En 1960, l'Afrique occidentale française et l'Afrique équatoriale française disparaissent pour céder la place à un système de relations diplomatiques, économiques et militaires privilégiées qui permit à la France, malgré la décolonisation, de consolider ses positions en Afrique subsaharienne. Au fil des années et des sommets franco-africains, l'intérêt d'un nombre croissant d'Etats africains pour cette politique de développement et de stabilisation du continent étendit même l'influence de la France au-delà de son ancienne aire coloniale.
Les bouleversements internationaux de 1989, et plus tard, la crise rwandaise ne cessèrent pourtant de dégrader des relations bilatérales dont la France se désengagea peu à peu durant les années 1990. Le 11 septembre annonce-t-il la reprise d'un soutien français conditionné par un intérêt stratégique renouvelé ?
[...] Même si les abus les plus flagrants du colonialisme sont juridiquement condamnés (suppression du code de l'Indigénat), le statut de l'Union Française, compromis juridique qui intègre à la France ses anciennes colonies, fige en réalité la relation coloniale: ni autonomie, ni émancipation. Pour les Français, l'Union Française est le nouveau nom de l'Empire. De même en Algérie après la sanglante répression de Sétif passées sous silence en métropole le 8 mai 1945, le Statut de l'Algérie (1947) arrive non seulement trop tard mais n'est pas appliqué loyalement (élections à l'Assemblée Algérienne truquées en 1948). [...]
[...] Préserver la France coloniale en Afrique: l'indépendance dans l'interdépendance Après le choc de Dien Bien Phû, véritable prise de conscience des problèmes coloniaux. En métropole des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent contre la politique coloniale de la France. La notion d'indépendance dans l'interdépendance malgré son ambiguïté (contenu de l'interdépendance) témoignait d'une acceptation de l'idée de perte de souveraineté mais de préservation des intérêts à l'instar du principe britannique du "give and keep" (indépendance et Commonwealth) Mais au Maghreb les liens furent définitivement coupés à partir de la Guerre d'Algérie (faire la paix au Maroc et en Tunisie en accordant l'indépendance, pour mieux faire la guerre en Algérie C. [...]
[...] Au contraire des autres puissances coloniales, la France a établi un véritable réseau d'accords doublé d'un important dispositif militaire qu'elle a étendu aux anciennes colonies belges (Zaïre, Burundi, Rwanda) : des Accords d'Assistance militaire technique avec une vingtaine de pays (coopérants militaires sous l'autorité du Ministère de la coopération), Accords de défense: Sénégal, le Centrafrique, le Gabon, le Cameroun, la Cote d'Ivoire, le Togo, Djibouti et les Comores (bases françaises du ressort du ministère de la défenses et Conventions spéciales: Côte d'Ivoire, Tchad et Gabon (accords secrets qui prévoient la participation des troupes françaises à des actions de maintien de l'ordre). Un dispositif contractuel qui a fait de la France, le gendarme de l'Afrique : - La répression de tentatives de sécession: Cote d'Ivoire 1970. - L'interposition face à des tensions ethniques: Djibouti depuis 1967. - La protection des ressortissants: Zaïre 1978 (Kolwezi). - La destitution d'un chef d'Etat et la mise en place de son successeur: Centrafrique 1979 (destitution de Bokassa). [...]
[...] La coopération: mort ou transfiguration du lien colonial ? (1962-1990) Tandis que l'Afrique subsaharienne n'a cessé, de De Gaulle à Mitterrand, de faire figure de pré carré pour la politique extérieure française, le Maroc et la Tunisie renouent, une fois l'hypothèque algérienne levée, des relations d'étroite coopération avec l'ancienne métropole. Les relations franco-algériennes conservent une singularité à la mesure du traumatisme engendré, des deux côtés de la Méditerranée, par la guerre d'Algérie. A. La continuité d'une "politique africaine" Il est nécessaire de souligner la grande continuité de la "politique africaine" de la France qui depuis de Gaulle relève du "domaine réservé" du Président de la Cinquième République. [...]
[...] Les bouleversements internationaux de 1989, et plus tard, la crise rwandaise ne cessèrent pourtant de dégrader des relations bilatérales dont la France se désengagea peu à peu durant les années 1990. Le 11 septembre annonce-t-il la reprise d'un soutien français conditionné par un intérêt stratégique renouvelé ? I. La fin de la "France coloniale" (1945-1962) A. L'impossible réforme du lien colonial dans l'après guerre L'Empire est un enjeu stratégique à la fois pour la France de Vichy (dernière carte, intense propagande impériale) et pour la France Libre (l'Empire lui confère une légitimité territoriale, rôle de Félix Eboué). [...]
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