Le libéralisme enseigne que la régulation par le marché conduit à l'allocation optimale des ressources. Toutefois, le marché connaît des défaillances qui sont des entraves à l'atteinte spontanée d'un optimum parétien et peuvent légitimer une action correctrice de l'Etat. Ce rôle régulateur des pouvoirs publics peut en effet se justifier par l'existence de ces défaillances de marché, qu'il s'agisse des externalités, des biens collectifs ou des monopoles naturels empêchant une solution optimale en terme de bien-être pour la société. Toutefois, les détracteurs d'un quelconque rôle dévolu à l'Etat soulignent que les coûts générés par l'intervention publique, pour compenser ces défauts, peuvent parfois dépasser ceux issus du libre jeu du marché.
[...] L'impossibilité du marché à conduire à cet optimum légitime-t-elle automatiquement une intervention des pouvoirs publics ? Tout d'abord, en présence d'effets externes, le mécanisme du marché concurrentiel ne permet pas d'atteindre l'optimun parétien. En effet l'agent émetteur de l'effet externe n'est pas conduit à intégrer dans son calcul avantages-coûts la nuisance ou le bénéfice que son comportement engendre pour autrui. Par suite, le coût social de son activité diffère de son coût privé. Dans certains cas les parties peuvent résoudre elles-mêmes les problèmes d'externalités. [...]
[...] Ainsi, les forces de marché ne sont pas écartées mais proprement encadrées, ce qui est pour Mankiw la meilleure réponse aux défaillances du marché. Pour se faire, le gouvernement peut internaliser les externalités par l'intermédiaire des taxes pigoviennes, c'est à dire réintégrer les coûts et les avantages sociaux de ces externalités dans le calcul économique. La taxe pigovienne revient à définir en matière environnementale un prix pour le droit de polluer. Cette taxe alloue la pollution aux usines pour lesquelles la réduction du niveau de pollution est la plus coûteuse. [...]
[...] Leur financement par l'Etat se fait non seulement en référence au critère de Pareto mais aussi en référence à une fonction d'utilité sociale. En effet, la théorie néoclassique démontre que la régulation par les forces du marché conduit à l'allocation optimale des ressources au sens de Pareto. Toutefois cet optimum qui repose seulement sur un critère d'efficacité est compatible avec les pires injustices. La main invisible semble donc incapable d'assurer une distribution équitable des ressources économiques. C'est pourquoi de nombreuses politiques économiques, comme l'impôt sur le revenu ou le système de sécurité social viennent encadrer les forces du marché, en assurant une répartition plus équitable du bien-être économique. [...]
[...] Dès lors, les forces du marché ne sont pas remises en cause mais la tutelle de l'Etat a un rôle important : il crée le marché et fixe un seuil de pollution à ne pas dépasser. L'encadrement propre des forces du marché s'illustre aussi dans l'intervention correctrice des pouvoirs publics en ce qui concerne des défaillances comme les monopoles naturels ou les biens collectifs. L'Etat peut ainsi contribuer à améliorer un résultat de marché. Le monopole naturel n'applique pas la tarification au coût marginal qui conditionne l'optimalité parétienne d'un marché. [...]
[...] Leur consommation ne peut pas être réservée à ceux qui auraient payé le prix. Les usagers ne sont donc pas incités à payer pour un bien qu'ils peuvent consommer gratuitement, pas plus que les entreprises ne le sont à prendre en charge une production en échange de laquelle elles ne peuvent exiger de rétribution. Face à cette défaillance de l'initiative privée, le recours à l'Etat (et à son pouvoir de coercition) passe par l'instauration d'un impôt destiné à financer ces biens collectifs. [...]
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