Comment les Français sont-ils devenus électeurs ? - la conscience politique et le droit de vote

Thèmes abordés

Processus, français, électeurs, statut, droit de vote

Résumé du document

Au printemps 2012 se dérouleront de nouvelles élections présidentielles, évènement majeur pour les électeurs français qui devront s'exprimer sur le choix de leur représentant sur une période de cinq ans. Or, en vue de cette échéance imminente, le parti socialiste a mis en place dès l'automne 2011 un principe démocratique encore jamais appliqué en France, celui des primaires citoyennes. Dès lors est induit un rôle croissant des électeurs français, toujours plus appelés à s'exprimer.
Ces électeurs jouissent en effet d'un droit au fondement du système démocratique et qui garantit leur citoyenneté, le droit de suffrage. C'est celui-ci qui assure leur souveraineté au sein d'un régime démocratique, représentatif dans le cas de la France.

Extraits

[...] » Ainsi, dans un contexte d'individualisme croissant inhérent à l'évolution des sociétés libérales, les liens sociaux se délient et remettent en cause le vivre-ensemble exigé par la démocratie. La souveraineté de l'individu semble désormais dominer la souveraineté du peuple. De plus, la mondialisation induit l'intégration progressive dans les mentalités de l'idée que l'Etat, à l'échelle nationale, ne peut agir concrètement vis-à-vis des contraintes économiques extérieures par exemple. Ainsi, le citoyen est tenté de se retrancher dans la sphère privée en ne se concentrant plus que sur ses intérêts particuliers, sur la satisfaction de ses besoins individuels, et de délaisser la participation politique qui ne lui apporte selon lui aucun réel avantage. [...]

[...] Il s'agit en effet pour lui de se rendre dans un lieu spécifique qui doit être reproductible sur tout le territoire national, souvent une mairie ou une école publique, à une date donnée définie par un calendrier électoral élaboré en parallèle de son calendrier social habituel. Ce rituel le rapproche d'ailleurs des autres électeurs puisque tous suivent les mêmes directives; il renforce ainsi son sentiment d'appartenance à une communauté spécifique. L'électeur doit en outre dissocier l'activité électorale de ses activités sociales habituelles, il lui est nécessaire d'adopter un comportement spécifique, de faire preuve d'une certaine « civilité électorale ». Ainsi, l'individu, de l'ordre du privé, se dissocie de l'électeur, qui relève de l'ordre du public. [...]

[...] Ainsi, se sentant impliqué dans la nation, sa participation politique est dès lors croissante. Mais Maurice Agulhon, dans La République au village, met lui en avant une autre théorie, celle de la politisation par imprégnation. S'attachant à analyser notamment les traditions communautaires et communales dans les villages du Var, il met ainsi en lumière l'importance de la « sociabilité méridionale » dans le processus de politisation des populations rurales. En effet, celles-ci sont composées de plusieurs classes sociales, paysannes et bourgeoises majoritairement. [...]

[...] En effet, durant l'acte électoral, il ne peut décemment se laisser dominer par ses émotions ou ses pulsions. Ainsi, l'acquisition du statut d'électeur est un long apprentissage impliquant de nombreuses étapes pouvant différer selon certains paramètres tels que le milieu social. Mais cet apprentissage est-il définitif ? N'est-il pas remis en cause de manière contemporaine ? B – Un apprentissage démocratique actuellement remis en cause Un certain désintérêt ou rejet politique De nos jours, une importante crise du système politique se dégage. [...]

[...] En effet, les comportements des citoyens se sont modifiés, du fait de divers facteurs liés à un contexte nouveau. Ainsi, la classe politique connaît actuellement un puissant discrédit, notamment du fait de l'impression d'une vie politique dominée par des élites et d'un manque de transparence politique. En conséquence, les contestations civiques se multiplient, notamment par de forts taux d'abstention observables pour tous types d'élections. En septembre 2000, le référendum sur le quinquennat présidentiel se faisait ainsi une parfaite illustration de ce phénomène, avec un taux d'abstention proche de 70%. [...]