Avec l'avènement de la IIIè République en 1871, les statues de Louis Napoléon Bonaparte, symboles du culte de la personnalité institué sous le Second Empire (2dE), sont reléguées au placard ; les seules qui viendront jamais les remplacer seront celles de Marianne, c'est à dire l'allégorie de la République. Selon Maurice Agulhon s'opposent de nos jours deux grandes tendances politiques: la droite bonapartiste, orléaniste voire légitimiste, et la gauche avec un républicanisme de tradition, exclusif. Or l'homme fondateur de la Vè République, Charles De Gaulle, synthétise paradoxalement ces deux grands courants que sont le bonapartisme, symbole d'un régime personnel et dictatorial, et le républicanisme, soit en faveur d'un régime au pouvoir partagé et non héréditaire.
Le XIXè siècle fut celui qui consacra l'instabilité politique de la France, de par la succession rapide d'une multitude de régimes et de gouvernements, mais aussi celui qui posa les bases constitutionnelles de la Vè République. La théorie des cycles de Maurice Hauriou permet de tracer un fil conducteur entre les multiples régimes et tendances politiques qui se succèdent, tout au long du XIXè jusqu'à la Vè République : une période de suprématie, voire de dictature de l'exécutif succède à celle du législatif, avant de se solder pour un temps par l'équilibre de ces deux tendances et la pérennité du régime en place, comme ce fut le cas de la monarchie constitutionnelle ou de la IIIè République (Rep).
Ce modèle nous permet surtout de dégager l'hésitation de la politique française entre l'affirmation du pouvoir personnel (pv perso) et le républicanisme (rep). Nous étudierons donc au premier abord la tentation du pouvoir personnel avant de nous intéresser au triomphe du républicanisme.
[...] Révèle-t-il une faille dans la France républicaine, ou simplement dans le régime qui s'est ainsi incliné devant l'ambition personnelle d'un Maréchal à la carrure semblable aux 2 Napoléons : héros de guerre, confiance du peuple qui se sent lésé devant l'impuissance de ses dirigeants Le républicanisme semble toutefois définitivement vainqueur du bras de fer qui l'a opposé le siècle dernier durant avec les charmes du pv perso : ainsi de Gaulle rétablit-il la République démocratique, en 1945 et la conserve en 1958, malgré les craintes légitimes qui pouvaient peser à son encontre : n'avait-il pas lui aussi la carrure d'un dictateur ? Le passé constitutionnel mouvementé de la Vè Rep explique cependant la tension quant à la nature de sa constitution selon M. Agulhon : républicaine ou virtuellement dictatoriale ? [...]
[...] D'autre part, l'idéologie se fonde sur des doctrines unitaires : la souveraineté (svté) est indivisible, c'est la suprématie de l'unité de l'État, de la Nation, du peuple et enfin du principe de démocratie majoritaire. Rousseau, théoricien très admiré des révolutionnaires, prône quant à lui la volonté générale, qui aliène d'une certaine manière les droits de l'individu. La svté, théorisée par Bodin avec la monarchie de droit divin, glisse du monarque vers le peuple, mais elle est toujours aussi indivisible et absolue, ce qui complique singulièrement l'idée d'un contrepoids constitutionnel. [...]
[...] Bonapartisme, fondé par Napoléon Bonaparte homme profondément ambivalent, = conservation des acquis de 1789, pour l'égalité, mais certainement pas pour la liberté. Bien que l'on puisse concéder à Napoléon extension des idées de la Rév en Europe, tendance forte à l'affirmation d'un pv perso, bien que cette fois, les 2Empires divergent (2dE évoluant vers un statut plus libéral et parlementaire vers la fin de son règne). Exemples : -prétention dynastique, avec les Napoléonides, effectuant des mariages dans toute l'Europe et plaçant sa famille à la tête de ses conquêtes bien que gardant un pouvoir suprême sur leurs décisions. [...]
[...] Luttent aussi contre régime perso et dictat bonapartiste, même s'ils furent confondus dans l'opposition sous la Monarchie Constitutionnelle. Ils furent réprimés sous l'Empire, car la plupart sont libéraux. Les rép s'opposent à l'Empire dès 1800. 1830= tentative ratée d'établir la Rep, voulue par ceux qui ont monté les barricades, mais situation reprise en main par les partisans du comte d'Orléans, bientôt Roi des Français sous le nom de Louis-Philippe. Ce personnage ambigu mine l'autorité du président du Conseil et garde autorité sur la politique étatique. [...]
[...] Enfin, héritage le plus marquant = pv présidentiel fort : lecture gaullienne de la Constitution de 1958 = État interventionniste efficace et président doit disposer d'une majorité parlementaire concentration du pouvoir dans les mains du président. Mais les échecs militaires (Waterloo en 1815 et contre la Prusse en 1870) provoquent des ressentiments contre l'Empire. En 1814, c'est une forme de monarchie libérale qui prédomine. En 1871, c'est la Rép qui l'emporte. Le triomphe du républicanisme L'opposition constante à la Contre-Révolution Rep =idéal moral, bien commun contre les intérêts perso. En France, elle est libérale par définition. Les rév qui se sont radicalisés sont devenus des rép. [...]
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