Comment les Français sont-ils devenus citoyens-électeurs ?

Thèmes abordés

Français, citoyens-électeurs, suffrage universel, changement de comportement, confusion post-révolutionnaire

Résumé du document

Depuis 1848, tout citoyen français de sexe masculin peut voter. Après avoir été brièvement appliqué lors de la Convention en 1792, le suffrage universel masculin est instauré en mars 1848 permettant à 9,5 millions de Français d'exprimer leur avis à travers des élections et donc de devenir des électeurs à part entière. L'idée de suffrage universel a donc été émise vers la fin du XVIIIe siècle là où le principe de liberté et d'égalité commençait à émerger. En d'autres termes, l'idée de suffrage universel coïncide avec le sentiment de citoyenneté que ressentent de plus en plus les Français. Depuis, le nombre d'électeurs a augmenté notamment en élargissant certains critères tels que le sexe et l'âge. Finalement, si le principe de « suffrage universel » semble être acquis aujourd'hui, il faut également constater qu'il n'a pas obtenu un consensus lors de son instauration dans la mesure où affrontement et contestation de certains Français étaient de mise à l'époque.

Extraits

[...] Le français, quel qu'il soit, sait désormais qu'il détient enfin un rôle important dans la vie politique française après deux siècle de lutte acharn Bibliographie : Eugen WEBER, La fin des terroirs. La modernisation de la France rurale : 1870-1914, Paris, Fayard (la partie Les paysans et la politique p. 351-402) Alain GARRIGOU. Le Vote et la vertu. Comment les Français sont devenus électeurs, Paris : Presses de la FNSP Maurice AGULHON. 1848, le suffrage universel et la politisation des campagnes françaises in Histoire vagabonde. Tome III : La politique en France, d'hier à aujourd'hui, Paris : Gallimard p. [...]

[...] Au contraire, elle a tendance à privilégier les classes les plus aisés de la société française. Dans son ouvrage Sociologie Historique du politique Yves Déloye constate que le vote censitaire écartait les revendications de la classe populaire. Il dit notamment que les électeurs votent pour des personnalités qui les ressemblent et qui ont un mode de vie similaire au leurs. Eugen Weber est d'ailleurs plus critique dans son ouvrage Peasants into Frenchmen -The Modernization of Rural France 1870-1914 en ajoutant que c'est à partir de la IIIe République que les habitants de la France rural prennent réellement conscience de faire partie de la communauté française. [...]

[...] De plus, des catégories de la population française sont exclus de ce suffrage dit universel tels que les soldats, les personnes étrangères résidant en France et que les femmes et ces catégories commencent à manifester leur mécontentement. Petit à petit, des mesures élargissent l'électorat français tels que le droit de vote des femmes en 1944 ou l'abaissement de l'âge du droit de vote de 21 à 18 ans. Dans notre première partie, nous avons étudier les différentes évolutions du suffrage qu'a connu la France, pour passer d'un principe abstrait dans sa conception à un principe ancré dans la vie poltique. [...]

[...] C'était l'un des principales souci de la Seconde République. Alain Garrigou disait que Faire voter n'impliquait pas de minimiser les coûts de l'acte de vote mais aussi de donner de bonnes raisons de voter Lors des élections en avril 1848, la participation au vote était assez faible , notamment à cause des doutes émis par la classe paysanne et surtout par le fait que les bureaux de vote étaient peu nombreux, se situant exclusivement dans les chefs-lieux, ce qui était un frein pour les ruraux qui devaient parcourir des kilomètres et donc interrompre leur travail. [...]

[...] Aujourd'hui, les élections prennent une effervescence populaire contrairement à auparavant où c'était davantage considéré comme une corvée. Le vote est devenu une habitude. L'électeur s'attend à ce que tous les quatre ans, il vote pour un candidat à la présidentielle par exemple. L'électeur en plus d'être individuel, il est de plus en plus égoïste. Il va choisir avant tout à travers ses intérêts personnels et ses besoins. Des citoyens-électeurs au sens large Depuis 1848, on remarque l'apprentissage du français pour devenir un citoyen à part entière est un processus long. [...]