« L'Europe est un État composé de plusieurs provinces. » Cette phrase de Montesquieu extraite des Lettres persanes marque le contexte géopolitique du XVIIIème siècle. L'État forme ici une entité aux contours géographiques bien affirmés (l'Europe). Bien avant cela cependant, l'État prend sa source dans les cités grecques, cadre d'épanouissement de la vie politique. La notion de cadre, de territoire a son importance dans le concept d'État. Le terme apparaît dans l'Europe du XIIIème siècle. En faire une définition exacte semble être un exercice impossible. Mais on peut tenter d'en donner une signification matérielle relativement simple. Il s'agit d'une population vivant dans un territoire géographiquement délimité et pourvu d'une autorité pouvant édicter et faire respecter des normes sur ce même territoire. Dès le XVIème siècle, Jean Bodin (1529-1556) fut le premier à théoriser le concept d'État qui est lié selon lui à la notion de souveraineté. D'après Jean Bodin, un État n'existe que s'il est pourvu d'un souverain au pouvoir légitimé par la population (...)
[...] D'où la notion de contrat dont nous parlerons plus tard. Bien entendu l'État tel que que nous l'avons définit ne s'est pas constitué du jour au lendemain. L'État n'est pas apparu, il est devenu. La formation de l'État fut un processus lent, jalonné de changements qui on fait ce qu'il est aujourd'hui. Faire un historique des conjonctures qui ont abouti à la création de l'État moderne est un exercice vain tant il s'agit d'un concept qui a constamment évolué au gré des évolutions économiques, politiques et culturelles. [...]
[...] Le rôle du protestantisme dans la formation des États est également très important. Otto Hintze précise que le protestantisme assure aux souverains la légitimité d'imposer une religion unique, ce qui assure leur autorité temporelle et spirituelle. Cela a aussi pour effet de renforcer le sentiment national comme par exemple en Prusse. D'après Max Weber, l'État doit aussi être le garant de l'éthique protestante, c'est a dire le devoir de chaque individu d'assurer son salut par le succès dans le travail. [...]
[...] La rupture avec le système féodal. Le monopole du territoire. Une entité qui se forge grâce à des faits historiques majeurs. L'avènement du système capitaliste comme élément formateur de l'État -thèse de Wallerstein : développement d'une économie marchande, le centre exploite la périphérie. Centralisation du pouvoir de l'Etat qui amasse les richesses et devient puissant. -thèse de Moore : l'élite favorise les activités capitalistes. Monopolisation des richesses. Thèse à relativiser. La dimension politique et culturelle de la formation de l'État. [...]
[...] La formation de l'État est indissociable de ce contrat car l'État moderne est bien la suprématie de cet entité sur ses subordonné. Le droit juridique, l'administration sont là pour représenter l'État. Il faut bien un accord des dominés à se faire dominer sinon pourquoi le ferait-il ? L'État s'est donc construit sur cette relation au pouvoir, celui-ci n'a pas été fait, il est devenu. Il n'a donc pas de légitimité autre que ce que le peuple lui à donné. Cela rejoint les idées de Weber avec le rapport dominant, dominés. [...]
[...] On peut aussi parler de l'aristocratie qui à laisser au centre, à cet État, le rôle d'établir une domination centralisé notamment sur le plan fiscal. Cette aristocratie s'est fait à son tour aspirée dans la spirale de domination de l'État. -domination légale-rationnelle : c'est la domination que l'État tend à développer le plus pour que les personnes n'aient plus le choix. Le droit (juridique) est en effet impersonnel et donc légitime. Il est censé ne pas servir le souverain et donc être en faveur du peuple d'où une crédibilité accrue. [...]
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