Fondements du conservatisme, idée politique, contre-révolution, démocratie, réactionnaires, Charles Maurras, Grande-Bretagne, orléanisme, libéralisme, suffrage électoral, doctrine politique
Le conservatisme est l'histoire d'une idée politique qui démarre sur fond de trouble révolutionnaire, mais qui a considérablement évolué jusqu'à aujourd'hui. Le conservatisme peut être parfois avoué et revendiqué en particulier dans des pays comme l'Allemagne, la Grande-Bretagne ou les États-Unis, mais dans un pays comme la France il est très intéressant de souligner que, même s'il y a eu des conservateurs, il n'y a jamais véritablement eu de parti conservateur.
[...] Comment le conservatisme s'impose-t-il alors en France et en Angleterre ? II. Conservatisme en France et à l'étranger Le conservatisme né en Angleterre est le premier conservatisme et il est libéral. Il correspond à une doctrine politique qui en France est née des bouleversements révolutionnaires principalement, mais il existe ailleurs et notamment en Grande-Bretagne. Dans cette relation du conservatisme entre la France et l'étranger il y a un certain nombre d'échanges à prendre en compte qui montrent que dans la relation libéraliste, les rapports ne sont pas les mêmes d'un pays à l'autre. [...]
[...] Le terme conservatisme est polysémique. En effet, il peut renvoyer à l'idée de contre-révolution, mais progressivement il s'est considérablement transformé et dans sa relation à la démocratie, même s'il peut être originellement considéré comme une idée politique et même une force politique antidémocrate, la suite des évènements nous montre qu'il en va peut-être autrement et que dans la relation conservatisme-démocratie les choses sont peut-être plus compliquées qu'on ne le penserait. Pour étudier les fondements du conservatisme, nous allons d'une part voir quelles sont les différences qu'il existe entre les conservateurs et les réactionnaires pour ensuite nous intéresser au mouvement conservatiste en France et à l'étranger. [...]
[...] Il est une notion fluctuante. En effet, être conservateur en 1750 est différent d'être conservateur en 2021. De plus, comme nous l'avons montré dans notre exposé, le conservatisme français est différent du conservatisme anglais. Le conservatisme est donc un rapport à la société à un instant précis qui implique de faire des passerelles entre le présent et le passé pour s'assurer d'une poursuite des héritages. [...]
[...] Progressivement et au cours du 19e siècle, ce clivage libéraux- conservateurs va être revisité par leur rapport au suffrage. Les Britanniques font très longtemps vivre sous le mode d'un scrutin censitaire et vont alors se poser la question de l'élargissement du droit de suffrage. Une réforme électorale de 1867 voulue par les conservateurs va permettre aux classes moyennes de voter ; le suffrage universel en France datant de 1848. En Grande-Bretagne ce sont donc les conservateurs qui introduisent un élargissement substantiel du suffrage masculin avant l'instauration d'autres réformes en 1884 – 1885 qui ont pour objectif de faire évoluer les intérêts la monarchie ce qui prouve que le conservatisme ne peut pas être associé à l'immobilisme. [...]
[...] Il y a donc chez le conservateur une part de prudence importante. Le véritable antimoderne est donc le réactionnaire qui essaie d'utiliser un certain nombre de références de la modernité pour les retourner contre cette dernière et revenir à une situation qui lui paraît d'autant plus indispensable à défendre, car elle serait selon lui la situation idéale. On ne peut pas changer ? il y a un rapport à l'évolution tout à fait fondamental à prendre en compte et qui pose un enjeu de rapport à dieu et à la théologie. [...]
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