Le suffrage universel est en crise. Tel est l'adage que l'on rencontre de plus en plus régulièrement dans les discours autour du manque d'implication des Français dans la politique. Mais il y a à peine un siècle, le principe même de suffrage universel était loin d'être accepté par toute la population. Au-delà de l'approche historique classique que nous développerons, il faudra également se pencher d'une manière sociologique sur la perception de la population vis-à-vis de la notion de suffrage universel, notion qui étymologiquement s'apparente au suffrage "pour tous", et sur la révolution des idées intervenues au XVIIIe siècle, où l'on commence à reconnaitre que tous les individus sont égaux et libres. Des citoyens.
Quels liens de causalité peut-on donc établir entre les avancées historiques de l'accession progressive au suffrage universel, aussi bien celui de 1848 que de 1944, et l'apparition parallèle d'un sentiment de plus en plus fort d'une volonté de la population de s'impliquer dans un champ qui lui était interdit jusqu'alors: le champ politique ?
Nous développerons notre réflexion autour d'une date centrale, celle de 1848. Il s'agira donc d'examiner tout d'abord le basculement total, qu'il soit politique ou sociologique qu'il y ait pu y avoir entre le régime absolutiste de Louis XVI et la proclamation du suffrage universel en 1848, et dans un second temps les évolutions de toutes sortes (et notamment morales) qui ont pu aboutir à l'acceptation de la notion de suffrage universel que nous connaissons au XXIe siècle.
[...] De plus, l'abaissement de la majorité de 21 ans à 18 ans sous Valéry Giscard D'Estaing en 1974 s'ancre parfaitement dans l'évolution sociologique et morale que l'on a pu connaître dans les années 60-70, avec une manifestation forte de la jeunesse pour une reconnaissance plus importante de sa capacité de jugement et de son indépendance de réflexion. Conclusion Nous avons donc vu que l'accession progressive au suffrage universel pour les Français est un processus long, combinant avancées historiques, politiques et sociologiques, qui ne peut absolument pas être décrit comme linéaire. [...]
[...] Des citoyens. Quels liens de causalité peut-on donc établir entre les avancées historiques de l'accession progressive au suffrage universel, aussi bien celui de 1848 que de 1944, et l'apparition parallèle d'un sentiment de plus en plus fort d'une volonté de la population de s'impliquer dans un champ qui lui était interdit jusqu'alors: le champ politique? Nous développerons notre réflexion autour d'une date centrale, celle de 1848. Il s'agira donc d'examiner tout d'abord le basculement total, qu'il soit politique ou sociologique qu'il y a pu y avoir entre le régime absolutiste de Louis XVI et la proclamation du suffrage universel en 1848, et dans un second temps les évolutions de toutes sortes (et notamment morales) qui ont pu aboutir à l'acceptation de la notion de suffrage universel que nous connaissons au XXIe siècle. [...]
[...] Après la défaite de 1870, une période de trouble s'installe. Désireux de liberté, et se basant sur un souvenir encore récent des événements de 1848, s'appuyant également sur une libéralisation des conditions de vote qui discriminent beaucoup moins le vote libéral après la disparition de l'Empire, ainsi que sur les lois constitutionnelles de 1875 réaffirmant l'élection du Parlement au suffrage universel masculin, le peuple se prononce en faveur de la république en 1876 et 1877, en faisant basculer le Parlement dans son ensemble dans le camp des républicains. [...]
[...] Comment les Français sont-ils devenus électeurs? Introduction Le suffrage universel est en crise. Tel est l'adage que l'on rencontre de plus en plus régulièrement dans les discours autour du manque d'implication des Français dans la politique. Mais il y a à peine un siècle, le principe même de suffrage universel était loin d'être accepté par toute la population. En s'intéressant à l'accession des "Français" à la possibilité d'élire, c'est-à-dire de décider eux-mêmes de leurs représentants, il faudra notamment nuancer ce que signifient réellement ces "Français", qui ont pu signifier tour à tour les plus riches, les hommes, etc. [...]
[...] Les souvenirs du retour à un pouvoir autoritaire que représentent les années 1799 ou bien 1851 sont encore ancrés dans la conscience collective, et l'affirmation du rôle de l'instruction est un élément central de cette lutte incessante face à la volonté toujours présente d'un retour en arrière Les évolutions morales du XXe siècle, essentielles à l'accomplissement d'un "véritable" suffrage universel 2 L'affirmation de la nécessité du vote secret. Face à un clivage de plus en plus marqué entre radicaux, situés à gauche, et conservateurs, le vote en tant que synonyme d'opinion est devenu la norme, en s'individualisant et en se politisant totalement. [...]
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