues de 1789. Le contraste est alors grand entre une année est-européenne éclatante et une année française souvent morose. La politique victime des affaires D'aucuns crurent (ou espérèrent) que les affaires atteindraient avant tout le président de la République, François Mitterrand. [...]
[...] Les téléspectateurs associent ces quatre faits. Et montre ainsi, chez nombre d'entre eux, un rejet massif de tout ce qui paraît arabe. Les non-échecs de l'année Un jugement un peu plus optimiste sur l'année politique en France est possible. Surtout si l'on songe à quelques catastrophes ou à quelques fiascos redoutés, sinon annoncés. Le Mai-68 de la fonction publique n'a pas eu lieu, même si les surveillants de prison se sont mis en grève à trois reprises et n'ont cédé que devant les révocations. [...]
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