Cours de Sciences Politiques (niveau Bac +4) sur le concept de gouvernementalité chez Michel Foucault.
[...] L'essentiel chez ce gouverneur ne doit pas reposer dans le droit de faire valoir sa force. A la place de cet aiguillon, il devra utiliser la sagesse et la diligence. La sagesse du gouverneur va résider dans cette connaissance des choses, de la disposition qu'il faut utiliser pour atteindre les objectifs des choses (traditionnellement la sagesse du souverain reposait dans la connaissance des lois divines et humaines, de la justice et de l'équité). La diligence est ce qui fait que le gouverneur va diriger comme s'il était au service de ceux qui sont gouvernés. [...]
[...] Le problème spécifique du gouvernement de l'Etat : la littérature anti machiavélienne Dans la perspective de l'étude de la gouvernementalité, Foucault resserre l'objet de son approche et le limite à la question du gouvernement sous sa forme politique, c'est-à-dire du gouvernement de l'Etat. Sa méthode consiste à isoler certains points remarquables de la définition du gouvernement de l'Etat. Pour cela, il va étudier la littérature qui s'oppose au texte de Machiavel intitulé Le Prince. Il constitue un véritable point de répulsion d'une grande partie de la littérature sur le gouvernement. Au départ, Le Prince est un texte qui a été honoré par tous ses contemporains et ses successeurs immédiats. [...]
[...] L'art de gouverner, distinct de la simple habileté du Prince Si on aborde cette littérature positivement. On peut remarquer qu'elle procède le plus souvent en reconstruisant un Machiavel adverse, plus ou moins rigoureusement. Elle caractérise le Prince par un principe, un corollaire et un impératif. Le principe est celui de la transcendance du Prince par rapport à sa principauté ; le corollaire est que de cette extériorité du Prince découle une fragilité essentielle du fait des menaces perpétuelles qui pèsent sur son pouvoir ; l'impératif va consister pour le pouvoir à renforcer et à protéger la principauté, non pas pour elle-même, mais en tant que celle-ci appartient au Prince et que des sujets lui sont soumis. [...]
[...] Il va devoir également jouer avec ces intérêts individuels. F. La naissance de l'économie politique La patience du souverain dans les textes du XVIe siècle va concerner principalement la population. Elle va être l'objet dont le gouvernement doit tenir compte dans ses observations et son savoir afin de pouvoir la diriger de façon rationnelle et réfléchie. La constitution d'un savoir sur la population va donc être très vite indispensable. Sans ce savoir, la constitution d'une science du gouvernement est impossible. [...]
[...] Développement et blocages de l'art de gouverner A. Un terreau favorable pour le développement de l'art de gouverner Cette caractérisation nouvelle de l'art de gouverner n'a pas seulement été l'affaire de théoriciens politiques, on peut repérer des corrélations dans le réel, et ce dès le XVIe siècle. La théorie de l'art de gouverner est liée aux développements de l'appareil administratif des monarchies territoriales (à l'apparition des relais du gouvernement central), mais aussi au développement d'analyses et de savoirs en rapport à la connaissance de l'Etat dans ses différentes données : tous les outils pour mesurer sa puissance et ses différentes données, ce qu'on a appelé la statistique comme science de l'Etat. [...]
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